La rue des Bains est l´une des plus anciennes rues de la ville ; reliant la place centrale aux sources thermales, elle a longtemps été l'axe principal de circulation est-ouest. Son importance s'accrut encore, au XVIIIe siècle, après la construction de l´établissement royal des Bains. Le Theatrum Sabaudiae, en 1674, la représente presque rectiligne, bordée de maisons à deux étages et de jardins ; en revanche le cadastre sarde de 1728 la montre plus irrégulière. Le trop-plein des sources la longeait avant d'aller se jeter dans le ruisseau de la Chaudanne. Deux ruelles perpendiculaires faisaient communiquer la rue à ce ruisseau. Le long de cette voie étaient établis le four communal, l'un des moulins du marquis d´Aix et les boucheries de la ville. Après le grand incendie d´Aix-les-Bains de 1739, l´ingénieur Garella, chargé du plan de reconstruction, dessina le premier projet d´alignement et d´élargissement de la rue. Ce projet comportait le déplacement des boucheries et du moulin ainsi que la suppression de certains bâtiments vétustes. Néanmoins, aucun élément significatif de ce plan ne fut mis en oeuvre avant le milieu du XIXe siècle, malgré sa reprise successive par le plan d´alignement de 1808, puis par le plan Dénarié de 1822. En 1844, une souscription publique fut organisée par le conseil municipal pour financer l´alignement de la rue sur son côté sud. Après achat des maisons et terrains nécessaires, les travaux furent exécutés entre 1846 et 1847. Suite au percement de la rue du Casino, la ville décida, par délibération du 21 décembre 1853, l´ouverture d´une nouvelle voie pour faire communiquer la rue du Casino avec la place centrale. Son percement entraîna la destruction du second hôtel Guilland. Située dans l'axe de la rue des Bains, elle prit naturellement le nom de rue des Bains prolongée. Les plans de reconstruction des façades bordant la rue, dressés par l´architecte Pellegrini, prévoyaient des portiques à la mode piémontaise. Ils furent approuvés par le conseil municipal, le financement des travaux étant assuré grâce à la vente de l´hôtel de ville et aux dons de Victor Bias, alors fermier du Casino. Néanmoins les portiques ne furent pas réalisés ; seuls certains immeubles furent percés de grandes arcades au rez-de-chaussée. La partie orientale de la rue, fut de nouveau élargie, de 6 à 10 mètres, en 1905, lors de la construction de l´hôtel Astoria, puis en 1910, lors de la construction de l'annexe de ce même hôtel. En 1983, elle est devenue piétonne dans le cadre du contrat Ville Moyenne établi entre la Ville, l´Etat et la Région.