• étude d'inventaire, Inventaire de la Ville d'Aix-les-Bains
Hôpital, dit Hôpital-Infirmerie ou Hôpital municipal, actuellement maison de retraite, dite pavillon Le Revard
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville d'Aix-les-Bains

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Choudy-Pont Rouge
  • Commune Aix-les-Bains
  • Lieu-dit Choudy-Pont Rouge
  • Adresse 49 avenue du Grand Port
  • Cadastre 1879 B 1016 p. ; 1017 p. ; 1018 p.  ; 2004 BO 22
  • Dénominations
    hôpital, maison de retraite
  • Appellations
    Hôpital-Infirmerie, Hôpital municipal, pavillon Le Revard
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

L’actuel pavillon Le Revard est l’un des trois bâtiments les plus anciens du site Aix-Grand Port (voir dossier centre hospitalier). Sa construction, demandée par la commission administrative de l’hospice-hôpital thermal Reine Hortense, est financée conjointement par la Ville, par l’Etat, par l’intermédiaire du pari mutuel, et par des dons privés issus en grande partie de la clientèle anglophone fréquentant la station thermale.

Les premiers plans sont dressés en 1898 par l’architecte de la Ville Jules Pin (AD Savoie. 7 X 15) et approuvés en 1899 par le ministère de la Santé (AD Savoie. 7 X 7). Malgré cette approbation, l’élévation de la façade principale est modifiée en 1900 : les lucarnes percées dans l’étage de comble et la composition des trois avant-corps sont redessinées (AD Savoie. 7 X 7).

La première pierre est posée le 5 mai 1900 (AC Aix-les-Bains. 3 Q 1). Le gros-œuvre est achevé par les entrepreneurs François et Joseph Bonna en 1903. Le second œuvre est quant à lui terminé en 1906 par Fillard Père et Fils pour les travaux de plâtrerie et de peinture, et par Georges Bogey pour ceux de menuiserie et de quincaillerie (AD Savoie. 7 X 16).

En 1906, étant donné l’épuisement des fonds alloués à la construction, l’équipement intérieur et l’ameublement de l’établissement sont pris en charge par un emprunt de 80 000 francs effectué par la Ville ainsi que par des dons privés collectés par le médecin aixois Léon Blanc.

L’inauguration en 1907 de ce bâtiment, appelé Hôpital-Infirmerie mais également hôpital municipal, ainsi que celle du pavillon d'isolement et de l'hospice Brachet, donne naissance à l’hôpital communal d’Aix-les-Bains.

D’après les plans de 1900, l’hôpital contient 52 lits : 22 lits pour les femmes, dont 2 pour les « accouchées », 20 lits pour les hommes et 10 lits dont l’attribution n’est pas précisée ; les lits sont répartis dans deux dortoirs pour les hommes et les femmes, dans deux chambres individuelles et dans des chambres à 2, 4 ou 6 lits (AD Savoie. 7 X 7). Outre les salles d’eau, le bâtiment comprend également une salle d’opération, une salle d’attente, un bureau destiné au médecin, des lits pour les surveillants de salles, et des chambres ainsi qu’une salle à manger réservées au personnel.

Grâce au financement de l’industriel américain John Pierpont-Morgan, l’hôpital municipal est doté en 1909 d’un corps de bâtiment attenant à l’ouest (bât. F'), dessiné par Jules Pin. Le sous-sol abrite alors une lingerie et le rez-de-chaussée surélevé des salles d’électrothérapie et d’hydrothérapie (voir annexe 1). Dès 1909, l’industriel finance également l’installation d’un ascenseur hydraulique dans l’Hôpital-Infirmerie, commandé à Abel Pfifre, concessionnaire en France des brevets Otis (AD Savoie. 7 X 16). D’après un mémoire de travaux produit par la Société Bertin, Bouché et Cie, en 1909, les salles de l’annexe sont également décorées de « mosaïques romaines » et de grès provenant des fabriques de Paray-le-Monial (AD Savoie. 7 X 10). L’ascenseur a été depuis remplacé et le corps de bâtiment attenant à l’ouest a quant à lui été démoli en 1980.

Au cours des années 1930 et dans le cadre de la réorganisation des services hospitaliers (voir dossier centre hospitalier), le bâtiment est affecté à la chirurgie. Deux petits corps de bâtiment sont alors construits contre la façade postérieure. En 1980, alors que le site s'agrandit (voir dossier centre hospitalier), la construction est exhaussée : un étage de comble supplémentaire est créé tandis que l’ancien étage de comble est transformé en étage carré. Ces travaux ont entraîné la modification de la toiture et la démolition des pignons coiffant le corps central et les deux pavillons.

Aujourd’hui, une partie du pavillon Le Revard est occupée par une maison de retraite accueillant des personnes âgées dépendantes (EHPAD). Les hommes sont logés au rez-de-chaussée surélevé et les femmes au premier étage. Le second étage abrite différents services comme l’aumônerie et la médecine du travail.

Le pavillon Le Revard, composé de sept corps de bâtiment attenants, est placé au même alignement que le bâtiment médico-technique et le pavillon Léon Blanc.

L’édifice se compose de trois avant-corps, couverts de toits en pavillon, reliés par deux ailes abritées d’un toit à deux versants. La toiture est en ardoise. L’ensemble compte un sous-sol partiellement enterré, un rez-de-chaussée surélevé, deux étages carrés et un étage de comble prenant le jour par des lucarnes rampantes. Excepté le sous-sol, édifié en pierre de taille, l’édifice est bâti en moellons de pierre enduits.

La façade principale est rythmée par quinze travées de baies dont la forme varie à chaque niveau d’élévation : fenêtres rectangulaires au rez-de-chaussée surélevé, fenêtres en arc segmentaire au premier étage et fenêtres en plein cintre au second étage. Les baies du rez-de-chaussée surélevé et du premier étage présentent un encadrement architecturé continu. Les trois avant-corps sont mis en valeur par des chaînes d’angle harpées et par des pilastres formant chaîne d’angle pour le corps central. Ce dernier, est percé d’une porte d’entrée (condamnée) abritée d’une grande marquise en verre et en métal et accessible par un degré droit et une rampe latérale en béton. L’inscription « HÔPITAL MUNICIPAL » est gravée au-dessus de la porte. Le premier et le deuxième étage prennent le jour par deux baies jumelées. La modénature, réalisée en béton moulé, se compose d'agrafes et d'éléments en pointe de diamant.

Deux petits corps de bâtiment s’appuient sur la façade postérieure. Construits en béton, ils comptent un sous-sol partiellement enterré, un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré et sont couverts de toits à deux versants et croupe. L’élévation postérieure est également flanquée d’une tour demi-hors-œuvre et d’un escalier extérieur de secours en vis métallique.

La partie arrière du corps central abrite l’escalier de distribution intérieur accessible par une porte d’entrée, surmontée d’un auvent en béton, percée dans la façade postérieure. L’escalier, tournant à retours avec jours en pierre, compte trois volées et deux repos entre chaque palier. Il prend le jour par deux grandes baies thermales en plein cintre et en arc segmentaire. Une cage d’ascenseur a été installée dans le large jour de l’escalier.

  • Murs
    • pierre moellon enduit
    • pierre pierre de taille
    • béton enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à deux pans
    • toit en pavillon
    • toit à deux pans croupe
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
    • escalier de distribution extérieur : escalier en vis en charpente métallique
  • Autres organes de circulation
    ascenseur
  • Techniques
    • maçonnerie
  • Représentations
    • agrafe, pilastre, cercle, pointe de diamant
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Hôpital militaire pendant la Première guerre mondiale : hôpital bénévole n°158 bis. Fonctionne entre le 26 septembre 1914 et le 23 novembre 1917.

Documents d'archives

  • AD Savoie. 7 X 7. Hôpitaux, Hospice d’Aix-les-Bains. Construction hôpital municipal, 1900-1906.

    AD Savoie : 7 X 7
  • AD Savoie. 7 X 16. Hôpital municipal d’Aix. Projets de constructions, constructions diverses, 1900-1920.

    AD Savoie : 7 X 16
  • AD Savoie. 7 X 15. Hôpitaux d’Aix-les-Bains. Hôpital, infirmerie, maternité, hospice du Docteur Brachet, hospice Reine Hortense, 1900-1932.

    AD Savoie : 7 X 15
  • AD Savoie. 7 X 10. Hôpitaux, Hospice d’Aix-les-Bains. Construction pavillons Pierpont-Morgan, Docteur Brachet, Léon Blanc, 1902-1926.

    AD Savoie : 7 X 10
  • AC Aix-les-Bains. 3 Q 1. Hospice, hôpital, 1867-1930.

    AC Aix-les-Bains : 3 Q 1
  • Hôpital Municipal d'Aix-les-Bains. Généreux donateur. L'Avenir d'Aix-les-Bains, 1908, n°17.

    AC Aix-les-Bains

Bibliographie

  • STEFANINI, Francis. Les hôpitaux d'Aix-les-Bains, Arts et Mémoire, n°10. Aix-les-Bains : Société d'Art et d'Histoire, juin 1998; ill.

    pp. 9-14
  • Ville d’Aix-les-Bains. M. J. MOTTET, maire, MM. GUIBERT et FOLLIET, adjoints. Compte-rendu de la gestion municipale de 1900 à 1912. Aix-les-Bains: Imprimerie moderne, F. Blanc. 1912. 138 p. ; illus ; 25 cm. (AC Aix-les-Bains. A 2576).

    AC Aix-les-Bains : A 2576
    p. 105

Documents figurés

  • Ville d'Aix-les-Bains. Projet de construction d'un hôpital Infirmerie. Elévation des façades et coupe transversale / Pin Jules, architecte. Aix-les-Bains, septembre 1899. Ech. 1 : 100. 1 plan sur calque rehaussé : lavis ; 64,5 x 76,5 cm (AD Savoie. 7 X 7).

    AD Savoie : 7 X 7
  • n°3. Ville d'Aix-les-Bains. Projet de construction d'un hôpital Infirmerie. Plan du sous-sol et plan du rez-de-terre / Pin Jules, architecte. Aix-les-Bains, juin 1900. Ech. 1 : 100. 1 plan sur calque rehaussé : lavis ; 67 x 58,5 cm (AD Savoie. 7 X 7)

    AD Savoie : 7 X 7
  • n°4. Ville d'Aix-les-Bains. Projet de construction d'un hôpital Infirmerie. Plan du 1er étage. Plan des mansardes / Pin Jules, architecte. Aix-les-Bains, juin 1900. Ech. 1 : 100. 1 plan sur calque rehaussé : lavis ; 67 x 58,5 cm (AD Savoie. 7 X 7)

    AD Savoie : 7 X 7
  • n°5. Ville d'Aix-les-Bains. Projet de construction d'un hôpital Infirmerie. Façade principale. Façade latérale couchant. Coupe transversale / Pin Jules, architecte. Aix-les-Bains, juin 1900. Ech. 1 : 100. 1 plan sur calque rehaussé : lavis ; 81,5 x 66,5 cm (AD Savoie. 7 X 7).

    AD Savoie : 7 X 7
  • Ville d'Aix-les-Bains. Hôpital municipal. Pavillon Pierpont-Morgan. Projet de construction d'une annexe. Plan du rez-de-terre / Pin Jules, architecte. Aix-les-Bains, août 1908. Ech. 1:50. 1 plan rehaussé : lavis ; 55 x 74 cm (AD Savoie. 7 X 10)

    AD Savoie : 7 X 10
  • Ville d'Aix-les-Bains. Hôpital municipal. Pavillon Pierpont-Morgan. Projet de construction d'une annexe. Coupe. Façade latérale. Façade principale / Pin Jules, architecte. Aix-les-Bains, août 1908. Ech. 1:50. 1 plan rehaussé : lavis ; 60,5 x 119,5 cm (AD Savoie. 7 X 10)

    AD Savoie : 7 X 10
  • Hospices civils d'Aix-les-Bains. Chirurgie. Hôpital Municipal. 184. [Plans] / Crochon Francis, architecte. Aix-les-Bains, mars 1928. Ech. 1 :100. 1 tirage de plan ; 119 x 84 cm (AD Savoie. 7 X 11)

    AD Savoie : 7 X 11
  • [L’hôpital municipal d’Aix-les-Bains. Vue depuis l’ouest de l’hôpital-Infirmerie et de l’hospice Brachet] / Navello E. [Aix-les-Bains], [1903-1909]. 1 photogr. : plaque de verre ; 9 x 13 cm (AC Aix-les-Bains. Fonds Navello. 6 Fi 1102)

    AC Aix-les-Bains : Fonds Navello. 6 Fi 1102
  • 2650. Aix-les-Bains. Hôpital Municipal et Hospice Dr Brachet / Chambéry : E . Reynaud, [1909]. 1 carte postale ; 9 x 13 cm (AC Aix-les-Bains. Cp 12_005)

    AC Aix-les-Bains : Cp 12_005
  • 3085. Aix-les-Bains. Boulevard Pierpont-Morgan. L’Hôpital / Chambéry : E . Reynaud, [vers 1910]. 1 carte postale ; 9 x 13 cm (AC Aix-les-Bains. Cp 12_020)

    AC Aix-les-Bains : Cp 12_020
  • La Savoie. 42. Aix-les-Bains. Hospices civils / Paris : B.F. Lux, [vers 1920]. 1 carte postale ; 9 x 13 cm (AC Aix-les-Bains. Cp 12_002)

    AC Aix-les-Bains : Cp 12_002

Annexes

  • ANNEXE 1 Visite de John Pierpont-Morgan à l'hôpital municipal en 1908
Date(s) d'enquête : 2014; Date(s) de rédaction : 2014
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville d'Aix-les-Bains
Articulation des dossiers