Dossier d’œuvre architecture IA73005290 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Inventaire du Parc naturel régional du Massif des Bauges
Maison Giraud, puis Perret, puis Perrier de la Bathie
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Combe de Savoie
  • Commune Saint-Pierre-d'Albigny
  • Lieu-dit Saint-Pierre-d'Albigny
  • Adresse 145 rue Louis Blanc-Pinget
  • Cadastre 1812 A1 1188  ; 1890 E2 413  ; 2018 E1 322
  • Dénominations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    fontaine, orangerie, boutique, logement, belvédère, écurie, remise, jardin

A l'époque de la mappe sarde (vers 1730), l'emprise du bâtiment est occupé par plusieurs maisons (n°3534, appartenant à Melchior Giraud, de Montmélian ; n°3535 et 3357, deux maisons appartenant à Hiérome Domanget ; n°3536, maison ruinée de noble Marie Georgine Ruffin, qui occupait la partie centrale). La porte en arc plein-cintre chanfreiné donnant sur la rue du Pré de Miolans, de même que celle de la cave centrale (et son jour également chanfreiné), et les consoles chanfreinées de la cheminée de la cuisine au rez-de-chaussée sont sans doute des vestiges de ces premières constructions, datables de la fin du Moyen Âge. Le niveau de la cour a sans doute été rehaussé à l'époque moderne, faisant de l'étage de soubassement un sous-sol. Le bâtiment conserve encore une division dans le sens longitudinal en trois ensembles qui peut être héritée des partitions antérieures au 18e siècle.

Ces maisons se trouvent réunies sur la liste des propriétaires du cadastre de 1812 en une parcelle unique appartenant à François Victor et Gaspard Auguste Giraud : n°1188 maison, n°1189 et 1186 places, n°1190 jardin. Selon M. Messiez (Les Mystères...), les frères Giraud, natif de Moûtiers, sont issus d'une famille de bourgeois de Montmélian et de Chambéry qui obtient un titre de noblesse à la fin du 18e siècle. Ils sont peut-être des descendants du Melchior Giraud de la mappe. L'inscription G 1801 F gravée au-dessous de l'imposte de la porte de l'habitation principale peut être interprétée comme la date de réaménagement du rez-de-chaussée et reconstruction (?) du 1er étage des élévations actuelles du corps de bâtiment sur la Grand Rue (rue Louis Blanc-Pinget), par François Victor Giraud. Le réaménagement de la cuisine du rez-de-chaussée (linteau de cheminée en bois, potager) peuvent remonter au début du 19e siècle. Les escaliers extérieurs semblent avoir été plaqués contre la façade dans un second temps ; leurs garde-corps, comme la ferronnerie de l'imposte, sont très proches de ceux de la maison Chissé de Pollinge redécorée dans le 1er tiers du 19e siècle. Par la suite, Gaspard Auguste, officier dans le régiment de Savoie, achète le château de Menjoud en 1824 (Les Mystères...). Lorsque M. Messiez reprend l'historique de la maison dans La Combe de Savoie autrefois, il indique que le "baron Giraud" (qui semble être Gaspard Auguste) vend (avant son décès en 1835) la maison à François Perret, médecin formé à Paris, syndic de Saint-Pierre. Un plan conservé sur place donne cependant le notaire Eustache Bertet comme propriétaire ; ce plan n'est pas daté, mais le départ de la route du col du Frêne, aménagée entre 1833 et 1839, y est figuré. Le passage dans la propriété Bertet, impliqué dans l'adduction d'eau dite "réseau des Sixièmes" dans les années 1820, s'est peut-être intercalé entre les Giraud et les Perret. Anastasie, fille de François Perret, épouse en 1867 Charles René Perrier de la Bathie.

Sur le cadastre de 1890, on trouve Auguste Perret propriétaire du tènement, composé des parcelles E2 413 (maison), 411 et 412 (jardins, avec une "serre" au n°410, qui fait l'objet d'un ajout dans la liste) et 408 (verger). C'est sans doute vers cette époque que la maison est surélevée d'un étage et dotée d'un belvédère. Auguste Perret est présent au bourg de Saint-Pierre dès le recensement de 1876 (il a alors 30 ans et a la profession d'architecte ; le chef de ménage est sa mère, Andrée ou Andréanne née Noble, et ils ont deux domestiques, un jardinier et une cuisinière. AD Savoie, 6M 3241). Le recensement de 1890 précise qu'un autre ménage occupe la maison (sans doute la boutique), composé d'un "négociant" et d'un enfant (AD Savoie, 6M 3244). Le décrochement dans l'angle sud-est du bâtiment, visible sur la mappe, correspond en 1812 à un "cellier" (parcelle A1 1187, qui n’est pourtant pas lavée en rose sur le plan) appartenant à Jean-Claude Grassis (propriétaire de la maison située en face au n°1181) ; sur le plan non daté (2e quart 19e siècle ?), cet espace est recensé comme une "cour" appartenant à Eustache Bertet. En 1890 il fait désormais partie du bâtiment (une remise en rez-de-chaussée, surmontée d'une terrasse, y a été construite).

  • Période(s)
    • Principale : Fin du Moyen Age, 1er quart 19e siècle, 4e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1801, porte la date

La maison est située à l'entrée est du bourg de Saint-Pierre. Elle correspond à un état intermédiaire de l'habitat bourgeois et aristocratique, entre les hôtels particuliers insérés dans la trame urbaine et connectés à la rue (passage d'entrée, boutiques et entrepôts au rez-de-chaussée) et les demeures installées au 19e siècle aux abords des centres étroits des bourgs, qui correspondent souvent à d'anciennes propriétés agricoles, bénéficiant de vastes parcs clos où sont édifiés bassins, serres ou orangeries.

Le bâtiment principal est édifié le long de la Grande Rue du bourg, avec deux retours délimitant une cour intérieure elle-même bordée au nord par un mur soutenant le jardin situé en contrehaut. Trois passages voûtés donnent accès à la cour : à l'ouest un court passage voûté en berceau avec une grande porte en arc segmentaire à encadrement chanfreiné sur la rue du Pré de Miolans ; à l'est, un passage voûté d'arrêtes (deux travées) sous le corps d'entrée, avec une porte en anse de panier ; au sud, un passage voûté d'arrêtes (cinq travées) qui traverse le bâtiment principal, avec une porte en en anse de panier avec imposte marquée par des blocs cubiques et clef pendante ornée d'une pseudo pointe de diamant.

Le bâtiment principal a un sous-sol et trois niveaux d'élévation (rez-de-chaussée, 1er étage et étage de comble), divisée en trois parties (ouest, centre et est). Le sous-sol de la partie ouest comprend deux caves voûtées en berceau (de sens opposé), accessibles par des escaliers depuis la cour, et un troisième espace non visité. Sous la partie centrale se trouve une grande cave voûtée en berceau, avec une grande porte en arc plein-cintre et un jour à encadrements chanfreinés, accessible par un escalier droit en pierre collé à la façade. Sous la partie est se trouve une cave voûtée en berceau avec arc diaphragme, accessible par un escalier partant de la rue ; elle est complétée par deux petits cavons à bouteilles munis d'étagères à compartiments voûtés. Au niveau du rez-de-chaussée, la partie ouest est partagée en deux par le passage d'accès depuis la rue, qui dessert également les pièces situées de part et d'autre : deux remises côté rue (pourvues de grandes portes en arc), un fruitier voûté en plein-cintre à l'ouest et une cuisine voûtée d'arêtes à l'est. La cuisine est équipée d'une cheminée adossée au mur de refend ouest, avec une hotte à linteau en bois (assemblage à enfourchement) portée par deux consoles en calcaire à décor de chanfreins et congés, et dans l'angle opposé un potage à dalle en calcaire percée de trois trous portée par un cendrier maçonné en tuf fermé par une plaque de lauze découpée en demi-lune. La partie centrale est occupée par une ancienne boutique (puis logement) côté rue, pourvue d'une baie en plein-cintre avec deux banquettes, et de trois pièces côté cour : un vestibule utilisé en bûcher dessert un espace utilisé aux 19e et partie du 20e siècle pour l'élevage de vers à soie (pour la filature de la commune) et une autre pièces. La porte sur cour du vestibule est symétrique de celle du passage (bien que le profil de l'arc soit plus déprimé pour le vestibule). La partie est est occupée par une grange remise, avec un arc diaphragme au milieu, pourvue de portes sur rue et sur cour. La premier étage est dévolu à l'habitation. Il comprend deux appartements desservis par des escalier sur cour, en maçonnerie avec dessus de marches en lauze et garde-corps en ferronnerie (voir Décors). L'escalier central, à volées divergentes, dessert l'appartement principal située dans les parties ouest et centrale. L'escalier oriental, supporté par un pilier et un arc rampant, dessert un appartement situé dans la partie est et un grenier dans le corps d'entrée. Le comble de ce bâtiment n'a pas été visité.

Du côté est, le bâtiment principal est adossé à une remise en rez-de-chaussée ouvrant sur la rue, et ménageant une terrasse devant l'appartement est. Dans son prolongement est édifié un corps d'entrée abritant, de part et d'autre du passage, une écurie, une remise ou atelier et un fenil au-dessus.

Un jardin s'étend au nord, divisé en deux terrasses en pente, avec une orangerie contre le mur nord, ouverte par trois grandes arcades en plein-cintre. Le jardin est traversé par un canal dérivé du réseau d'adduction dit "des Sixièmes", qui alimente une fontaine au sommet de la 1ère terrasse et une autre dans la cour.

Ls bâtiments sont en édifiés en moellon calcaire enduit, avec des encadrements en pierre de taille. Là où la maçonnerie est visible (voûtes, extrados d'arcs maçonnés), elle est fréquemment en calcaire lité. Le tuf est employé pour des détails d'aménagement (cendrier). Le belvédère est en brique. On trouve des dalles de lauze en couverture de marches d'escalier et en dallage dans la cour, mais aussi en appui des fenêtres du corps d'entrée. Les toits sont à longs pans et demi-croupes, avec une croupe sur le corps d'entrée, en ardoise.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré, 1 étage de comble
  • Couvrements
    • voûte en berceau
    • voûte d'arêtes
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans demi-croupe
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
    • escalier de distribution extérieur : escalier symétrique en maçonnerie
  • Techniques
    • ferronnerie
  • Représentations
    • cartouche, rosette
  • Précision représentations

    Décor de ferronnerie :

    - garde-corps des escaliers d'accès à l'habitation centrale et à l'habitation orientale, balcon ouest : grands rectangles à extrémités en demi-cercle séparés par des petits rectangles à extrémités en demi-cercle (ou oves allongées) et boule, dans un cadre à carrés d'angles (ouverts) relié aux lisses hautes et basses par les mêmes petits rectangles à extrémités en demi-cercle et boule ; aux angles, boules godronnées

    - imposte de la porte d'entrée : médaillon ovale sans monogramme, encadré de volutes en C et de rectangles à extrémités en demi-cercle. Plaque à extrémités enroulées clouée en partie basse (inscription gravée : G 1801 (dans un cartouche en forme de phylactère) F.

    - imposte de la porte du passage couvert, côté rue Louis Blanc-Pinget : motif rayonnant terminé en demi-cercles ; traverse formée d'une plaque roulée aux extrémités et dentelée sur les bords, avec 5 rosettes (ou coupelles à double corolle) rivetées.

  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

  • MESSIEZ, Maurice. Les mystères du château de Menjoux, Monastère de la Visitation à Saint-Pierre-d’Albigny, suivi de L’histoire de Saint-Philippe à Saint-Jean-de-la-Porte Prieuré devenu château. Association des Amis de Montmélian et de ses environs ; La Ravoire : Imprimerie Arc-Isère, 2004.

    p. 36
  • MESSIEZ, Maurice. La Combe de Savoie autrefois. Montmélian : La Fontaine de Siloë, 2002.

    p. 100-101, 103

Documents figurés

  • Plan des bâtiments, cours, jardins et vergers de M. M. Eustache Bertet et Joseph-André Grassis indiquant la direction qu'ils désirent donner à un canal couvert pour amener de l'eau de fontaine sur leurs propriétés, levé à l'échelle de 1 à 500 / 1 dess. : encre et lavis (rouge, vert, marron, bleu) sur papier. Ech. 1:500. [s.n., s.d.], vers 1825 (A. Privées).

    Archives privées
  • 1873. - St-PIERRE-D’ALBIGNY. – Entrée de la Ville. E.REYNAUD / EDITEUR / CHAMBERY [tampon avec mots superposés] / Émile Reynaud (éditeur). 1 impr. photoméc. (carte postale) : N&B. 1er quart 20e siècle (AP Podevin).

    AP Podevin
Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2024
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Parc naturel régional du Massif des Bauges