Dossier d’œuvre architecture IA63002861 | Réalisé par
Fougère Félicie (Contributeur)
Fougère Félicie

Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique, La ceinture des boulevards de Clermont-Ferrand
Immeuble
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Clermont-Auvergne-Métropole
  • Commune Clermont-Ferrand
  • Adresse 9 boulevard Jean-Jaurès
  • Cadastre 2022 HO 216 1ière feuille ; 1831 L 324 1ière feuille
  • Dénominations
    immeuble

Le projet de lotissement déposé en 1931 par M. Maradeix est accepté par délibération du Conseil municipal le 15 janvier 1932. Il comprend les actuelles parcelles HO 213 à 216. Le plan propose un découpage en trois lots qualifiés d'approximatifs dans le cahier des charges reproduit en annexe. Le lot C, correspondant à l'actuel n°9 boulevard Jean-Jaurès1, est bâti une vingtaine d'années après les autres. Son angle nord-est est aménagé en pan coupé puisqu'il devait à l'origine être placé au carrefour du boulevard et de la rue Léon-Bourgois (figurée en jaune sur le plan de lotissement, le lot d correspondant à la partie cédée à la Ville). Cette dernière, prévue par le plan d’Aménagement, d’Embellissement et d’Extension (PAEE) dit plan Cornudet (1926), faisait partie du quadrillage de rues projeté sur l'emprise de l'actuel parc nautique2. Son tracé, parallèle à la rue de Rabanesse, devait relier le boulevard François-Mitterrand (anciennement boulevard Gergovia) au passage inférieur de la rue Etienne-Dolet (actuellement rue Charles-Bruyant). La construction du stade nautique, débutant au début des années 1960, rendit impossible la jonction entre la portion nord (actuelle rue Léo-Lagrange) et le boulevard Jean-Jaurès. Sur ce dernier reste donc l'amorce de la rue Léon-Bourgeois sous la forme d'une allée de desserte de garages obliquant vers l'ouest pour rejoindre la rue du Tonnet, laissant ainsi en impasse la portion sud de la rue Léon-Bourgois.

En mars 1952, M. Lafferrière dépose un projet de maison. Le dessin en perspective de l'architecte J. Bertrand ne figure que schématiquement les immeubles du boulevard (absence du couronnement en fronton et des balcons de l'immeuble voisin) tout en respectant l'enveloppe globale du bâti. La maison en rez-de-chaussée flanque l'immeuble mitoyen ce qui engendre un important mur d'héberge. Son plan en L commande l'implantation d'un pignon aveugle sur boulevard Jean-Jaurès. L'architecte J. Bertrand semble avoir concentré ses soins à l'angle avec la rue Léon-Bourgeois puisqu'ici s'ouvre la porte d'entrée et une porte-fenêtre donnant sur un balcon. On peut ainsi supposer que ce projet prenait en considération la villa qui se dressait alors en vis-à-vis, de l'autre côté de l'amorce de la rue Léon-Bourgeois. Œuvre d'Albéric Aubert au début des années 1930, cette villa dont la façade néo-régionaliste d'inspiration basque était orientée vers le boulevard, était pourvue d'une porte d'entrée regardant vers la rue Léon-Bourgeois. Ainsi, bien que placée en retrait de l'angle des voies, elle s'organisait autour de ce point3. Le projet de maison de J. Bertrand reprenait ce principe. Cependant, dès décembre 1952, le propriétaire se ravise et dépose un nouveau projet. Il s'agit alors d'un immeuble en copropriété dont la conception est confiée à l'architecte L. Ch. Pradier. L'élévation représente un bâtiment épousant le pan coupé au pied duquel est ménagée l'entrée. L'appartement principal dispose d'un balcon sur l'angle ouvrant sur le salon et la salle-à-manger. Un appartement plus modeste occupe trois travées donnant sur la rue Léon-Bourgeois. Le dialogue avec la villa située de l'autre côté de la rue Léon-Bourgeois est encore perceptible par l'importance accordée à l'angle de la rue et du boulevard. Ce projet, comme le précédent, reste lettre morte. De nouveaux propriétaires construisent finalement, en 1955, un immeuble de deux étages dont le pan coupé d'angle n'est plus le siège d'un traitement spécifique, l'entrée étant rejetée dans la rue Léon-Bourgeois. Au grès des projets, la villa située sur la rive opposée de la rue Léon-Bourgeois semble sortir du champ de vision. Elle est finalement détruite au début des années 1980. L'emplacement de son jardin n'est plus marqué que par un grand cèdre dont la conservation impérative est demandée lors de la construction de la résidence actuelle. L'arbre est donc le vestige de la maison.

L'immeuble du n°9 attire le regard par la rupture de rythme qu'il engendre. L'adaptation à l'espace, entre l'immeuble du n°11 à l'ouest et l'allée de desserte de cœur d'îlot à l'est, n'est pensé ni en fonction de l'immeuble mitoyen ni par rapport à la présence d'un angle offrant la possibilité d'asseoir une travée forte. Il en résulte une forme architecturale intercalaire spécifique. L'ajout en 1965 de galeries qui, à la manière d'une façade-épaisse, comblent le retrait oblique du corps de bâtiment rajoute à son caractère fruste. Voisinant avec deux immeubles aux décors discrets et soignés construits dans les années 1930 (voir dossier IA63002862), il offre un volume rude sans pour autant que soit investie l'expression de matériaux bruts.

1Si ce n'est un décalage vers l'est de la limite parcellaire occidentale qui produit une parcelle plus étroite que sur le plan du projet de lotissement2De fait, seule la rue Abbé-de-l'Epée, située au nord du stade nautique, vit le jour.3L'angle proprement dit était dévolu à un arbre, un haut résineux encore visible de nos jours.

Le projet de lotissement déposé en 1931 par M. Maradeix est accepté par délibération du Conseil municipal le 15 janvier 1932. Il comprend les actuelles parcelles HO 213 à 216. Les parcelles donnant sur le boulevard sont édifiées dans les années 1930. Le lot correspondant au n°9 n'accueille une construction qu'en 1955, après deux dépôts de projets en 1952, finalement non aboutis. Cette parcelle trapézoïdale comprend un pan coupé à l'endroit où devait s'ouvrir le carrefour avec la rue Léon-Bourgeois. Il est possible que l'attente de l'ouverture de cette voie ait constitué un frein à l'aménagement. En 1965, l'ajout de galeries donnant sur le boulevard comble le recul d'alignement oblique (Raoul Vialon architecte). Deux garages surmontés de terrasses sont ajoutés dans la foulée à l'arrière du bâtiment. Jusqu'au début des années 1980, une villa (Albéric Aubert architecte) se dressait sur la parcelle mitoyenne à l'est. Elle a été remplacée par une résidence ne conservant qu'un arbre de son jardin.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle , daté par source
    • Secondaire : 3e quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1955, daté par source
    • 1965, daté par source

L'immeuble est édifié dans une dent creuse bordée à l'ouest par un immeuble et à l'est par une allée de desserte, seul vestige du projet d'ouverture de la rue Léon-Bourgeois, au-delà de laquelle se dressait une villa entourée d'un jardin arboré (détruite au début des années 1980). Les plans non signés indiquent sans doute la main d'un entrepreneur. L'aménagement intérieur correspond à la recherche d'un espace rationnellement partagé. Le permis de construire est déposé par deux copropriétaires, M. Rémy Isserty (artisan-peintre) et Mme veuve Marthe Thibaut. L'immeuble-maison (un seul appartement par étage) est en effet partagé en deux logements comprenant chacun un garage en rez-de-chaussée. L'entrée dessert l'escalier ainsi que les deux garages. Chacun des deux appartements double en profondeur comprend un hall central desservant les pièces. Si de l'extérieur la travée d'angle ne semble pas particulièrement investie, on constate qu'elle offre au séjour une double ouverture. La construction n'échappe au registre purement fonctionnel que pour se voir adjoindre des galeries donnant sur le boulevard (Raoul Vialon, architecte). Ces galeries, ouverte en terrasse au premier étage et vitrée au second, fonctionnent comme une "façade épaisse" à la forte inscription horizontale. Elles laissent penser que l'élévation principale se trouve sur le boulevard. Cependant, le bâtiment se déploie le long de la rue Léon-Bourgeois projetée et n'offre au boulevard qu'un court retrait oblique. L'élévation de la rue Léon-Bourgeois accueille la porte d'entrée et les trois travées réparties en symétrie tandis que celle du boulevard, n'étaient les galeries ajoutées par la suite, n'est percée en rez-de-chaussée que de deux portes de garages, rendant ce niveau aveugle. On peut donc considérer que la façade du bâtiment est orientée à l'est, sur la rue Léon-Bourgeois devenue allée de desserte d'un cœur d'îlot. Le peu d'aménagement de l'entrée, rendue moins visible encore par la végétation l'occultant en partie, indique sans doute un détournement vers un autre accès. Le dispositif de galeries sur le boulevard est complété par l'ajout à l'arrière du bâtiment de deux garages couronnés de terrasses en retiré produisant un étagement des volumes. Un passage permet de rejoindre ce côté de l'immeuble dans lequel s'ouvre peut-être une autre porte donnant sur l'escalier (cela n'est pas impossible au vu du plan du rez-de-chaussée). Toujours est-il que la rupture de rythme qu'imprime ce bâtiment à cet endroit du boulevard s'explique par une orientation perpendiculaire à la voie, par la suite en partie rattrapée au moyen de l'ajout d'éléments venant combler le recul d'alignement au nord et aidant à la circulation intérieure au sud. Le déséquilibre que l'on perçoit est confirmé par la difficulté à situer sa façade, incertitude renforcée par l'abandon de l'usage de la porte prévue pour l'entrée qui s'établirait alors dans l'élévation sud. L'immeuble a été édifié selon une règle de commodité d'usage s'appuyant d'une part sur le boulevard, les garages automobiles donnant sur cet axe fort, et d'autre part sur la rue Léon-Bourgeois, la porte d'entrée ouvrant sur cette voie plus faible, par conséquent plus tranquille. L'abandon du projet d'ouverture de la rue Léon-Bourgeois rend cette orientation caduque. Les garages automobiles prennent le pas sur la porte d'entrée, ils sont à présent seuls à s'ouvrir sur la voie publique, tandis que les galeries peinent à emplir le décalage du bâtiment par rapport à ses voisins du boulevard et que la porte d'entrée se voit reléguée dans le secteur des garages.

  • Murs
    • béton enduit
  • Toits
    tuile
  • Étages
    rez-de-chaussée, 2 étages carrés
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour suspendu
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • AC Clermont-Ferrand. 1 O 84 : 130. Alignements : dossiers 1921-27. Alignement et de nivellement rues Joseph Girod, Jules Verne, Marc Seguin, Montpela-Bujadoux, Rouget-de-Lisle, Abbé de l’Epée et Melchissédec, plan 1926.

    AC Clermont-Ferrand : 1 O 84
  • AC Clermont-Ferrand. 2074 W 104. Lotissement Maradeix, boulevard Jean-Jaurès. 1931.

    AC Clermont-Ferrand : 2074 W 104
  • AC Clermont-Ferrand. Série O216 : 403 22A. [Demande d'alignement maison 7 boulevard Jean-Jaurès]. 2 novembre 1933.

    AC Clermont-Ferrand : O216 403 22A
  • AC Clermont-Ferrand. PC 381. [Demande de permis de construire maison, 9 boulevard Jean-Jaurès]. 1952.

    AC Clermont-Ferrand : PC 381
  • AC Clermont-Ferrand. PC 649. [Demande de permis de construire immeuble, 9 boulevard Jean-Jaurès]. 1952.

    AC Clermont-Ferrand : PC 649
  • AC Clermont-Ferrand. PC 1603. [Demande de permis de construire immeuble, 9 boulevard Jean-Jaurès]. 13 janvier 1955.

    AC Clermont-Ferrand : PC 1603
  • AC Clermont-Ferrand. PC 6516. [Demande d'ajout balcons immeuble, 9 boulevard Jean-Jaurès]. 1965.

    AC Clermont-Ferrand : PC 6516
  • AC Clermont-Ferrand. PC 12119. [Demande de permis de construire résidence Utrillo, 7 boulevard Jean-Jaurès]. 26 mars 1980.

    AC Clermont-Ferrand : PC 12119

Documents figurés

  • AM de Clermont-Ferrand. Services techniques, sans cote. Plan d'extension de Clermont-Ferrand, par Morel.

    Déclaration d'utilité publique obtenue le 30/11/1926.

    AC Clermont-Ferrand : sans
  • [Boulevard Jean-Jaurès, secteur stade nautique Coubertin] / [extrait d'une vue aérienne] IGN, mission n°4058, réf. C2531-0201_1965_CDP5227_4058. 1 : 1779. 1er juillet 1965. Photogr. pos.

    IGN : C2531-0201_1965_CDP5227_4058

Annexes

  • Cahier des charges - projet Maradeix, boulevard Jean-Jaurès
Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2025
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Fougère Félicie
Fougère Félicie

Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
Articulation des dossiers
Fait partie de