Enquête /Repérage bains douches – lavoirs à Lyon, synthèse 2007-2017
Pour citer cette étude :
Nadine Halitim-Dubois, Enquête /Repérage bains douches – lavoirs à Lyon synthèse 2007-2017, chercheur Région Auvergne-Rhône-Alpes service Patrimoines et Inventaire, 2020
Au cours de l’inventaire de la Ville de Lyon, plusieurs établissements de bains-douches-lavoirs ont été repérés. L’enquête a été poursuivie afin de connaître le nombre et l’emplacement de ces équipements : un recensement rapide a permis d’en identifier au moins sept.
Rappel législatif : à l’origine, la Charte de l’hygiène publique (Loi du 15 fév 1902) rassemble des prescriptions en matière d’assainissement et de lutte contre les maladies contagieuses. Après la loi de 1902 et jusqu’en 1940, la Ville de Paris prend le relais des constructions privées et fait construire 21 établissements de bains-douches publics dans les quartiers industrialisés les plus denses. On trouve également des bains-douches à proximité des mairies d’arrondissement ou des services sociaux à Paris à Lyon et à Villeurbanne.
Comment se situait Lyon par comparaison avec Paris ? Quand ces établissements ont-ils disparu ? Aujourd’hui, un seul établissement bains-douches reste ouvert sur les sept que comptait Lyon. (Pour information sur la commune de Villeurbanne lors de la construction des Gratte-ciels et du palais du travail une piscine a été réalisée et à l'origine des bains-douches étaient prévus mais ne furent pas réalisés).
Les bains-douches sont conçus et vécus avant la salle de bains individuelle dans les logements à bons marché (HBM- actuellement HLM-logements sociaux) comme les meilleures solutions d’hygiène des corps du plus grand nombre au début du 20e siècle et de prévention de la santé. Les archives communales restent des sources réglementaires, techniques, nationales et communales, peu d’éléments sur l’approche sensible et sociale. Mais au détour des procès-verbaux municipaux et des correspondances techniques (travaux etc) apparaît un passé sans salle de bains qui a perduré à Gerland jusqu’aux années 1970 et la mise en place de nouvelles normes d’hygiène (durée des douches, tarifs…une douche par semaine pour les scolaires à Vénissieux par exemple etc …)
Le travail d’inventaire a permis de faire sortir de l’oubli ces établissements et de montrer leur nécessité qui reste très actuelle.
Croix-Rousse, 4 impasse Flesselles, Lyon 1er (en partie reconverti et aujourd’hui menacé) 1934
Le lavoir public et bains douches Flesselles, situé sur les pentes de la Croix-Rousse a été construit en 1934 par les architectes de la Ville : Robert V. A., Marin J et A. Chollat. Il est compris dans le périmètre UNESCO en limite du périmètre de l’ AVAP.
Le lavoir municipal a fermé à la fin des années 1980 et a été reconverti en théâtre. Quant aux bains-douches, ils ont cessé de fonctionner en 2016. Le bâtiment en béton armé, présente une forme de V le long des rues Ornano et Flesselles. Les deux ailes (chacune de 2 étages) sont accrochées à une tour de distribution située à leur jonction. Une haute cheminée en brique de 35 mètres et de 1,20 m de diamètre occupe l'intérieur de la cour. Chaque aile est rythmée sur les deux étages par des travées en bandeau horizontal. Cette construction, très bien intégrée à la topographie des pentes de la Croix-Rousse, fait partie d'un petit ensemble urbain des années 1930, avec les écoles primaire et maternelle Victor Hugo ainsi que la salle municipale Paul Garcin. Cet ensemble bâti aurait dû être intégré au périmètre de l’AVAP.
Le lavoir public est un lieu d'un très grand intérêt patrimonial mais qui n'a pas été inclus dans le périmètre de la ZPPAUP en 1994 ; une protection monument historique serait également très justifiée.
Presqu’île, 30-32 cours Bayard Lyon 2e (reconverti) 1935
Les bains-douches-lavoir de la cité HBM dite Cité Perrache, à l’extrémité de la presqu’île (ont été construits en 1935 par Victor-Adrien Robert et Jean Marin. Ils comprenaient 50 cabines de bains et de 50 cabines de douches accessibles au public, ainsi qu’un lavoir couvert et non fermé. Ce dernier a été utilisés jusqu'en 1983 : en 1955, on comptait 3.668 journées de lavoirs contre environ 450 en 1980. A l’inverse, la fréquentation des bains-douches n’a pas cessé d’augmenter atteignant 14.000 entrées en 1982, année de leur fermeture. En 1983, la chaufferie principale (190 m²) a été transformée en gymnase et les lavoirs en salle polyvalente ; les bains-douches ont été conservés dans l'aile droite et le 1er étage, tandis que l'aile gauche a été affecté à un centre de soins et à des bureaux d'aide sociale. Un bas-relief représentant le lion rampant de la Ville est sculpté en bas-relief sous la corniche du corps central.
En 2016 le projet de réhabilitation de l’établissement des anciens bains-douches pour y relocaliser l’Académie d’Architecture de Lyon est actée et réalisée par l’architecte Fleurent Architecte. Maître d’ouvrage : Ville de Lyon - Montant des travaux : 525 000€ - Surface : 200 m2 - Livré en 2016 - Mission : BASE+ EXE.
Guillotière, 5 rue Félissent Lyon 7e (reconverti) 1932
Les "Grandes douches modernes" ont été construites en 1932 par Antonin Chomel et Pierre Verrier, pour le compte de M. Meynent, propriétaire privé. C’est actuellement local associatif. L'établissement était ouvert de 6h à 20h en semaine ; le dimanche de 6h à 15h.
Sources :AC Lyon. 344 W 1127. Constructions neuves, 1932., A. Chomel et P. Verrier rchitectes.
Cité jardin Gerland – 13 rue Benjamin Delessert (ouvert) 1967
Prévu à l'origine sur le plan de la cité-jardin de Gerland des années 1930 réalisée par les architectes Chollat et Robert. Les bains-douches ne seront pas réalisés à cette date, visiblement trop chers pour la commune qui doit les financer. Ils ne seront réalisés qu'en 1967 : lavoir-bains-douches de Gerland (Delessert) ouverts en 1967 (architecte inconnu).Un arrêté du maire Louis Prade du 28 septembre 1970, indique que le Crédit lyonnais se porte caution en faveur des entreprises G. Pradat (rue de Marseille) financé en partie par le Crédit Lyonnais, pour les travaux d’installation de chauffage central et de production d’eau chaude sanitaire au lavoir-bains-douches de Gerland (Delessert) ouverts en 1967.
(Pas de nom d’architectes dans les archives pour celui de 1967)
23 rue de Bourgogne, Lyon 9e (fermé /reconverti ?) 1933
Le bâtiment conçu par l’architecte Michel Roux-Spitz ( 1888-1957) comprenait une salle des fêtes (1930-1933), des bureaux municipaux et un établissement de bains-douches. Il a également fait office d’école, et de mairie de 1964 à 1974 avant d’être aménagé en théâtre en 1979 (Théâtre des jeunes années, créé et dirigé par Maurice Yendt (1960-2004))
Piscine Garibaldi, 221 rue Garibaldi Lyon 3 (disparu/fermé) 1933
La Piscine Garibaldi a ouvert ses porte le 25 novembre 1933 (Architectes : Camille Chalumeau, , 1879-1972 ; Hippolyte Pasquier-Sarrasin (1882-1961) C. Colliard, C. Elle était accompagnée de bains-douches qui ont fermés dans les années 1980.
Les logements n'ont toutefois pas de salle d'eau, [ce qui est considéré comme un luxe], "pour rester propre", la municipalité a un programme de bains-douches publics à Flesselles, Vaise, Gerland, Perrache, la Villette.
Quartier Villette 215 rue Paul Bert, Lyon 3e (reconverti) 1930
Depuis 1984, la Société d’Escrime de Lyon est installée dans les locaux des anciens bains douches et lavoir (1930) du quartier Villette. Ils ont été réalisés par Chollat et Robert architectes dans les années 1930.
Bains-douches Saint-Just
rue des Anges 69005 Lyon, construits en 1938.
Bibliographie/sources :
Bain Publics, 02, Région île de France, Patrimoines et Inventaire, coll. Ré-Inventaire, édit. Loco, 2017;
Stagiaire au service de l'inventaire en 2004.