Dossier d’œuvre architecture IA63002577 | Réalisé par
Renaud-Morand Bénédicte (Contributeur)
Renaud-Morand Bénédicte

Conservatrice du patrimoine, chercheure de 1994 à 2023 au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (Clermont-Ferrand).

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  • enquête thématique régionale, Patrimoine des lycées
Lycée Blaise-Pascal, actuellement cité scolaire Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Auvergne-Rhône-Alpes
  • Commune Clermont-Ferrand
  • Adresse 36 avenue Carnot
  • Cadastre 2017 HT 193  ;
  • Dénominations
    lycée, collège
  • Précision dénomination
    d'enseignement général
  • Appellations
    Blaise Pascal
  • Parties constituantes non étudiées
    gymnase, cour, cantine, immeuble, cour jardin

L'emplacement : la campagne devenue centre-ville.

Dans les années 1870 avait été décidé une extension du lycée de garçons Blaise-Pascal sous la forme de la construction d'un Petit lycée (devenu entre temps partie constituante du lycée de jeunes filles Jeanne-d'Arc1), à 500 mètres du site d'origine, les locaux de l'ancien collège jésuite depuis 1804. Dans les années 1920, le Petit lycée ne suffit plus et préfet et municipalité s'entendent sur les avantages qu'il y aurait à construire un lycée ex-nihilo dans le même secteur. En y ajoutant le projet de cité universitaire, le futur quartier mériterait alors sa qualification d'estudiantin.

Le 29 août 1929, il est ainsi décidé lors d'une délibération du conseil municipal que la ville demandera à l'administration des Domaines la cession de la caserne Gribeauval, désaffectée, pour la construction d'un lycée de garçons et d'une cité universitaire. La municipalité se trouve fondée à en faire la demande, ayant signé le 8 juillet 1857 avec le département de la Guerre une convention par laquelle elle fournissait un terrain pour la construction de la caserne Gribeauval (convention approuvée par le décret du 6 juillet 1858). Ce "quartier" représente un hectare 66 ares de bâtiments et 3 hectares 46 ares de terrain non bâti. Le 30 octobre 1929, le maire présente le projet de cette façon : "Pour continuer l'oeuvre entreprise depuis quelques années et pour doter Clermont-Ferrand de toutes les installations et tous les aménagements nécessités par son extension, tant au point de vue de la voirie qu'au point de vue de l'assainissement et de l'enseignement, l'administration municipale a fait dresser un programme de travaux, dont l'exécution en raison de son caractère exceptionnel, ne peut être assurée que par la voie de l'emprunt. [...] Le quartier Gribeauval ayant été évacué par suite du mouvement prescrit pour le regroupement des troupes il nous parut tout indiqué pour l'exécution de nos projets (1°/ construction des deux lycées de garçons, 2°/ maison des étudiants et enfin facultés). [Premièrement] la situation centrale en faisait un emplacement de tout premier choix, [deuxièmement] la proximité de la bibliothèque, des facultés, de l'école de médecine, et des beaux-arts favorisait tout particulièrement les différentes catégories d'étudiants qui, sans perte de temps pouvaient suivre les cours les plus variés, [troisièmement] et enfin, sa surface assez considérable permettait de grouper en un seul centre les différents bâtiments." En outre, le recteur avait fait valoir au préfet par courrier du 22 janvier 1929 qu'en regroupant Petit et Grand lycée sur ce site, à proximité du même coup du lycée de filles, des économies pourraient être faites.

Le préfet transmet son accord par arrêté du 9 octobre 1930 (Déclaration d'utilité publique à la clef), à la condition expresse que le site soit utilisé pour des lycées de garçons (petit et grand lycées) et une cité universitaire. Pour le préfet comme pour la ville, la caserne est à cette époque située "en plein centre de la ville", alors qu'en 1877, lors de l'élaboration des premiers plans du Petit lycée, à la situation exactement comparable, son emplacement était vanté pour être "presque à la campagne", témoignage indirect de l'extension effective de la ville. Cependant, l'îlot anciennement occupé par la caserne Gribeauval se révèle particulièrement bien dégagé, ayant bénéficié d'une clause, dans la convention passée entre le ministère de la Guerre et la municipalité en 1857, consistant en "l'élargissement des abords de la caserne"2.

La reprise du projet : construire à l'extérieur de la ville pour un équipement sportif adéquat ?

Le projet est repris en 1941 : le préfet écrit au maire que "les installations actuelles du lycée [de garçons] ne répondent plus aux besoins d'une population de l'importance de celle de l'agglomération de Clermont"3.

Le chargé du programme, Henri Joulie, écrit à M. Berrier, l'urbaniste de la ville domicilié à Clermont-Ferrand : "En votre qualité d'urbaniste, vous allez être un très grand chef d'orchestre et vous m'obligeriez , en m'évitant, par vos suggestions, quelque fausse note"4.

Dans le procès-verbal d'une réunion tenue sur le sujet de l'emplacement le 10 juillet 1948 par l'équipe du Plan départemental de modernisation et d'équipement5, une voix discordante se fait entendre : l'emplacement de la caserne Gribeauval était déjà prévu par la Commission de l'enseignement supérieur pour l'agrandissement de la cité universitaire, et qu'il serait de toutes façons plus judicieux de construire le lycée à l'extérieur de la ville, sur un emplacement plus adapté à l'éducation physique (sur ce plan, Gribeauval serait trop exigu pour 2000 élèves). Une contre-proposition concernant l'emplacement du lycée à construire est alors évoquée : le lieu-dit Montjoly à Chamalières, très bien desservi par le tramway6. Mais elle fait long feu. Il est possible que cet argument ait néanmoins conduit le programmateur du lycée à déclarer : "la ville de Clermont-Ferrand prévoyant dans son Plan d'urbanisme un projet de grand stade, les élèves du futur lycée y trouveront les compléments nécessaires".

Par ailleurs, le 28 avril 1950 le service d'architecture de la la ville enjoint le maire à raser tous les bâtiments de la caserne, contrairement à ce qui est envisagé au même moment dans la ville proche de Riom, où une caserne est également démantelée au profit d'un collège de jeunes filles -devenu le lycée C et P. Virlogeux- mais en conservant et réaffectant certains bâtiments7.

Le constat : persistance d'une axiation et évolution de l'environnement.

Le 25 mai 1930, le maire déclarait en conseil municipal : "un lycée n'est pas une oeuvre strictement municipale, elle intéresse le département tout entier et même les départements environnants". C'est ainsi que les endroits privilégiés pour les lycées avec internat sont, en général, les mieux desservis des villes : la proximité de la gare a dû jouer dans le choix de la friche que représentait la caserne abandonnée. On observe également que l'avenue Carnot sur laquelle le bâtiment principal ouvre est recoupée par une voie de desserte importante qui a constitué le boulevard de ceinture dans la première moitié du 20e siècle. En outre, le projet de lycée n'aurait-il pas stimulé le prolongement de l'avenue Carnot ? Cette percée, qui divise l'esplanade de la gare en deux, était prévue sur le Plan d'extension de la ville daté de 1925 (en application de la loi Cornudet de 1919-19248) : elle figure parmi les rares effets concrets des plans élaborés dans le cadre de la loi Cornudet.

De plus, du point de vue de son inscription dans le réseau viaire de la ville, il semblerait que l'architecte se soit inspiré du grand axe de symétrie qui régissait l'ensemble des bâtiments de la caserne dans la continuité de l'ancienne rue du Lycée [appellation donnée en référence à l'ancien Petit lycée construit en 1877-1879] (actuelle rue Auguste Audollent). C'est ainsi que l'entrée principale du lycée est placée sur ce même axe. L'axiation s'arrête là, elle ne guide pas la distribution des bâtiments sur la parcelle. Mais on peut noter que sur le projet de restructuration de 2018 l'entrée principale est déplacée plus bas sur l'avenue Carnot. Cette évolution est en réalité très représentative d'un phénomène général en matière d'urbanisme, les axes de symétrie et autres effets de mise en ordre d'espaces urbains étant passés de mode.

Quant à sa fonction de repère dans l'espace urbain, assuré par les bâtiments les plus élevés du lycée, celui des logements de fonction et ceux de l'internat, elle a été amoindrie par la construction, sur le bord opposé de l'esplanade de la gare, d'immeubles au gabarit comparable.

En revanche, subsiste la relation visuelle entretenue entre ces bâtiments d'internat, le bâtiment des logements de fonction et le monument naturel emblématique de la ville, le puy de Dôme.

Depuis l'avenue Carnot vers l'est. Le puy de Dôme apparaît dans l'axe de l'avenue : une liaison visuelle existe donc entre les deux monuments.Depuis l'avenue Carnot vers l'est. Le puy de Dôme apparaît dans l'axe de l'avenue : une liaison visuelle existe donc entre les deux monuments.

1AD Puy-de-Dôme. 2 O 3493. Disposition prévue dès le 22 janvier 1929 par le recteur d'académie dans un courrier au préfet.2Bulletin municipal, 26 juillet 1929.3AC Clermont-Ferrand. 477 W 1.4AC Clermont-Ferrand. 477 W2.5AD Puy-de-Dôme. 1455 W 137.6AD Puy-de-Dôme. 1455 W 137.7AC Clermont-Ferrand. 477 W 2.8Sur cette loi et ses effets en Auvergne, voir : http://www.auvergne-inventaire.fr/Les-inventaires/Villes-en-Auvergne/Articles. Ou : https://journals.openedition.org/insitu/13754

Un premier avant-projet, par Ernest Pincot, architecte de la ville, avait été présenté en séance du conseil municipal du 20 décembre 1929 : orienté nord-sud, avec au sud cour des grands, cour des moyens, cour des petits, terrain de jeux et sports, et au nord jardins et cour d'honneur (un plan correspondant conservé aux archives départementales du Puy-de-Dôme porte la date du 22 février 1930 mais aussi le titre "Quartier Gribeauval. Aménagement projeté pour la déclaration d'utilité publique").

Le projet est suspendu.

En 1944, il est décidé de lancer un concours pour lequel la rédaction d'un programme est demandé à l'architecte du gouvernement Henri Joulie, domicilié à Valence (une suggestion de l'architecte clermontois Jarrier). Joulie propose également une composition du jury et s'entoure des préconisations de l'urbaniste de Clermont-Ferrand, Berrier.

Il semblerait que le programme pour le concours envisagé en 1944 est très inspiré d'un rapport rédigé par le proviseur en place en 1939 (lorsque le lycée est encore situé dans les locaux de l'ancien collège jésuite) : il préconise une entrée principale sur l'avenue Carnot, que la partie centrale du terrain soit réservée pour les cours de récréation, les bâtiments se plaçant sur le pourtour du terrain, "formant un anneau fermé [...] ils pourraient se développer en hauteur plutôt sur l'avenue Carnot", puisqu'à l'opposé leur ombre projetée assombrirait les cours (toutes choses qui ont été respectées).

Dans le programme du concours, on note quelques détails intéressants comme la présence demandée d'une salle d'art (en application des instructions de 1925, complétées en 1926, concernant l'enseignement de l'art). Ces salles d'art s'inscrivent en particulier dans une volonté d'ouvrir le lycée aux habitants par le biais de conférences au cours desquelles des "projections lumineuses" seraient organisées (une boîte de diapositives sur verre est conservée actuellement dans une vitrine du lycée, donnant une idée du type de matériel utilisé à cet effet).

On retient également du programme que les clôtures devaient être "aussi claires et invisibles que possible, tout en formant un écran sérieux pour l'extérieur". Cette demande légèrement paradoxale -créer un espace clos tout en l'ouvrant sur l'extérieur- est très symptomatique de la période.

Dans le programme également, il était possible de prévoir une cour d'honneur mais cela n'était pas obligatoire.

Il semblerait que ce programme, non daté précisément, est celui auquel se réfère le premier avant-projet de Georges Noël. Une seconde proposition d'un architecte inconnu est conservée aux archives municipales : le lycée y était construit sur un plan en grille. À notre connaissance, ce type de plan n'avait pourtant plus cours après-guerre.

Quoiqu'il en soit, par arrêté ministériel du 10 août 1951, G. Noël est nommé architecte en chef du site.

L'avant-projet reçoit un avis favorable de la Section spéciale des constructions scolaires des bâtiments de France le 1er juillet 1952.

Les plans définitifs de G. Noël sont datés selon les tranches de travaux de 1952 et 1953.

Le 2 juillet 1953, l'inspecteur général chargé des constructions scolaires, R. Plande, demande à G. Noël de faire des économies (il s'agit de réduire l'enveloppe des crédits de 975 millions de Francs à 900) : "si on ne peut pas donner aux façades du bâtiment de la très belle pierre, on se contentera à moindres frais". Il émet d'ores et déjà des doutes sur la possibilité de construire la salle des fêtes (prévue sur le projet de Noël, dans la continuité du hall d'entrée, et pas réalisée). Peut-être faut-il également mettre sur le compte des restrictions budgétaires l'économie de "préau couvert" que Noël avait prévu entre le bâtiment du Petit lycée et le Petit gymnase, ce type de préau susceptible de rappeler les galeries de circulation que l'on trouve dans des lycées contemporains (par exemple, le lycée de Grand-air de Saint-Malo, par Louis Arrètche).

En fin d'année 1953 les crédits sont obtenus.

Le 9 avril 1954, les travaux de la première tranche sont entrepris (le bâtiment qui longe l'avenue Carnot : externat, administration et logements de fonction).

Le 11 décembre 1954, la seconde tranche est enclenchée.

Le 6 juin 1956, les oeuvres du 1% artistique sont évaluées et acceptées par la Section spéciale des constructions scolaires. La commission nationale des travaux d'art les agrée le 22 novembre de la même année. Le chantier du bas-relief "Les Sciences et les Lettres" est en cours en novembre 1957.

Georges Noël produit le 2 novembre 1958 un plan pour les aménagements extérieurs. On peut alors considérer que l'édifice est presque achevé : ne manquent plus que les gymnases qui n'auraient été réalisés qu'entre 1962 et 1969.

Le bloc réfectoires-cuisines est repris et agrandi en 1991 par le cabinet d'architectes clermontois Fabre et Speller.

Enfin, une restructuration est programmée en 2018. Un DCE (document de consultation des entreprises) est établi en juillet 2018 par CHM architectes et Denis Ameil. Il est prévu également de densifier la parcelle.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle
    • Secondaire : 4e quart 20e siècle
    • Secondaire : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1953, daté par source
    • 1962, daté par travaux historiques
    • 1991, daté par travaux historiques
    • 2018, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Noël Georges Marie
      Noël Georges Marie

      D'après l'ouvrage : Georges G. Noël. Georges Noël.Georges G. Noël, Paris/Chiasso (Suisse) : éd. Score S.A., s.d.

      Né le 1er juillet 1907 à Fécamp

      Élève de M. Laloux et de M. Lemaresquier à l'ENSBA de Paris

      Diplômé par le gouvernement en 1934

      1er Second Grand prix de Rome en 1936

      1er Grand prix de Rome en 1937

      Pensionnaire de l'Académie de France à Rome en 1938

      Architecte en chef des Bâtiments civils et des Palais nationaux

      Architecte des Postes et télécommunications

      Mort le 31 mai 1970

      En termes de lycées, auteur :

      du lycée Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand (1953-1959), et gymnases (1965-1969),

      de l'extension du lycée de jeunes filles Jeanne-d'Arc de Clermont-Ferrand (1960-1970 ; architecte adjoint : M. Depailler),

      du lycée de jeunes filles du Puy-en-Velay, devenu lycée Simone-Weil (1961-1963 ; architecte adjoint : M. Bachelier), ainsi que du "nouveau lycée de jeunes filles" (un externat), réaffecté en collège avant même sa première mise en service (1965-1968),

      du lycée Ambroise-Brugière de Clermont-Ferrand (1961-1964), et gymnases (1967-1969 ; architecte associé : André Verdier),

      du lycée La Fayette de Brioude (1965-1967), et gymnases (1965-1967 ; architecte associé Jean-Louis Douat),

      du CET de jeunes filles Sidoine-Apollinaire (1967-1971), devenu lycée Sidoine-Apollinaire (avec le CES, par son fils), de Clermont-Ferrand.

      Contact ayant été pris avec sa veuve en mars 2022, il est avéré qu'aucun document de l'agence n'a été conservé concernant les projets auvergnats de Georges Noël.

      Apparaît comme maître d'oeuvre sur un fascicule réalisé par "Architecture et Construction", édité en décembre 1976, présentant "202 logements HLM locatifs réalisés avec modèles tridimensionnels industrialisés en béton de procédé VARIEL, à Nogent-sur-Oise" (un de ces fascicules est conservé au Centre des archives de l'architecture contemporaine, sous la cote 133 ifa 198/7.

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    • Auteur :
      Fabre Xavier
      Fabre Xavier

      Architecte (cabinet Fabre et Speller).

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      architecte attribution par travaux historiques
    • Auteur :
      Speller Vincent
      Speller Vincent

      Architecte (cabinet Fabre et Speller).

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    • Auteur :
      Noël Georges Gilbert
      Noël Georges Gilbert

      Fils de Georges Marie Noël

      Né le 20 septembre 1935 à Fécamp.

      Élève de M. Dengler à l'ENSBA de Paris

      Diplômé du gouvernement en 1965

      Séminaire d'urbanisme de Tony Garnier en 1966

      Urbaniste de la SFU en 1970

      Agréé par le Ministère de la santé publique et de la sécurité sociale

      Décédé en 2010 (information communiquée par sa femme le 6/4/2022)

      Notamment :

      a pris la suite du travail de son père Georges-Marie Noël sur le chantier du lycée Ambroise-Brugière.

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    • Auteur :
      CHM architectes
      CHM architectes

      Agence d'architecture domiciliée à Clermont-Ferrand (127 avenue de la République). Maître d'oeuvre mandataire désigné pour la restructuration de la cité scolaire Blaise-Pascal, en 2018, associé à Denis Ameil, architecte domicilié à Chamalières (14 avenue de Bergougnan).

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    • Auteur :
      Ameil Denis
      Ameil Denis

      L'architecte auvergnat Denis Ameil a été l'auteur, en 1991-1993, des transformations intérieures et de la surélévation de la faculté de chirurgie dentaire (UFR d'otonlogie, ex-faculté mixte de médecine et de pharmacie de Clermont-ferrand).

      En matière de lycées, il est l'un des deux architectes d'opération pour le lycée Desaix de Saint-Eloy-les-Mines en 1981 (architecte principal : Pierre Sirvin, ACBCPN), il semble être l'architecte principal du lycée Marie-Laurencin de Riom (1987), de même que l'architecte associé au mandataire CHM architectes, pour la restructuration de la cité scolaire Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand, en 2018.

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    • Auteur :
      Pincot Ernest
      Pincot Ernest

      Architecte DPLG en 1921. Élève de Léon Jaussely à l'école des Beaux-Arts de Paris. Architecte de la Ville de Clermont-Ferrand de 1921 à 1930. Architecte en chef du département du Puy-de-Dôme en 1931.

      Notamment :

      Architecte du lycée Amédée-Gasquet de Clermont-Ferrand (à l'origine École pratique de commerce et d'industrie et École primaire supérieure de garçons), 1923-1925. En 1924, il signe les plans du sobre immeuble du 10 boulevard Fleury. Puis, en 1925, il est l'auteur des plans de l'immeuble du 11 boulevard Fleury (attribution d'après la signature, faite par Christophe Laurent). Il reprend le même parti architectural pour l'immeuble du n°18 rue Raynaud en 1926. En 1932, il lance le projet de l'immeuble en copropriété du 11 et 11 bis boulevard Duclaux, pour lequel il est à la fois commanditaire (propriétaire) et architecte (rôle de promoteur).

      Architecte secondaire au petit noviciat des frères des écoles chrétiennes (122 avenue de la République à Clermont-Ferrand), entre 1933 et 1937 (devis de sa main conservés aux Archives lassaliennes).

      En tant qu'architecte de la ville, a donné un plan en 1930 pour l'établissement du lycée Blaise-Pascal sur le site de la caserne Gribeauval.

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Le lycée est l'un des représentants, parmi les 94 du corpus de notre étude, d'un groupe d'établissements dits "monumentaux, dont l'implantation des bâtiments sur la parcelle est plutôt centrifuge, calés sur le tracé viaire et présentant une axiation". Il en est le plus récent du groupe.

Le plus long des bâtiments n'est pas strictement aligné (il était convenu que la façade du bâtiment de la faculté déjà construite était à prolonger) : un jardin de façade le sépare de la clôture du lycée sur la rue. Une série d'avancées (escaliers en demi-hors-oeuvre et blocs sanitaires) assimile l'élévation à une façade à redans. Ce type de façade ayant été décrite par R. Unwin (1909, cité par F. Bodet dans Définir la rue d'habitation. L'apport des textes normatifs. 18e-20e siècle, 2001) comme "donnant une perspective pittoresque d'un agréable effet". La façade évoque également un monument local, l'enceinte de la ville de Montferrand, dont les chambres de tirs seraient remplacées par ces blocs d'escaliers demi-hors-oeuvre et sanitaires.

Le lycée est composé de sept bâtiments. Leur hauteur varie et comme souvent depuis l'obligation de rendre indépendants les logements de fonction (1929), c'est ce bâtiment qui est le plus haut (9 niveaux).

Il a été construit en béton armé sur le principe de la trame d'1, 75 m, imposée par une circulaire datée de 1952 et dans laquelle le lycée de Clermont-Ferrand figure comme le prototype. Les façades sont revêtues de plaques de ciment à gravillons intégrés rose-brique. Le corps de bâtiment de l'entrée, les pignons, cages d'escaliers hors-oeuvre, solins et bahuts présentent des bossages de pierre de Volvic rustiqués. "Si on ne peut pas donner aux façades du bâtiment de la très belle pierre, on se contentera à moindres frais" écrivait le 2 juillet 1953 l'inspecteur général des constructions scolaires.

Des verrières verticales éclairent systématiquement les cages d'escaliers.

Les toits sont à longs pans (les principaux bâtiments et le petit gymnase) ou en appentis (le grand gymnase et les trois bâtiments disposés le long de la limite ouest de la parcelle, dont le plus au sud était à l'origine le "petit lycée"). Leurs pentes sont faibles, entretenant un effet de toits-terrasses.

Les espaces libres sont constitués d'une cour centrale et de cours secondaires entre les bâtiments situés à l'ouest (dont une dessinée de parterres compartimentés). La cour centrale accuse la pente du terrain par un mur de soutènement qui la divise et sur lequel s'appuient deux montées d'escalier convergentes.

La cour devait rester ouverte au sud "offrant un dégagement au lycée" (la cour ouverte pour bénéficier de l'ensoleillement est une préconisation en vigueur depuis au moins l'Instruction de 1891). Mais le projet de Centre régional de documentation pédagogique qui émerge dans les années 1960 entrave la perspective. Même s'il est demandé à G. Noël de prendre en charge le projet, celui-ci écrit au recteur le 9 février 1963 : "Il est évident que l'esquisse soumise à votre approbation n'est pas entièrement satisfaisante sur le plan plastique" et "On sent nettement à la vue du plan d'ensemble que seul un impératif dicte la construction en bordure de la rue d'Amboise. L'étude générale approuvée par le Conseil général des Bâtiments de France prévoyait de laisser libre de toute construction, la partie de terrain en avant du bâtiment dit Petit lycée et ce, jusqu'à la rue d'Amboise".

Mais une fois que la décision avait été prise contre l'avis de G. Noël, le Centre devait être enfoncé de façon à ne pas porter atteinte à la composition architecturale du lycée. Sa modénature devait être "très différenciée" de celle du lycée sans pour autant amener de la discordance et les gros murs en pierre de Volvic devait suffire à assurer un "point de liaison".

  • Murs
    • béton béton armé carrelage mural
    • andésite moyen appareil bossage
    • béton béton armé faïence
  • Toits
    métal en couverture
  • Étages
    3 étages carrés, 5 étages carrés, 8 étages carrés, 9 étages carrés
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
  • Escaliers
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour suspendu
    • escalier de distribution extérieur : escalier tournant à retours cage ouverte
    • escalier isolé : escalier droit
  • Typologies
    architecture scolaire (3e quart 20e siècle)
  • Techniques
    • sculpture
  • Statut de la propriété
    propriété de la région
  • Protections

  • Précisions sur la protection

    Labellisé "Architecture contemporaine remarquable".

  • Référence MH

Dossier ponctuel d'urgence avant travaux de restructuration.

Documents d'archives

  • AD Puy-de-Dôme : 2 O 3493. Lycée Blaise Pascal. Devis estimatif des réparations à faire à l'école centrale pour l'établissement d'un lycée. - Travaux divers, an XIII, 1830-1940

    -dont : projet d'installation des deux lycées de garçons dans les bâtiments désaffectés de la caserne Gribeauval et de location à l'État de l'ancien lycée pour y installer les services financiers (2 plans extraits) (1927-1930). Voir 33 Fi 113 771.

    AD Puy-de-Dôme : 2 O 3493
  • AC Clermont-Ferrand : 477 W 1. Lycée Blaise Pascal : transfert du lycée dans les bâtiments de l'ancien quartier Gribeauval, divers travaux, création de nouvelles classes, construction du nouveau lycée, 1930-1953.

    NB : Une version du plan d'Ernest Pincot dressé en vue de l'obtention de la DUP existe aussi aux Archives départementales du Puy-de-Dôme, sous la cote 33 Fi 113/771 (extrait de la cote 2 O 3493).

    AC Clermont-Ferrand : 477 W 1
  • AC Clermont-Ferrand : 477 W 2. Construction d’un nouveau lycée de garçons Blaise Pascal, ancien quartier Gribeauval : correspondance, concours, délibérations, plans, 1951-1954.

    NB : plusieurs plans du dossier n'ont pas été reproduits dans le présent dossier.

    AC Clermont-Ferrand : 477 W 2

Bibliographie

  • BOURDIN, Philippe, DOMPNIER, Bernard, FRYSZMAN, Aline. Des jésuites à Blaise Pascal. Histoire du plus ancien lycée de Clermont-Ferrand. Clermont-Ferrand : CRDP Auvergne, 2011.

    B Patrimoine CAM : A 17501
  • COCHET, Patrick. Léon Gendre (1909-1984). Photographe aérien. Léon Gendre (1909-1984). Reporter photographe. Clermont-Ferrand : Archives Images & Son (coll. "Patrimoine photographique en Auvergne"), 2015.

    p. 37 (de la partie "Photographe aérien") : le lycée Blaise-Pascal en cours de construction, alors que des bâtiments de la caserne Gribeauval sont encore en place.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : AUV. 274
    p.37
  • Centre de documentation du service de l'Inventaire général, site de Clermont-Ferrand. Études pour le label Patrimoine du XXe siècle en Auvergne. Recueil de 36 fiches monographiques rédigées par Christophe Laurent, 2013-2015. Reproduites par la Maison de l'architecture Auvergne. Imp. Chaumeil, Clermont-Ferrand, 2019, p. 119-128.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : ARC. 784
    p. 119-128
  • Comité départemental d'HLM. Puy-de-Dôme. Le Puy-de-Dôme construit. Clermont-Ferrand : [imp. Mont-Louis], 1963.

    P. 14-15 : chapitre sur les enseignements secondaires et techniques ; 2 clichés Léon Gendre et une vue d'avion de la Photothèque française.

    B Patrimoine CAM : A11526
    p. 14-15
  • Centre de documentation du service régional de l'Inventaire général. Georges Noël. Par Georges G. Noël, Paris/Chiasso (Suisse) : éd. SCORE S.A., s.d. [Plaquette de présentation des travaux de l'agence ; 300 exemplaires éditées "peu après le décès [du] père, survenu en 1970"].

    Envoi du fils, Georges Gilbert Noël, au service, le 4 octobre 2007.

    a) 1941 à 1967 : oeuvres de G. Noël

    b) 1967 à 1970 : oeuvres de G. Noël en collaboration avec son fils

    c) 1970 à 1972 : oeuvres de G. G. Noël

    d) additif dactylographié pour 1973

    En matière de lycées, G. Noël-père (Georges Marie), auteur de :

    Lycée Blaise-Pascal, à Clermont-Ferrand (1953-1959).

    Collège moderne technique de jeunes filles, devenu lycée Simone-Weil, au Puy-en-Velay (1961-1963).

    Lycée de Montferrand, dit lycée Ambroise-Brugière, à Clermont-Ferrand (1961-1964).

    Lycée municipal féminin et lycée classique mixte, dit lycée La Fayette, à Brioude (1965-1967).

    G. Noël-fils (Georges Gilbert), co-auteur de :

    CES Sidoine-Apollinaire, devenu lycée Sidoine-Apollinaire (avec le CET), à Clermont-Ferrand (1967-1971). Architectes associés : Lanquette et Espinasse.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : ARC. 544
  • RIGODON, René. Du collège de Clermont au lycée Blaise-Pascal. Clermont-Ferrand : Copono-book, 1958.

    B Patrimoine CAM : A 37585

Périodiques

  • Auvergne architectures. 100 ans d'architecture en Auvergne. Hors-série, n°24-25, décembre 2000.

    "Les infrastructures de la croissance", p. 75 : pour l'extension du lycée Blaise-Pascal, en 1991-1992.

    "La reconquête de la ville : l'avenue de la République à Clermont-Ferrand", p. 90-93 : pour le développement de l'Entre-deux-villes.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : sans
    p.75

Documents figurés

  • Archives départementales du Puy-de-Dôme. 33 Fi 113 771 (extrait du 2 O 3493). Quartier Gribeauval. Aménagements projetés pour la déclaration d'utilité publique (acquisition par la ville de l'ancienne caserne désaffectée pour installer les lycées de garçons), 22 février 1930.

    Plan extrait de 2 O 3493.

    (Il ne s'agit pas du projet retenu. Néanmoins l'ensemble de l'îlot est d'ores et déjà divisé en quatre lots : Grand lycée, Cité universitaire, Laboratoires de la faculté et Services).

    AD Puy-de-Dôme : 33 Fi 113 771
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2023
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Renaud-Morand Bénédicte
Renaud-Morand Bénédicte

Conservatrice du patrimoine, chercheure de 1994 à 2023 au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (Clermont-Ferrand).

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