Dossier d’œuvre architecture IA63002791 | Réalisé par
Fougère Félicie (Contributeur)
Fougère Félicie

Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

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  • inventaire topographique, La ceinture des boulevards de Clermont-Ferrand
Immeuble
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Clermont-Auvergne-Métropole
  • Commune Clermont-Ferrand
  • Adresse 22 boulevard Fleury
  • Cadastre 2022 HT 87
  • Dénominations
    immeuble

Malgré la coupure qu'opère la rue Michalias, l'immeuble du n°22 boulevard Fleury (Marius Lanquette architecte, demande de permis en 1937) poursuit l'édification en chronologie inaugurée par la maison du n°20 en 1934 (voir plan des séquences d'édification des rives du boulevard Fleury, nous nous situons en bas à gauche du plan). L'appartenance au boulevard Fleury est marquée par le respect de l'alignement régulier en retrait ménageant une bande plantée en jardinet de façade. Le traitement de l'angle en pan coupé est figuré sur le plan d'alignement de la rue Michalias en 1926. Dans la réalité, ce pan coupé s'amorce au droit de l'entrée de l'immeuble mais s'infléchit abruptement au point de former un renfoncement aigu. L'irrégularité apparaît sur le plan cadastral, tout en n'étant que peu sensible sur le terrain (voir image IVR84_20246300937NUCA, l'irrégularité de la découpe parcellaire correspond à l'angle droit que forment la façade et le départ du muret du jardinet). En revanche, il est possible d'interpréter le dépassement semi-circulaire de limite parcellaire opérée par la travée en encorbellement de l'entrée comme une libre adaptation à la conformation irrégulière du fonds. Ainsi, le traitement bâti de l'angle se conforme à la fois à la morphologie parcellaire au rez-de-chaussée par le pan coupé où se loge la porte bâtarde et s'en dissocie aux étages par l'adoption d'une tourelle d'angle en surplomb demie hors-œuvre. Grâce à l'habillage de son angle, l'immeuble du n°22 parvient à exprimer la connexion vers la rue Michalias.

Les immeubles n°22 et 24 (dossier IA63002792) ferment le côté le plus réduit d'un îlot qui s'il se terminait ici en pointe aurait la forme d'un triangle isocèle. Ainsi, les deux parcelles de la rive du boulevard Fleury comprise entre la rue Michalias et le boulevard Lafayette constituent un étroit front d'îlot donnant une position d'isolat aux immeubles qui le garnissent, position que reflète bien, par ailleurs, leur composition architecturale très distinct des autres édifices du boulevard Fleury. Leur principale caractéristique est de compenser l'étroitesse de leur assise parcellaire par une hauteur créant, dans le paysage urbain, une rupture d'échelle manifeste. L'architecte, Marius Lanquette, obtient de la ville de dépasser de 10 mètres le plafond autorisé à 20 mètres d'une part en arguant du recul de trois mètres commun à toutes les constructions du boulevard Fleury, d'autre part en soulignant que l'immeuble qui lui fait face est situé à 75 mètres (la voie ferrée doublant à cet endroit l'écartement du boulevard). La commission des finances et d'administration générale, dans sa séance du 17 décembre 1937, est favorable à la dérogation au règlement des hauteurs sous condition que les cours intérieures soient suffisamment spacieuses. Le maire, le conseil municipal et le conseil départemental d'hygiène se rangent à cet avis. Le courrier par lequel M. Lanquette sollicite le maire afin d'obtenir la dérogation de hauteur expose qu'il lui faut se conformer au recul afin "de ne pas détruire l'ensemble formé par ces jardinets de trois mètres qui précèdent les entrées". Il est assez plaisant de penser que la volonté de conserver une harmonie au sol soit un argument pour introduire une importante rupture d'échelle en hauteur.

L'actuelle parcelle HT 55 provient de la fragmentation par lotissement de la vaste parcelle 1257, section N (1ière feuille) du cadastre de 1831 (Chomette propriétaire). Le dossier de demande de permis de construire est déposé en juillet 1937, l'obtention de la dérogation de dépassement de la hauteur autorisée retarde la délivrance du permis de construire qui intervient en mai 1938. Elle est suivie de la demande de raccordement à l'égout municipal (mai 1938). Le permis d'habitation après constatation de la fin des travaux est délivré en 1943. Cet immeuble fait parti des copropriétés édifiées par Marius Lanquette dans les années 1930.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1937, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Lanquette Marius
      Lanquette Marius

      Architecte clermontois, membre de l'association provinciale des architectes français. Père de l'architecte Paul Lanquette et grand-père de l'architecte Jean-Paul Lanquette. Domicilié 38 (ou 18?) avenue de Beaumont à Clermont-Ferrand dans les années 1920, puis au 25 avenue Julien, Clermont-Ferrand dans les années 1930, enfin au 29 avenue Julien dans les années 1940. Dans les années 1920, ses immeubles et villas empruntent au vocabulaire néo-régionaliste que l'on peut retrouver dans les oeuvres de Valéry Bernard. Dans les années 1930, il adopte un style plus moderne avec ses immeubles d'angle pour lesquels il se fait parfois promoteur immobilier, la constuction étant édifiée sur un terrain dont il est propriétaire, selon le régime de la copropriété.

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      architecte attribution par source

Le rythme de la façade n'est marqué que par deux grandes lignes : celle, horizontale que décrit l'entablement du toit terrasse accueillant le dernier étage en retiré et celle, verticale, que forment les trumeaux marqués de la tourelle d'angle. Les ressauts de l'embrasure de la porte d'entrée peuvent être vus comme un léger rappel à la dynamique de la tourelle (voir image IVR84_20246300940NUCA). Mise à part le jeu de volume de l'angle superposant l'arrondi d'un encorbellement au pan coupé du rez-de-chaussée (procédé que l'on retrouve de façon plus développée encore dans l'immeuble Fourton, édifié en 1928-1933 au 42 avenue Julien, inscrit MH 2002), la façade se développe selon un strict plan vertical sans décor ni ornement de baies. La seule coquetterie est la ferronnerie ornant la porte bâtarde qui, par sa reprise de la courbe incluse dans un cadre géométrique (motif en éventail circonscrit dans des losanges superposés) rappelle l'harmonie générale du bâtiment reposant sur l'arrondi des travées d'angle.

Le développement de l'édifice sur la rue Michalias est plus court que sur le boulevard Fleury (voir élévation développée). Ce déséquilibre est rattrapé par l'inclusion des travées d'angle dans les appartements donnant sur la rue Michalias (voir plan des étages). Ces derniers comptent une pièce de moins que du côté du boulevard Fleury mais disposent d'un salon en éventail percé de trois baies. La forme octogonale de ces salons d'angle est reprise en partie postérieure par la cage d'escalier enserrant l'ascenseur (là encore on note l'usage de courbes structurées par la rigueur de la symétrie). Les pièces de service et d'hygiène (cuisine, salle de bains, cabinets d'aisance) sont logées à l'arrière, laissant la façade à la salle à manger et au salon. Les chambres de bonnes sont aménagées au dernier étage en retiré qui dispose également d'une cuisine donnant sur la terrasse.

  • Murs
    • béton béton armé crépi
  • Toits
    béton en couverture
  • Plans
    plan régulier en L
  • Étages
    8 étages carrés
  • Couvrements
    • dalle de béton
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour
  • Autres organes de circulation
    ascenseur
  • Typologies
    Edification linéaire ; alignement régulier ; Composition indépendante ; Elévation à plan vertical avec travées en saillie ; Frise, bandeau ou registre indépendant ; Traitement des angles: présence de courbes ; Baies non ornées ; Rez-de-chaussée à baies ; Animation de l'élévation par jeu de volume ; Distribution de l'immeuble en appartements ; Distribution intérieure double avec couloir
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • AC Clermont-Ferrand. Série O216 : 1016 24A. [Demande d'alignement immeuble 22 bd Fleury]. 1937.

    AC Clermont-Ferrand : O216 1016 24A
  • AC Clermont-Ferrand, O216 1967 24A, branchement égout, 22 boulevard Fleury, 1938

    AC Clermont-Ferrand : O216 1967 24A
  • AC Clermont-Ferrand, PC 1585, Permis de construire immeuble, 24 boulevard Fleury, 1955

    AC Clermont-Ferrand : PC 1585

Bibliographie

  • LANQUETTE M., Co-propriété et immeubles de rapport à Clermont-Ferrand, Paris, éditions Romance, 1935

Documents figurés

  • AC Clermont-Ferrand, série 1 O 85, Alignements : 1927-1942 ; chemise n°183, rue Michalias, plan d'alignement 1932, tirage sur papier, échelle 0,002 mm par mètre.

    AC Clermont-Ferrand : 1 O 85
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2024
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Fougère Félicie
Fougère Félicie

Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

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