Dossier d’œuvre architecture IA63002838 | Réalisé par
Fougère Félicie (Contributeur)
Fougère Félicie

Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

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  • inventaire topographique, La ceinture des boulevards de Clermont-Ferrand
maisons
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Clermont-Auvergne-Métropole
  • Commune Clermont-Ferrand
  • Adresse 23 boulevard Cote-Blatin , 23 bis boulevard Cote-Blatin
  • Cadastre 2022 EW 58  ; 2022 EW 57
  • Dénominations
    maison

L'implantation en retrait parallèle au boulevard permettant de ménager un front de jardinet n'est pas sans évoquer l'option choisie pour le boulevard Fleury1 (dossier IA63002773) qui résultait alors d'un règlement contractuel imposé par le lotisseur M. Chomette. Or, rien de tel n'est attesté pour l'ensemble de constructions édifié du n°23 au n°23 ter du boulevard Cote-Blatin. Le terrain, issus du fractionnement d'une vaste parcelle (1248, section K (3ème feuille), redécoupé ensuite en étroites lanières appartient à un seul et même propriétaire, M. Pétavis. Etrangement, il se conforme à cette découpe peu confortable obligeant à loger des constructions développées en longueur et ne possédant qu'une étroite façade de deux travées sur le boulevard. La première phase de construction concerne la villa jumelle des n°23 et 23 bis, en 1929. Puis, en 1930, M. Pétavis fait édifier un immeuble au n°23 ter. Au nord, sur l'emprise des actuels n°21 et 19, le terrain appartient à M. Faure, qui fait entériné un plan de lotissement le 7 décembre 1937, modifié en 1939, comportant trois lots ayant façade sur le boulevard, se conformant à la découpe en lanière opérée par M. Pétavis, si ce n'est une plus grande largeur parcellaire et l'ajout d'un quatrième lot semblant desservir le fond de parcelle. Le lot n°1, en blanc sur le plan de lotissement, est acquis par Mme Pons qui y fait édifié sa villa en 1938. Le règlement de lotissement ne comprend aucune clause concernant le type d'édifice et le mode d'implantation. Pourtant, l'architecte de Mme Pons, Marcel Rabany, reproduit le recul d'alignement et se conforme au gabarit des maisons Pétavis. Au sud du n° 23 ter, un passage de desserte de fond de parcelles et l'établissement de la compagnie générale des pétroles de Marseille (dite Rouganne, du nom de son propriétaire) ne laissent qu'une parcelle à la morphologie similaires à celles de M. Pétavis, sur laquelle son propriétaire, M. Tronche, fait construire un immeuble, en 1953, gagnant une travée supplémentaire par la transformation de l'allée de desserte en passage. L'architecte, H. Gannat, se conforme là encore au recul d'alignement et au gabarit des édifices voisins. Ainsi se constitue une séquence homogène le long du boulevard, homogénéité qu'encadre à l'origine un terrain laissé en partie en friche et la société générale des Pétoles, comme l'atteste la photographie aérienne de 1953 (séquence à droite de l'image), homogénéité encore perceptible après l'édification des immeubles du n°19, à l'alignement du boulevard, et le n°25 en profond recul d'alignement, provoquant l'apparition du mur aveugle du 23 ter, au début des années 1970.

L'adoption d'un alignement en retrait similaire et d'un même modèle formel, consitués à l'origine par les 23 et 23 bis, ne préfigurent pas pour autant une égalité de destination des édifices. La villa jumelle révèle des intérieurs qui malgré leur exiguïté sont dotés d'un certain confort. Au n°21, la demeure de Mme Pons est d'une gamme plus relevée. Au-delà des volumes moins contraints, on y rencontre une distribution de pièces conforme au mode de vie bourgeois de l'époque : le rez-de-chaussée indépendant est aménagé en appartement pour la domesticité, les espaces de travail (loge, garage, buanderie, fruitier) étant associés à des cabinets d'aisance et de toilette, une chambre et une cuisine ; l'étage noble est doté d'un salon à l'avant, donnant sur le boulevard, et d'une salle à manger à l'arrière, ouvrant sur le jardin, auxquels s'ajoutent un "studio" et un vaste hall central précédant la cage d'escalier ; deux vastes chambres à coucher sont réservées à Madame et Mademoiselle, dipositif complété par une chambre d'ami. Cette précision de la destination des pièces est généralement le fait des plans de demeure s'adressant à un propriétaire préoccupé par le respect d'usages sociaux de réception. En revanche, les deux constructions qui s'établissent au sud de la villa jumelle sont d'un bien moindre standing puisqu'il s'agit d'assez rudimentaires immeubles-maison (un seul appartement par étage).

1Les parcelles orientales du boulevard Fleury partagent de plus la position d'intermédiaire entre le boulevard et la tranchée de la voie ferrée.

Les actuelles parcelles EW 55 à 60 sont le résultat du fractionnement de l'ancienne très vaste parcelle 1248, section K, 3ième feuille du cadastre de 1831. L'extrémité sud-ouest de la propriété de M. Marc Armand Faure, agent général de la compagnie d'assurances La Foncière, fut amputée par l'ouverture du boulevard Cote-Blatin. La Ville accepte, par délibération du 26 novembre 1926, de compenser une partie de la surface frappée d'alignement (180 m²) par l'octroi d'un délaissé placé en extrémité nord-ouest de la parcelle, soit 36 m². Le périmètre compris entre les deux constructions bordant l'avenue Léon-Blum, au nord, et l'entreprise des pétroles Rouganne, au sud, correspondant aux n°19 à 25 du boulevard Côte-Blatin commence à être investi à la toute fin des années 1920, au moment de l'ouverture du boulevard. Ce mouvement commence par l'édification de la villa jumelle de M. Pétavis, au n°23 et 23 bis, en 1929. En 1953, cinq garages s'ajoutent à ceux déjà existants en fond de parcelle.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1929, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Bernard Valéry
      Bernard Valéry

      Architecte, domicilié 9, rue de Ceyrat (maison qu'il édifie). Le n°24 avenue d'Italie, daté de 1913, participe du même esprit (parement en pierre de Volvic, encadrement et bandeau en brique) que le n°12 boulevard Cote-Blatin (plans datés de 1922), bien que ce dernier soit de facture plus modeste. La villa abritant deux logements pour le compte de la société l'union approvisionnement, édifié au 63 boulevard Cote-Blatin en 1923, participe du même esprit. En 1929, les villas jumelées des 23 et 23 bis boulevard Cote-Blatin reflète un style pittoresque empruntant au vocabulaire néo-régionaliste dans lequel des accents modernes peuvent être relevés (ouvertures à pans coupés et décor de tores du n°23). La même année, il s'associe à Henri Pouzadoux et inaugure un type d'immeuble à fronton, au n°25, rue Raynaud, modèle que l'on retrouve, en 1933, par les mêmes auteurs au n°13 boulevard Jean-Jaurès (au n°11, édifié en 1931, l'entrepreneur Lucien Mège s'en était inspiré). En 1936, poursuivant cette collaboration pour l'immeuble du n°4 avenue d'Italie, et, en 1937, pour celui du 20 boulevard Jean-Jaurès et le 39 ter avenue de la Libération (tous deux immeubles d'angle), les architectes s'inscrivent alors pleinement dans le vocabulaire moderne. il produit encore en 1955 les plans d'une modeste maison sise au n°11 boulevard Cote-Blatin (surélevée à la fin du XXe siècle).

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      architecte attribution par source

Les villas sont dites jumelles dans le permis de construire. Elles sont conçues ensemble, par un même architecte (Valéry Bernard), à la même date. On s'attendrait par conséquent à une conception commune, dont le plan aurait été subdivisé, comportant une parfaite symétrie de façade, que nous aurions ainsi pu dénommé "immeuble à logement" (désignant, d'après le thésaurus de l'architecture, "un édifice divisé à la construction en habitation juxtaposées", ce qui exclue les escaliers, vestibules et couloir communs). Le traitement en plan les distingue, appliquant à chacune une réflexion architecturale spécifique. Si nous constatons que leur morphologie globale est similaire avec leur deux travées dont celle accueillant l'entrée placée en retrait, un étage carré, pourvu d'un balcon au garde corps de bois et couronné d'un étage sous comble, de légères dissemblances dans le traitement des ouvertures et des décors les renvoient, l'une et l'autre, à des écritures sensiblement différentes. Le 23 bis s'inscrit plus pleinement dans le registre néo-régionaliste des années 1920 tandis que le 23 s'oriente vers le courant art déco. Les deux mouvances sont contemporaines et ces différences n'impliquent pas en effet d'interruption chronologique dans la construction. La façade du n°23 use de pans coupés dans le traitement du porche d'entrée, de la serlienne du rez-de-chaussée et de la lucarne pignon couronnée d'un toit à croupe. Les décors de cannelures en encadrement de baies ou en registre limitant l'élévation sont certes interrompus par l'emblème du régionalisme qu'est le placage de pans de bois, décor servant de transition vers le n°23 bis. La façade de ce dernier généralise ce placage puisqu'il gagne le niveau du comble dont la lucarne-pignon est coiffée d'une demi-croupe tandis que la serlienne du rez-de-chaussée, comme le porche d'entrée, sont cintrés. L'architecte semble donc s'être offert la fantaisie d'une variation sur le même thème. La distribution intérieure est en revanche parfaitement symétrique : la partition double en profondeur permet l'implantation en rez-de-chaussée du salon en avant auquel répond la salle à manger à l'arrière, cuisine et cabinet d'aisance étant renvoyés en corps de bâtiment arrière. Chambres et salle de bain entourent la cage d'escalier de l'étage. Chambres que nous retrouvons dans les combles, peut-être dévolues à la domesticité sans que les plans ne le précisent, tandis qu'une terrasse occupe le sommet de la saillie arrière.

  • Murs
    • enduit
  • Toits
    tuile
  • Plans
    plan régulier en L
  • Étages
    1 étage carré, 1 étage de comble
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Typologies
    Edification autonome ; alignement régulier ; Collocation ; Elévation à avant-corps ; Niveaux liés ; Frise, bandeau ou registre indépendant ; Traitement des angles: jeu d'association ; Baies ornées ; Rez-de-chaussée à baies ; Animation de l'élévation par décor ; Animation de l'élévation par jeu de volume ; Distribution intérieure double en profondeur
  • Techniques
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Maisons inscrites sur la liste des éléments identifiés au titre de patrimoine du PLUI Clermont-Auvergne-Métropole, juin 2024

Documents d'archives

  • AC Clermont-Ferrand,1 O 508, Alignement: dossiers individuels, boulevard sud, échange ville/Armand Faure (plan et délibération : 1926). Tirage sur papier.

    AC Clermont-Ferrand : 1 O 508
  • AC Clermont-Ferrand, série O216, n°457 19A, demande d'alignement, villas jumelées, 23 et 23 bis boulevard Cote-Blatin, 1929

    AC Clermont-Ferrand : O216 457 19A
  • AC Clermont-Ferrand, série O216, n°33 20A, demande d'alignement, immeuble, 23 ter boulevard Cote-Blatin, 1930

    AC Clermont-Ferrand : O216 33 20A
  • AC Clermont-Ferrand, série O216, n°1563 24A, demande d'alignement, maison, 21 boulevard Cote-Blatin, 1938

    AC Clermont-Ferrand : O216 1563 24A
  • AC Clermont-Ferrand, 2074 W 224, Lotissement Faure, boulevard Cote-Blatin, 1937 - 1939

    AC Clermont-Ferrand : 2074 W 224
  • AC Clermont-Ferrand, série O216, PC 796, permis de construire, immeuble, 23 ter boulevard Cote-Blatin, 1953

    AC Clermont-Ferrand : PC 796
  • AC Clermont-Ferrand, série O216, PC 8557, permis de construire, immeuble, 25 boulevard Cote-Blatin, 1969

    AC Clermont-Ferrand : PC 8557
  • AC Clermont-Ferrand, série O216, PC 10778, permis de construire, immeuble, 19 et 19 bis boulevard Cote-Blatin, 1975

    AC Clermont-Ferrand : PC 10778

Documents figurés

  • AC Clermont-Ferrand,1 O 85, Alignement: dossiers individuels, dossier n°162 : rue Kessler, déclassement de la partie comprise entre le boulevard Côte-Blatin et la rue Branly, fonds de plan vers 1925, ajout en jaune 1930. Ech: 0,002 m/m, tirage sur papier.

    AC Clermont-Ferrand : 1 O 85
  • AC Clermont-Ferrand, série O216, PC 748, construction garages, 23 boulevard Cote-Blatin, 1953

    AC Clermont-Ferrand : PC 748
  • Boulevard Cote-Blatin, extrait IGN 1953, extrait d'une vue aérienne IGN, photographie noir et blanc, échelle 1/4750, mission n° 30, réf. C2531-0381_1953_CDP3726_0030 du 19/05/1953.

    IGN : C2531-0381_1953_CDP3726_0030
  • AC Clermont-Ferrand, boîte 1 O 222 à 1 O 225, dossier n°1 O 224, 1916-1928, boulevard sud (partie comprise entre le Pont de Naud et le boulevard Duclaux, expropriation des immeubles ou parties d'immeuble, droits de toutes natures et servitudes diverses), plan du calcul des surfaces. Crayons et impression papier, échelle 0.002 pm, mars 1926

    AC Clermont-Ferrand : 1 O 224
Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2024
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Fougère Félicie
Fougère Félicie

Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

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Articulation des dossiers
Fait partie de