L'immeuble du 29 avenue d'Italie achève le comblement de l'édification en sandwich de l'îlot compris entre les avenues Charras et Albert-et-Elisabeth (voir figure IVR84_20246300119NUDA et définition de ce phénomène dans l'annexe grille typologique du dossier de présentation de l'opération d'inventaire des boulevards de ceinture de Clermont-Ferrand). Les édifices d'angle (le 27 avenue d'Italie et le 31 avenue Albert-et-Elisabeth) sont tous deux construits en 1899. Puis, en 1940, l'immeuble du 31 avenue Albert-et-Elisabeth est agrandi par un bâtiment en rez-de-chaussée à l'alignement. Ce volume réduit au rez-de-chaussée se conforme à celui de l'édifice qui occupait alors l'actuel n°29. D'après les demandes d'aménagement de devanture conservées aux archives municipales, et en l'absence de dossier comprenant des plans, on peut déduire qu'il s'agissait d'un rez-de-chaussée commercial. On l'aperçoit par ailleurs en arrière-plan de la carte postale représentant l'immeuble du n°27, dit villa Giraudon. Lorsque, en 1957, le permis d'édifier l'immeuble du n°29 est déposé, il se conforme à l'alignement de l'ancien rez-de-chaussée commercial, cependant qu'il s'établit selon une enveloppe bien évidemment supérieure au rez-de-chaussée mitoyen, d'où l'apparition d'un important mur d'héberge. L'extension du 31 avenue Albert-et-Elisabeth se trouve par conséquent pris entre deux murs d'herberge, figure que l'on retrouve de façon plus affirmée encore, presqu'en vis-à-vis, au 46 avenue d'Italie (voir figure IVR84_20246300349NUC4A et dossier IA63002778).

Bien que de conception architecturale indépendante et grevé par la contrainte d'une rupture d'alignement à sa gauche et d'une rupture d'échelle à sa droite, cet immeuble interstitiel présente l'intérêt d'adopter une animation de façade soulignant le mouvement global de l'édification de rive de l'îlot. Il semble en effet que son mitoyen droit, le n°31 avenue Albert-et-Elisabeth, ait été à l'origine conçu en recul d'alignement oblique par rapport à l'axe de l'avenue d'Italie. L'élévation sur l'avenue d'Italie est en effet couronnée par une toiture triangulaire flanquant le brisis du corps de bâtiment principal couvert d'un toit brisé à croupe (cette configuration est visible de nos jours sur image satellitaire, elle est perceptible depuis la rue par le débord que semble former la ligne de corniche, elle est également visible sur la photographie aérienne du début des années 1950). Ceci opère un effet de biais que reprend le n°29 par le traitement de sa façade épaisse à travées biaises. Ainsi, bien que positionnés à l'alignement, le n°29 poursuit le mouvement du n°31, donnant l'illusion d'une progression oblique venant buter sur le recul d'alignement du n°27. Ce parti pris permet de s'approprier la contrainte de morphologie urbaine en l'affirmant plutôt que de la subir.