Les plans de la demande de permis montrent que dès l'origine la parcelle possède une morphologie irrégulière dotant la construction d'une cour sur la rue Marmontel et d'un mitoyen sur l'avenue Marx-Dormoy (indiqué "voisin" sur les plans, n°33 avenue Marx-Dormoy, permis déposé le 20 janvier 1930, plans non signés). La cour sur la rue Marmontel est pourvue d'une porte piéton et d'un accès pour les véhicules aboutissant à un garage. C'est également sur la rue Marmontel que se développe la plus longue élévation organisée selon l'horizontalité qu'engendrent la corniche du solin en bossage rustique et la liaison des niveaux par des cordons. La travée jouxtant la cour, plus faible (et qui sur plan devait posséder une terrasse à l'étage), indique l'arrière de l'édifice et de fait, l'élévation sur la rue Marmontel ne constitue pas la façade. Cette dernière est orientée en direction du boulevard Jean-Jaurès. Précédée à l'angle de la rue Marmontel par un dispositif d'ouverture sur pan coupé flanqué de baies à appui en corbeille, la façade se caractérise par le mouvement vertical d'un bow-window sur consoles de trois assises en ressaut couronnées d'un fronton rectangulaire. Ce procédé est répété en élévation latérale sur l'avenue de Marx-Dormoy cependant que l'on note l'absence de traitement de l'angle, simple arête vive, et de la baie dépourvue d'appui en corbeille. On remarque tout de même que le fronton de l'avenue Marx-Dormoy a conservé son décor de carreaux de ciment coloré. La porte d'entrée coiffée d'un auvent est placée dans l'axe du portillon du jardinet de façade.

La double circulation, l'une se faisant par le boulevard Jean-Jaurès, l'autre par la cour sur la rue Marmontel s'explique par la fonction de la maison. Nous sommes en effet en présence d'une maison mixte de profession libérale, soit l'habitation d'un médecin dont l'activité professionnelle occupe une moitié du rez-de-chaussée. Le hall d'entrée probablement commun à la patientèle et aux membres de la famille permet que les premiers gagnent les espaces d'attente et de soins, orientés sur l'avenue Marx-Dormoy, et les seconds la salle à manger et le vestibule menant à l'escalier, orientés sur l'angle de la rue Marmontel. L'entrée par la rue Marmontel est, selon ce schéma, exclusivement réservée à la domesticité. L'accès à l'office et à la cuisine y est direct. Le couloir distribuant les espaces de service et la salle à manger permet également de gagner l'escalier en évitant le hall et le vestibule et d'ainsi parvenir à la chambre de bonne située au-dessus de la cuisine. Cuisine et chambre de bonne occupe la travée à moindre traitement architectural ouvrant sur la rue Marmontel. Le cabinet d'aisance se trouve dans un espace intermédiaire, à proximité de l'escalier. Les chambres de l'étage disposent d'un cabinet de toilette ce qui n'empêche l'aménagement d'une salle de bain. A l'heure actuelle, le cabinet médical a disparu et la végétation occultant le portail d'entrée sur le boulevard démontre qu'il n'est plus en usage. Les habitants empruntent sans doute l'entrée située rue Marmontel après avoir garé leur voiture dans la cour.

La maison du n°20 boulevard Fleury comprend également un rez-de-chaussée en partie dévolu à la profession médicale de son propriétaire. Il semble alors que la partition des circulations s'opère moins entre famille et domestique qu'entre famille et patientèle (voir dossier IA63002790). L'organisation des pièces renvoie davantage au schéma double avec couloir qu'à celui par hall central plébiscité par la bourgeoisie. Ainsi, la comparaison est sans doute plus opérante avec le n°33 rue Charles-Fabre ou le n°21 boulevard Cote-Blatin (voir dossier IA63002803) dans lesquels la distinction des espaces de circulation des domestiques est marquée et pour lesquels on observe l'adoption d'une desserte par vestibule et hall central.