Dossier d’œuvre architecture IA63002627 | Réalisé par
Renaud-Morand Bénédicte (Contributeur)
Renaud-Morand Bénédicte

Conservatrice du patrimoine, chercheure de 1994 à 2023 au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (Clermont-Ferrand).

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  • enquête thématique régionale, Patrimoine des lycées
  • opération d'urgence
Centre d'apprentissage féminin de Montferrand, puis CET (collège d'enseignement technique) de jeunes filles, actuellement lycée professionnel de Montferrand dit lycée professionnel Marie-Curie
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton aire d'étude de la région Auvergne-Rhône-Alpes - Clermont-Ferrand Nord
  • Commune Clermont-Ferrand
  • Lieu-dit La Croix-du-Nord
  • Adresse 19 boulevard Ambroise-Brugière
  • Cadastre 2017 BC 206, 207, 208, 301
  • Dénominations
    centre de formation, lycée
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, cantine, gymnase, logement

Situation et accès.

Si l'on se réfère au Plan d'aménagement du Groupement d'urbanisme de Clermont-Ferrand (c'est-à-dire qu'il comprend les cités limitrophes) de 1951, au moment du dépôt de permis de construire du centre d'apprentissage le terrain acquis par la municipalité se trouve coincé en limite de périmètre d'agglomération (ce périmètre signifiant la présence de services publics tels que l'apport en eau, l'évacuation des eaux usées, etc), entre une "emprise SNCF", une "zone industrielle" (qui comprend la caserne des Gravanches), un cimetière bordé d'une servitude non aedificandi (qui ne semble pas avoir été respectée, à moins que la largeur représentée par la rue des Gravanches n'en fasse office) et enfin le projet d'un boulevard de ceinture (prévu depuis le Plan d'aménagement et d'extension de 1925 et repris encore dans le Plan d'aménagement de 1951)1.Extrait du Plan d'aménagement du Groupement d'urbanisme de Clermont-Ferrand, [1951-1952], [Roger Puget, urbaniste en chef]. Dans le rectangle bleu, en "secteur aéré de la zone de construction en ordre discontinu", se situe l'emplacement du centre d'apprentissage devenu lycée. Le boulevard Ambroise-Brugière, encore à l'état de projet, figure en jaune (AC Clermont-Ferrand. 896 W 1).Extrait du Plan d'aménagement du Groupement d'urbanisme de Clermont-Ferrand, [1951-1952], [Roger Puget, urbaniste en chef]. Dans le rectangle bleu, en "secteur aéré de la zone de construction en ordre discontinu", se situe l'emplacement du centre d'apprentissage devenu lycée. Le boulevard Ambroise-Brugière, encore à l'état de projet, figure en jaune (AC Clermont-Ferrand. 896 W 1).

Peut-être faut-il estimer que l'alignement sur un nouveau boulevard représentait un avantage supérieur aux désagréments repérés, l'établissement figurant dans la liste des "réalisations des grands projets" liés au Plan d'aménagement du Groupement d'urbanisme, au même titre (l'équipement scolaire) que le centre de formation professionnelle masculin (actuel lycée professionnel Roger-Claustres) et l'école de médecine, ainsi que cinq écoles primaires.

Néanmoins l'édifice est à l'étroit. En témoignent au moins deux demandes de dérogations accordées par le maire : d'une part, la possibilité de faire fi du recul d'alignement de 5 mètres, normalement imposé sur le boulevard, d'autre part, celle de limiter le pan coupé entre le boulevard et la rue des Gravanches de 5 mètres à trois mètres cinquante. Sur le premier point, surprenant à cette date si ce n'était l'étroitesse de la parcelle, on note que le bâtiment principal, disposé perpendiculairement à la voie, inscrit l'édifice dans son époque, celle d'une défiance à la dépendance des bâtiments au tracé des rues. Sur le second point, la municipalité suggère de conserver le projet [du corps de bâtiment concerné par ce pan coupé] en y prévoyant un encorbellement à l'angle au premier étage2. Ce conseil est suivi.

Dès 1925 donc (plan Cornudet), un boulevard destiné à tracer le périmètre urbain est prévu. Les plans de l'architecte Verdier font référence, sur ses plans de 1951 et 1955, à ce "boulevard projeté". La façade principale s'aligne à 12,50 mètres de son axe, comme il est demandé dans l'autorisation d'alignement (obtenue par dérogation).Plan d'aménagement et d'extension produit en 1925 par les services techniques de la Ville, en application de la loi dite Cornudet de 1919 (modifiée en 1924). Où l'on voit que le boulevard [Ambroise-Brugière] est prévu (en jaune, à l'extrême est). C'est entre le cimetière et la voie ferrée que l'emplacement du lycée sera choisi.Plan d'aménagement et d'extension produit en 1925 par les services techniques de la Ville, en application de la loi dite Cornudet de 1919 (modifiée en 1924). Où l'on voit que le boulevard [Ambroise-Brugière] est prévu (en jaune, à l'extrême est). C'est entre le cimetière et la voie ferrée que l'emplacement du lycée sera choisi.Le boulevard n'est réalisé qu'en 1971. Entre-temps, l'établissement est desservi, depuis le centre ville ou la gare, par l'avenue de la République, après laquelle on emprunte la rue des Chandiots puis la rue des Gravanches. C'est ce qu'indique un plan de situation avec "artères principales ou rues d'accès plus facile ou plus rapide" sur lequel sont en outre figurés les autres établissements secondaires existant en 19603 à Clermont : les lycées "de garçons" et "de jeunes filles" (actuels Blaise-Pascal, reconstruit à cet emplacement en 1954-1956, et Jeanne-d'Arc, 1894-1899), le "lycée technique de garçons" (Amédée Gasquet, d'abord école primaire supérieure de garçons et école pratique de commerce et d'industrie, 1923-1925), le "lycée technique municipal et CET de jeunes filles" (actuel lycée Sidoine Apollinaire entièrement reconstruit à l'emplacement d'une école professionnelle de 1894-1895) et le "CET de garçons" (actuel Roger-Claustres, 1956-1959).

Plan de situation, non signé, non daté [1960] ; avec les "artères principales ou rues d'accès plus facile ou plus rapide" menant au "CET de jeunes filles", actuel lycée Marie-Curie, et différents points de repère parmi lesquels les autres écoles d'enseignement secondaire de la ville (Archives du lycée professionnel Marie-Curie. Bureau de la gestionnaire, chemise cartonnée. 13 plans, dossier d'acquisition des parcelles, courrier de l'architecte, etc. 1951-1970)-Plan de situation, non signé, non daté [1960] ; avec les "artères principales ou rues d'accès plus facile ou plus rapide" menant au "CET de jeunes filles", actuel lycée Marie-Curie, et différents points de repère parmi lesquels les autres écoles d'enseignement secondaire de la ville (Archives du lycée professionnel Marie-Curie. Bureau de la gestionnaire, chemise cartonnée. 13 plans, dossier d'acquisition des parcelles, courrier de l'architecte, etc. 1951-1970)-

Ici un aperçu sur l'ensemble des arguments qui présidaient au choix des emplacements des lycées depuis leur création en 1802 serait justifié mais cela emmènerait trop loin : depuis leur origine exactement se posaient en effet différentes questions, avec notamment celles de leur place au centre de la ville ou à la campagne, de leur orientation, liées à des considérations hygiénistes et morales, et de leurs accès4. Pour Clermont-Ferrand, seul le lycée général de garçons est reconstruit (en 1954-1956) en situation centrale, pas très loin de son emplacement d'origine adopté en 1808 (des professeurs s'en plaignent : il manquera de l'espace pour les activités sportives et le qualité de l'air fera défaut). Certes il figure à côté du lycée de jeunes filles mais ce dernier, au moment de sa construction en 1894-1899, se trouvait en lisière urbaine. De plus, lorsqu'il est décidé de construire aux mêmes dates que le lycée de jeunes filles une école professionnelle de garçons, rue Sidoine-Apollinaire, le quartier choisi par la mairie est décrit par l'inspecteur comme "quartier bas, pauvre et peuplé d'ouvriers, loin des grandes voies d'accès" (la rue Richepin, qui relie la ville haute à ce "quartier bas" n'existe pas encore, elle est programmée sur le plan Cornudet). Il n'est pourtant situé qu'à 200 mètres de la mairie et 600 de la place principale (place de Jaude). Cette école professionnelle de garçons est cédée aux filles et pour les garçons un nouvel établissement est construit (qui deviendra le lycée Amédée-Gasquet) en 1923-1925 : là, on peut imaginer que la proximité des usines de périphérie est recherchée (ces usines ont disparu entre-temps), alors que cette école sera qualifiée de centrale en 1988 lorsqu'il sera question de la déplacer au Technopôle de La Pardieu (ce qui a été réalisé). Enfin, le plus contemporain du CET de jeunes filles devenu lycée Marie-Curie, le CET de garçons (devenu lycée Roger-Claustres) est élevé lui aussi en lisière de villes, en contre-haut d'un boulevard prévu également au plan Cornudet de 19255, mais "adossé à la colline de Chanturgue, exposé au midi", bénéficiant d'une "vue très étendue sur la plaine, la ville et les montagnes avoisinantes"6. A vol d'oiseau, il est plus proche du centre que ne l'est Marie-Curie (trois km pour lui, contre deux pour le CET de jeunes filles) mais Marie-Curie est plus proche de la gare. Une constante se dégage néanmoins : hormis le lycée de garçons, l'implantation en lisière urbaine semble recherchée (structurer ou accompagner les extensions de la ville sont des rôles qu'on peut donner aux établissements d'enseignement secondaire, même s'ils sont plus souvent dévolus aux écoles primaires), avec le risque de se rapprocher des secteurs insalubres occupés par les usines, casernes, cimetières et hôpitaux.

Avant 1971 donc, avant que le boulevard sur lequel le lycée Marie-Curie est aligné ne soit construit, une sorte de parvis-parc de stationnement en triangle permet de garer son véhicule7. Il reste que ce boulevard, s'il pouvait inscrire le centre d'apprentissage dans un aménagement urbain important, a fini par représenter un danger pour les élèves puisque l'entrée principale a été dédoublée dans les années 1990, et une arche en béton a été construite du côté de l'impasse du Moutier afin de les y accueillir dignement.

"Le projet que vous réalisez prendra une place importante dans la ville".

L'établissement aurait dû être entièrement revêtu en pierre de Volvic, ce qui lui aurait donné "un caractère local et de belle tenue" mais "les exigences des carriers et des tailleurs de pierre" avaient obligé l'architecte à opter pour un simple soubassement en pierre de Volvic et granit. André Verdier avait essayé d'obtenir de l'inspecteur principal de l'enseignement technique un revêtement en pierre blanche pour les étages, avec cet argument : "le projet que vous réalisez prendra une place importante dans la ville". Néanmoins l'architecte devra se contenter de la "solution de la pauvreté qu'un architecte admet seulement s'il y est contraint, soit un "crépissage au mortier de ciment et peinture Silexore" pour le reste des murs de façade 8, crépissage qu'il animera de faux-joints sur le corps de bâtiment principal, comme on peut l'observer.

1AC Clermont-Ferrand, 896 W 1 (Plan d'aménagement du groupement d'urbanisme, 28 février 1951, plan N et B, plan coloré avec distinctions des secteurs, et tracé de la voirie projetée) et 379 W 51 (Règlement du PA du GU, fév-mars 1951). En 1951, le PA n'est pas encore approuvé par le Comité national d'urbanisme. Il ne le sera qu'en 1957, modifié en 1959, en prenant le nom de Plan d'urbanisme directeur.2AC Clermont-Ferrand. Permis de construire, 028A 2310 28a (avec arrêté d'alignement du maire du 21/1/1952). Et Archives Lycée Marie-Curie. Boîte rouge non cotée. Seconde dérogation du maire, 25 juillet 1955.3Plan non daté mais les appellations CET pour les centres d'apprentissage date de l'application d'une circulaire de 1959-1960 et le lycée Ambroise-Brugière, dont la construction débute en 1961 n'est pas indiqué.4Voir l'article : Renaud-Morand, Bénédicte, "Les lycées dans la fabrique urbaine. Quelques cas de figure choisis en Région Auvergne-Rhône-Alpes avant inventaire (1802-1988)", sur : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-027509675Un temps projeté en boulevard de corniche panoramique en contre-haut, puis redescendu..6AD Puy-de-Dôme. 141 J 43. Fonds de l'agence d'architecture d'André-Vital Blanc. Description tirée d'un avis présenté au secrétariat d'Etat aux Beaux-Arts, 15 décembre1952.7Voir : https://remonterletemps.ign.fr/ : cliché du 15/7/1960.8Archives du lycée. Boîte rouge, non cotée. Courrier du 14 septembre 1951.

La première demande de permis de construire du centre d'apprentissage, qui concerne les première et deuxième tranches de travaux, date du 5 avril 1951 (AC Clermont-Ferrand, 028A 2310 28a). L'édifice est construit sur les plans de l'architecte clermontois André Verdier pour le ministère de l'Education nationale (direction de l'enseignement technique) comme "Centre féminin de formation professionnelle de Montferrand" (titre figurant sur les jeux de plans). Or depuis 1944 cette appellation était caduque et devait être remplacée par Centre d'apprentissage. Mais il semblerait que l'établissement soit l'héritier d'un centre de formation professionnelle plus ancien, connu sous le nom de La Ruche (témoignage oral). Il change à nouveau de dénomination, de centre d'apprentissage il devient CET (collège d'enseignement technique) en 1959-1960, puis lycée d'enseignement professionnel en 1976 et enfin lycée professionnel en 1986, suivant en cela différentes circulaires et directives générales.

Nous ne connaissons pas l'avant-projet auquel fait référence la directrice lorsqu'elle demande à l'architecte une seconde entrée pour les élèves "plus directe et plus dégagée" (courrier daté du 18 juillet 1950). Dans un historique de la construction établi par André Verdier, il date en effet son projet initial du 20 mai 1950. Nous ne savons donc pas si l'inscription "future entrée des élèves" sur l'élévation du 12 mars 1951 tient compte de la requête de la directrice.

Au 1er septembre 1951, le chantier bat son plein (des armatures d'acier ont été livrées à cette date, destinées aux semelles de fondation et au plancher de "l'aile des WC").

D'après ce que l'on comprend du plan-masse joint à ce permis de construire, qui anticipe sur la 3e tranche de travaux, la parcelle aurait dû être entièrement ceinte de bâtiments, présentant donc les deux cours, d'honneur et de récréation, fermées. Dès la reprise du projet en 1954, le parti du premier plan-masse est abandonné (peut-être en référence à un "nouveau programme et aux normes de dimensions nouvelles" donnés par le ministère, dont André Verdier fait état dans un courrier du 20 mai 1954) au profit de deux cours ouvertes sur l'extérieur.

Le second permis de construire, qui correspond à la troisième tranche de travaux, date du 15 avril 1955 (AC Clermont-Ferrand, PC n°1679).

Les travaux semblent globalement terminés fin novembre 1956. Le sculpteur Raymond Coulon a achevé son bas-relief le 20 décembre suivant et toutes les entreprises sont convoquées le 21 mai 1957, probablement pour la réception des travaux.

Par rapport à la réalisation initiale, outre les réaménagements intérieurs (l'aile est perd notamment son statut d'internat au profit de salles de "techniques professionnelles" -esthétique et coiffure), les principales modifications résident dans la démolition du "bloc de direction" de la 3e campagne de travaux, qui comprenait un "jardin des professeurs", remplacé par un bâtiment de logements de fonction (permis de construire du 17 septembre 1996, architectes : Christine et François Descoeur). A cette occasion, le bâtiment des logements d'origine, le bâtiment bas longeant le boulevard, est réaménagé en bâtiment d'administration et sa porte d'accès direct sur le boulevard est murée. L'entrée des élèves est alors reportée sur l'impasse du Moutier. Côté cour d'honneur, un degré d'accès est ajouté au nouveau bâtiment de l'administration et la cage d'un escalier de secours métallique flanque le bâtiment principal. Sur la cour de récréation, en 1988-1989, la partie sud du corps de portique servant d'abri est démolie au profit de la construction d'un bâtiment de latrines indépendant (la datation émane de la consultation du site de l'IGN "Remonter le temps"), le reste du corps de portique étant converti en salles de techniques professionnelles (spécialité "hygiène et propreté"). Un gymnase est construit entre 2000 et 2003 (consultation de "Remonter le temps"), après qu'en 1996, l'architecte clermontois Jean-Paul Lanquette ait proposé un nouveau plan-masse de l'établissement tenant compte de l'ajout d'un gymnase au sud, à cheval sur les parcelles 206 et 207, qui ne sera pas retenu. L'entrée principale du lycée aurait été déplacée rue des Gravanches. En 1979, la proviseure avait en effet demandé au maire d'inscrire deux terrains en réserve sur le Plan d'occupation des sols afin de pouvoir envisager l'extension de l'établissement. Le maire ayant pris l'avis de l'inspecteur d'Académie, il semblerait que les parcelles BC 207 et 208 aient été réservées, mais ce n'est qu'après 2000 que la construction du gymnase a pu être envisagée. En 2022, le parc de stationnement des usagers, de même que des bâtiments en rez-de-chaussée, préfabriqués probablement, se trouvent sur lesdites parcelles 207 et 208.

Depuis les années 1990, deux dortoirs sont réservés au lycée Ambroise-Brugière pour des élèves de Marie-Curie, et un autre au lycée Jeanne-d'Arc.

En 2020, il est question que le lycée professionnel Marie-Curie devienne l'internat du futur lycée Saint-Jean de Clermont-Ferrand (lycée baptisé Gergovie en 2022). Il est donc amené à subir de profondes transformations. En 2022, le scénario retenu est celui de la démolition avec reconstruction au même emplacement.

  • Période(s)
    • Principale : milieu 20e siècle, limite 20e siècle 21e siècle
  • Dates
    • 1951, daté par source
    • 1996, daté par source
    • 2000, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Verdier André
      Verdier André

      Architecte DPLG, domicilié à Clermont-Ferrand, 6, rue des Prés-Bas (en 1951).

      Né à Chamalières en 1906, mort à Clermont-Ferrand en 1971. Etudes d’architecte à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, diplômé en novembre 1934. Il est l'auteur d'un maison d'habitation au 74 boulevard Lavoisier vers 1935, détruite vers 2007 pour laisser place à une résidence. En 1953, il s'associe à Antoine Fustier pour l'édification de la barre d'immeuble du 1-7 avenue d'Italie.

      Notamment :

      Auteur, en 1944, d'un plan d'aménagement de la place de Jaude de Clermont-Ferrand impliquant un déplacement de l'hôtel de ville. Voir l'article en ligne : "Un projet d'aménagement urbain méconnu (Clermont-Ferrand, 1944)". www.auvergne-inventaire.fr/Les-inventaires/Villes-en-Auvergne

      Le Plan d'aménagement du Mont-Dore (63) de 1947 est présenté au conseil municipal de la station le 20 juin de cette année-là, par "M. Verdier, architecte".

      Auteur, entre 1951 et 1956, des plans pour le "Centre d'apprentissage féminin de Montferrand", devenu lycée professionnel Marie-Curie (Clermont-Ferrand, 63).

      Auteur, avec les sculpteurs Raymond Coulon et Marius Petit, du monument à la gloire des combattants et des victimes de la Guerre, à Clermont-Ferrand : voir délibération du conseil municipal du 1er février 1952 (par laquelle la municipalité fixe à 10°% du prix des cartes postales dudit monument par la Librairie Hachette, éditrice, les droits que la ville percevra, ces droits lui ayant été cédés par les artistes).

      Il est associé, comme architecte d'opération, à Georges Noël, pour la construction du lycée Ambroise-Brugière de Clermont-Ferrand, 1962-1964, puis 1967-1969 (le prénom Jean qui lui est donné dans le rapport justificatif des dispositions proposées du ministère de l'Education nationale serait une erreur). Associé à l'architecte J. Pérol pour le projet d'agrandissement du lycée de Saint-Flour en 1967.

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      architecte attribution par source
    • Auteur :
      Pinardel
      Pinardel

      Domicilié à Tulle, en 1955.

      Devis de maçonnerie pour le centre féminin de formation professionnel des Gravanches, ou de Montferrand (actuel lycée professionnel Marie-Curie), 13/1/1955, 31/5/1957.

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    • Auteur :
      Tomada Jean
      Tomada Jean

      Entrepreneur domicilié à Bort-les-Orgues le 25/7/1959.

      Attributaire du marché des revêtements de sols du centre féminin de formation professionnelle de Montferrand (actuel lycée professionnel Marie-Curie). Carrelages aux dessins variés (escaliers, couloirs, cantine, ...).

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    • Auteur :
      Cabinet d'architecture Christine et François Descoeur
      Cabinet d'architecture Christine et François Descoeur

      Couple d'architectes : en août 1996,notamment, à l'origine des plans d'un bâtiment supplémentaire de logements de fonction du lycée professionnel Marie-Curie de Clermont-Ferrand (63). Voir AC Clermont-Ferrand, 1887 W 28 (PC du 17/9/1996).

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    • Auteur :
      Lanquette Jean-Paul
      Lanquette Jean-Paul

      Auteur, en 1996, de croquis pour le gymnase du lycée professionnel Marie-Curie à Clermont-Ferrand (63). Non réalisé. Voir AC Clermont-Ferrand, 1887 W 28.

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Allure générale de l'édifice, structure et circulations.

Sur une parcelle de plan irrégulier (avec arrondi à l'angle nord-est imposé par la mairie, de même que le pan coupé de l'angle nord-ouest), le plan général des bâtiments forme une sorte de H, avec un gymnase indépendant construit (tardivement) entre les jambes basses du H. Le H a été en partie amputé de l'extrémité de sa jambe basse gauche (un corps de portique à l'origine) au profit de la construction d'un bâtiment de latrines. En coupe, et sans que cela ne paraisse au premier abord, il faut se figurer une cour dite d'honneur établie au niveau du boulevard, quand la cour de récréation se situe à un niveau supérieur, développée sur un remblai. Les deux cours sont séparées par le bâtiment principal de l'externat qui forme la barre du H et qui gomme en quelque sorte la différence de niveaux. L'entrée se trouve sur le boulevard. On traverse alors la cour d'honneur pour arriver à l'entrée proprement dite des locaux scolaires, située à l'articulation entre le bâtiment principal et l'aile est. Après avoir franchi un premier degré sous auvent, on arrive dans le vestibule qui distribue le "bloc de direction" et le parloir. Un second degré permet d'atteindre le niveau du préau qui ouvre sur la cour de récréation. Au départ de ce niveau se trouvent deux escaliers : à l'est, et directement depuis le vestibule, un escalier rampe-sur-rampe menant à l'entresol et aux étages des salles de classes, à l'ouest, et s'éclairant sur le boulevard, un escalier tournant suspendu, à jour central d'une forme approximativement trapézoïdale. Ce dernier se trouvant près du portail d'entrée, on peut l'atteindre directement en empruntant un escalier droit entre-murs (de façon à rattraper le décalage de niveaux que les deux degrés successifs de l'est comblaient).

Le rez-de-chaussée de la cour de récréation est occupé par la salle en longueur dite "préau". Un entresol partiel est suspendu, en surplomb de cette salle. A l'origine, il était destiné à accueillir le foyer et les expositions.

Côté cour d'honneur, une cour anglaise a été prévue au pourtour du bâtiment sur boulevard de la troisième campagne de travaux (actuel bâtiment d'angle de l'administration), de façon à desservir et éclairer proprement un premier niveau d'habitation.

Depuis l'extérieur, le lycée se caractérise par un jeu de volumes et de formes : bâtiments hauts (2 ou 3 étages sur niveau de soubassement) avec toits à faible pente couverts de tuiles, bâtiments bas couverts de terrasses, pour certaines percées de lanterneaux (le parloir, par exemple). Les baies sont de formes variées : les claustras sont distribuées de différentes façons, soit sous forme de panneau (par exemple, panneau de 7 claustras dans la longueur pour 5 dans la hauteur, pour contribuer à éclairer le parloir, en plus de l'éclairage zénithal -ce dernier ayant disparu sous un faux-plafond), soit sous forme de travée ou "colonne d'éclairement" de deux escaliers (3 claustras dans la largeur pour 30 rangs dans la hauteur), soit disposées en escalier pour l'éclairement de l'escalier entre-murs, soit dans des séries de baies oblongues (élévation sur la cour d'honneur, préau), soit isolées ou par deux ou trois, etc. Ce goût pour les claustras est celui de l'époque de Perret.

Les façades.

Ceinturant l'établissement, un niveau de soubassement est traité en maçonnerie de pierres apparentes, autrement dit au devis, en un "moellonnage têtué [c'est-à-dire ébauchés à l'aide d'un têtu, "marteau dont les têtes découpées en V présentent deux arêtes vives"] de pierres de Volvic et granit mélangé", "les joints repris au ruban". Il en va ainsi du mur de soutènement de la cour de récréation, du bahut avec grille qui entoure la cour d'honneur comme des premiers niveaux sur rue de l'ensemble des bâtiments. Ce traitement qui permet de mieux asseoir l'ensemble de la composition architecturale était courant jusqu'au début des années 1960.

Les parties hautes des façades du bâtiment principal sont crépies de ciment dans lequel ont été pratiqués des faux-joints. Les autres façades et élévations sont lissées.

Les techniques constructives.

Le gros de la construction est en béton armé.

Le devis nécessaire à l'adjudication du premier lot de travaux décrit des techniques constructives qu'il est difficile, voire impossible, de vérifier de visu. C'est ainsi que les murs non parementés doivent être montés en maçonnerie de moellons de Volvic hourdés au mortier de chaux hydraulique et sable de pouzzolane, sinon, c'est-à-dire s'ils ne sont pas parementés, ils pourront être en béton banché de pouzzolane et ciment. Les murs non porteurs étaient prévus en agglomérés de mâchefer et ciment, ou en briques. Le "béton de ciment armé" était réservé aux semelles de fondation, poutres, poteaux, chaînages, linteaux, cordons, corniches, appuis, claustras, lanterneaux, escaliers, etc. Les appuis des baies sont en béton de ciment coffré. Il est précisé que "l'entrepreneur aura la possibilité d'envisager un système permettant la préfabrication des éléments poutres". La charpente de toit du bâtiment destiné à l'internat (l'aile est) est prévue en sapin, contrairement à celle du bâtiment principal de la première tranche qui est en "béton de ciment armé". Sur les terrasses et auvents [les corps de portiques sur la cour de récréation font probablement partie de cette catégorie], les formes de pente seront en ciment et gravillon de pouzzolane, sur lesquelles seront placées des plaques de liège pour l'isolation thermique.

Les plafonds dont les coffrages en planches n'auront pas été assez soignés devront être crépis.

Les tuiles dites "à côtes" [tuiles mécaniques] devront provenir, sur l'ensemble des bâtiments, de Jeaulaincourt (Moselle).

Il est également précisé que les parties à construire [en 1954] ne devront pas prendre appui sur les parties existantes.

Logements de fonction, bâtiment des latrines et gymnase ne sont pas étudiés ici, étant postérieurs à 1988.

  • Toits
    tuile mécanique, bitume
  • Étages
    étage de soubassement, 3 étages carrés, 2 étages carrés
  • Couvrements
    • dalle de béton, en béton armé
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse lanterneau
    • toit à longs pans inversés
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour suspendu
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour suspendu
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit
  • Autres organes de circulation
    monte-charge
  • Typologies
  • Techniques
    • sculpture
    • peinture
  • Représentations
    • personnage profane, représentation dont le sujet principal n'est pas l'homme, paysage
  • Précision représentations

    Sculpture : personnification de l'Abondance.

    Peinture : paysage avec soleil et animaux (oiseaux, hérisson, coq) ; figure d'Arlequin jouant de la flûte et rondes de jeunes filles dansant.

  • Précision dimensions

    Voir dossiers d'oeuvres du 1% artistique : recensées.

  • Statut de la propriété
    propriété de la région

Dossier ponctuel d'urgence : avant travaux pour réaffectation en internat du lycée Gergovie, ou démolition.

Documents d'archives

  • Archives du lycée professionnel Marie-Curie. Bureau de la gestionnaire. Boîte en carton rouge "Construction" 3/5. Bureau de la gestionnaire. Devis de différents corps de métiers (électricité, asphalte, isolation, chambre froide, cuisine, sécurité incendie, assurance, décoration (sculpture et peinture) ; adjudications, etc, 1949-1957.

    A Lycée professionnel Marie-Curie Clermont-Ferrand : sans
  • Archives du lycée professionnel Marie-Curie. Bureau de la gestionnaire. Boîte en carton rouge "Construction" 2/5. Permis de construire, courriers de l'architecte, devis, marchés, adjudications, ...1950-1952.

    Devis pour des matériels de cuisson, pour l'électricité, pour le téléphone, pour les fenêtres à guillotine en alliage léger, ...

    A Lycée professionnel Marie-Curie Clermont-Ferrand : sans
  • Archives du lycée Marie-Curie. Bureau de la gestionnaire. Boîte en plastique bleu, 2/2. Jeu de 44 plans,"1ère et 2e tranches", "3e tranche" : d'ensemble et de détails. 1951-1956.

    A Lycée professionnel Marie-Curie Clermont-Ferrand : sans
  • Archives du lycée professionnel Marie-Curie. Bureau de la gestionnaire, chemise cartonnée. 13 plans, dossier d'acquisition des parcelles, courrier de l'architecte, etc. 1951-1970

    A Lycée professionnel Marie-Curie Clermont-Ferrand : sans
  • A Lycée Marie-Curie. Bureau de la gestionnaire. Boîte en carton rouge portant la mention "Construction" 1/5. Marchés et devis, 1953-1959, lycée Marie-Curie.

    Documents signés de "l'architecte auteur du projet" (André Verdier). Marchés de maçonnerie, terrassement (entreprise Pinardel), menuiserie, aménagement des cours et jardins, sanitaires, revêtements de sols (Jean Tomada), ...

    A Lycée professionnel Marie-Curie Clermont-Ferrand : sans
  • Archives du lycée Marie-Curie. Bureau de la gestionnaire. Boîte d'archives plastique bleu, 1 sur 2. Plans "3e tranche" et éléments concernant des travaux effectués par différentes entreprises. 1954 essentiellement.

    A Lycée professionnel Marie-Curie Clermont-Ferrand : sans
  • Archives du lycée professionnel Marie-Curie, bureau de la gestionnaire. Boîté en carton rouge "Construction" 4/5. Plans, devis du 15/12/1954, approuvé le 18/6/1955.

    A Lycée professionnel Marie-Curie Clermont-Ferrand : sans
  • Archives du lycée professionnel Marie-Curie, bureau de la gestionnaire. Boîte en carton rouge "Construction" 5/5. Plans. Historique des travaux dressé par l'architecte le 20/5/1954. Courriers, signés de l'architecte et courriers adressés à l'architecte (dont 2e dérogation accordée par rapport au règlement d'urbanisme). 1954-1956.

    A Lycée professionnel Marie-Curie Clermont-Ferrand : sans
  • Archives communales de Clermont-Ferrand. Permis de construire n°028A 2310 28a, 24 mai 1951. Centre féminin de formation professionnelle de Montferrand, impasse du Moutier et "boulevard extérieur projeté".

    Notamment série de plans avec en-tête "Ministère de l'éducation nationale. Direction de l'enseignement technique. Académie de Clermont-Ferrand", signés André Verdier, architecte DPLG, datés du 24 mai 1951. Formulaire d'autorisation d'alignement. Avec "permis spécial".

    AC Clermont-Ferrand : PC 028A 2310 28a
  • AC Clermont-Ferrand.1985 W 83. Permis de construire n°1679. Centre féminin de formation professionnelle de Montferrand.15 avril 1955.

    Notamment série de plans avec en-tête "Ministère de l'éducation nationale. Direction de l'enseignement technique, Académie de Clermont-Ferrand", signés André Verdier architecte DPLG, datés du 15 décembre 1954.

    AC Clermont-Ferrand : 1985 W 83
  • Archives communales de Clermont-Ferrand. 780 W 1. Correspondance, documents divers (1962, 1979 ...)

    AC Clermont-Ferrand : 780 W 1
  • Archives communales de Clermont-Ferrand. 1887 W 28. Lycée professionnel Marie-Curie. Correspondance, plans (1996-1997).

    AC Clermont-Ferrand : 1887 W 28
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2021
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Renaud-Morand Bénédicte
Renaud-Morand Bénédicte

Conservatrice du patrimoine, chercheure de 1994 à 2023 au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (Clermont-Ferrand).

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