Dossier d’œuvre architecture IA63002782 | Réalisé par
Fougère Félicie (Contributeur)
Fougère Félicie

Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

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  • inventaire topographique, La ceinture des boulevards de Clermont-Ferrand
Immeuble dit "villa Giraudon"
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Clermont-Auvergne-Métropole
  • Commune Clermont-Ferrand
  • Adresse 27 avenue d' Italie
  • Cadastre 2022 HW 384
  • Dénominations
    immeuble
  • Appellations
    Villa Giraudon

L'alignement de l'immeuble du 27 avenue d'Italie, édifié à la charnier des XIXe et XXe siècle, est commandé par les murs de clôture préexistants de l'usine Parcellier, située en rive opposée de l'avenue Charras, et de l'orphelinat de la Providence, localisé au sud (voir figure IVR84_20236301184NUDA sur laquelle la parcelle du 27 est figurée en vert entre l'usine en violet au nord et l'orphelinat en rose au sud). Cet alignement vaut pour le mur de clôture érigé en limite parcellaire, cependant l'immeuble lui-même est construit en léger recul, ce qui entraîne une rupture d'alignement avec les autres immeubles du même îlot. Il en résulte un pignon d'alignement au droit du n°29 construit à l'alignement de la voie (voir figure IVR83_19946300446XA, à droite de l'image le pignon d'alignement blanc contre lequel s'accote l'immeuble du n°27). On pourrait y voir une irrégularité causée par le fait que le n°29 est un immeuble interstitiel dont la construction est largement postérieure à celle de ses mitoyens (date de dépose du permis 1957, voir dossier IA63002780). Cependant, il se conforme à l'alignement donnée par le n°31 avenue Albert-et-Elisabeth qui est contemporain du n°27. L'édification de rive de cet îlot se fait en effet en un sandwich (voir figure IVR84_20246300119NUDA et définition de ce phénomène dans l'annexe grille typologique du dossier de présentation de l'opération d'inventaire des boulevards de ceinture de Clermont-Ferrand)) dont l'extrémité nord, le n°27, est en recul d'alignement, tandis que l'extrémité sud, le n°31 avenue Albert-et-Elisabeth, est à l'alignement, configuration que reprendra l'extension de 1940, ainsi que l'immeuble du n°29 en 1957. L'édification en sandwich ne s'accompagne pas ici, comme cela est le cas plus au nord pour celle des n°9 au 13 avenue d'Italie (décrite dans le dossier IA63002776) ou dans celle des N°52 à 58 avenue d'Italie (voir dossier IA63002777), d'une homogénéité des immeubles interstitiels mais par des constructions autonomes, tant pour les deux extrémités que pour les éléments de comblement (voir figure IVR84_20236300253NUC4A sur laquelle se déploie la rive de l'îlot depuis l'extrémité sud). Le parti-pris architecturale des deux extrémités s'oppose également: une conformité au règlement du quartier de la gare qui proscrit l'usage de la pierre de couleur sombre (voir annexe) pour l'immeuble au sud (attribué à Méridier architecte), une opposition totale à ce règlement pour le n°27 (Louis Jarrier architecte).

L'emprise actuelle de la parcelle HW 384 provient de la fragmentation de la parcelle 121, section I (première feuille) du cadastre de 1831. L'acte d'expropriation pour ouverture de l'avenue d'Italie (alors dénommée de l'Esplanade) date de 1878 au détriment du banquier Peghoux agissant en tant que liquidateur de la société Lespinasse-Laval, Comptoir commercial, 7, rue Neuve. L'édification n'intervient qu'à la charnière du XIXe et XXe siècle (dépôt de demande d'alignement par Louis Jarrier en 1899), époque à laquelle la jonction entre le carrefour de l'avenue Charras (ouverte en 1876) et la place des Carmes était achevée. La construction respecte le pan coupé prévu dès l'origine. L'élévation principale du bâtiment donne sur l'avenue Charras dont le vis-à-vis était occupé par la confiserie Parcelier, au n°27, et la confiserie Auger, au n°25. Un infime lien peut s'établir avec cette dernière par le titre de "consulat de Belgique" porté sur une carte postale représentant l'immeuble : Paul Auger fut en effet nommé consul de Belgique à Clermont-Ferrand avant la Première Guerre mondiale.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1899, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Jarrier Louis
      Jarrier Louis

      Architecte. Il a beaucoup travaillé dans la ville du Mont-Dore (pour documenter sa vie et son oeuvre, voir l'ouvrage de Pascal Piera, Louis Jarrier, architecte à Clermont-Ferrand, 1862-1932). A Clermont-Ferrand, il est l'auteur de l'immeuble du 27 avenue d'Italie, sis à l'angle de l'avenue Charras, dite Villa Giraudon (date dépôt demande d'alignement 1899). Puis en 1904, il dessine les plans de l'immeuble du n°43 avenue d'Italie. En réalité, l'immeuble s'éloigne sensiblement des plans. En 1919 puis en 1924, il fournit les plans d'agrandissement des ateliers des établissements Fritisse et Nourrit (fabricant de caoutchouc) situé à l'angle de l'avenue des Paulines, du boulevard Fleury et de la rue de l'Oradou.

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La singularité de l'édifice réside dans son mélange de styles (arc outrepassé et pilier de clôture couronné d'un bulbe à quatre pans évoquant l'art nouveau ; tympans des baies à moellons à têtes dressées alvéolés en guise de rappel régionaliste ; tour d'angle au toit en pavillon et à égout retroussé d'inspiration néo-gothique ; voir à ce propos la description de la fiche de recension des Monuments historiques). La maîtrise des volumes de cet édifice d'angle se manifeste par l'équilibre entre pan coupé en légère saillie, animé d'un bossage en table en pierre de Volvic au rez-de-chaussée puis placage de registres alternés de pierre de Volvic et d'arkose pour les étages, s'inscrivant dans une affirmation des horizontales quand les élévations des deux ailes jouent la verticalités des liaisons de niveaux. L'articulation s'opère par les travées, flanquant le pan coupé, dont les ressauts à arcature forme degré à l'élévation de la tour d'angle (des placards de section triangulaire sont logés dans ces travées). L'emploi de divers matériaux, pierre volcanique, brique, terre cuite n'empêche l'élégance tout en se détournant du règlement architectural de ce quartier (voir extrait en annexe), dont l'influence peut en revanche être perceptible en vis-à-vis au 23 avenue Charras ou au 31 avenue Albert-et-Elisabeth.

L'équilibre de traitement des élévations en fait un remarquable exemple d'architecture de connexion entre les deux voies à l'angle desquelles il est placé. Cet équilibre rend toutefois difficile la discrimination au premier regard de la façade (ou élévation principale). Cependant, l'élévation sur l'avenue Charras dispose d'un balcon, d'une travée supplémentaire, d'un accès en rez-de-chaussée depuis le portail d'angle menant à des portes-fenêtres et abrite les pièces au décor soigné (salle à manger lambrissée, moulures en stuc, parquet à points-de-Hongrie) quand celles ouvrant sur l'avenue d'Italie sont des chambres plus frustes. Enfin, l'entrée de l'avenue d'Italie, notée "entrée des locataires" sur le plan d'origine, semble reportée sur l'arrière puisqu'elle donne accès à la cour intérieure dont l'angle est occupé par la tour d'escalier. Le dispositif de travées flanquant la tour d'angle se retrouve dans la cour intérieure, bien que masqué en partie par la surélévation en brique de l'élévation sud. Comme sur la façade, ce procédé produit d'exiguës espaces de section triangulaire occupés sur cour par les cabinets d'aisances et des placards). L'escalier étant hors-œuvre rejeté à l'arrière du bâtiment, les appartements sont soit distribués par un vestibule hexagonal percé des portes donnant sur les couloir de distribution, le salon d'angle et les pièces flanquant l'angle, soit par des portes palières s'ouvrant de part et d'autre d'un trumeau traité en niche (potentielle occultation suite au découpage des étages).

La principale distinction entre le plan d'origine et l'état actuel est perceptible dans la cour intérieure : le dessin d'élévation indique un rez-de-chaussée pourvu d'un appentis, à parement de briques, abritant les cuisines. Les étages, dont les plans d'origine sont manquants, étaient dépourvus de cette extension sur cour, ce que confirme l'encadrement des baies occultées donnant sur ces pièces postérieures. Ainsi, une surélévation en brique sur cour est intervenue à une date inconnue qui entraîne un défaut de symétrie des élévations postérieures flanquant la tour d'escalier. Se pose alors la question de l'emplacement des cuisines des appartements aux étages à l'origine : celles du rez-de-chaussée étaient-elles communes ? Il apparaît en tout cas peu probable que des cuisines aient pu être installées dans les caves peu éclairées et ventilées. Un cloisonnement du premier étage est également intervenu permettant de loger deux appartements. L'aménagement de salles de bains, non présentes sur le plan qui ne comprend que des cabinets de toilette à l'extrémité des couloirs de distribution, a également apporté des modifications intérieures.

Dès l'origine, la distribution permet un accès différencié entre le rez-de-chaussée et les étages. Les pièces situées en travée est du rez-de-chaussée sont directement accessibles depuis le portail d'angle. L'une est indiquée comme bureau sur le plan. Cette disposition permettait d'y exercer une profession libérale. Le rez-de-chaussée semble avoir été destiné au propriétaire (si l'on se fie à la mention "entrée des locataires" permettant l'accès aux étages par la cour intérieure). Il y a par conséquent un traitement indépendant de ce rez-de-chaussée (voir à ce propos le dossier consacré au 23 avenue Charras, pour lequel ce parti a été pris ultérieurement).

  • Murs
    • crépi
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan régulier en L
  • Étages
    2 étages carrés, comble à surcroît
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour suspendu
  • Typologies
    Edification en sandwich ; rupture d'alignement ; Composition indépendante ; Elévation à avant-corps ; Encadrement de façade ; Niveaux liés ; Traitement des angles: jeu d'association ; Baies ornées ; Rez-de-chaussée à baies indépendant ; Animation de l'élévation par jeu de volume ; Animation de l'élévation par décor ; Animation de l'élévation par matériau ; Distribution intérieur de l'immeuble: immeuble-maison ; Distribution intérieure semi-double
  • Techniques
    • céramique
    • fonderie
    • décor stuqué
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Protections
    inscrit MH, 2004
  • Référence MH

Documents d'archives

  • AC Clermont-Ferrand, série 1 O 23, Voies conduisant à la gare, chemise "Achèvement de l'avenue Charras (chemin vicinal ordinaire n°105), 1876.

    AC Clermont-Ferrand : 1 O 23
  • AC Clermont-Ferrand, série 1 O 114, n°341, Acquisitions Actes administratifs, 1878

    AC Clermont-Ferrand : 1 O 114
  • AC Clermont-Ferrand, série O216, n°1607 12A, demande d'alignement maison 27 avenue d'Italie, 1899

    AC Clermont-Ferrand : O216 1607 12A
  • AC Clermont-Ferrand, série O216, n°1550 12A, demande d'alignement immeuble 31 avenue Albert et Elisabeth, 1899

    AC Clermont-Ferrand : O216 1550 12A
  • AC Clermont-Ferrand, série O216, n°1404 25A, demande d'alignement agrandissement immeuble 31 avenue Albert et Elisabeth, 1940

    AC Clermont-Ferrand : O216 1404 25AA
  • AC Clermont-Ferrand, PC 3079, Permis de construire immeuble 29 avenue d'Italie, 1957

    AC Clermont-Ferrand : PC 3079

Annexes

  • Conditions architecturales imposées aux constructions à élever dans le quartier dit du Château rouge
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2024
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Fougère Félicie
Fougère Félicie

Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

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