Photographe au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel, site de Lyon
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- enquête thématique régionale, Patrimoine des lycées
- © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
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Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Rhône-Alpes - Lyon
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Commune
Lyon 2e
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Adresse
29 rue de la Bourse
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Cadastre
2013
AC
63
;
1831
G
427, 429 à 455
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Précisions
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Dénominationscollège, lycée
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Genrede clercs réguliers de la compagnie de Jésus, d'oratoriens
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Appellationsde la Trinité, Grand Collège
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Parties constituantes étudiées
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Parties constituantes non étudiéescour, gymnase
Le lycée Ampère, ancien Collège de la Trinité, a fait l'objet de nombreuses études relevant de différents domaines de l'histoire. S'agissant de celle de l'édifice, il convient de renvoyer au mémoire de D.E.S. de Jean-Marie Marquis (Université Lyon 2, 1970), qui a ouvert la voie. D'autres chercheurs ont depuis enrichi la connaissance des bâtiments et de leur décor (voir références documentaires du présent dossier). C'est pour l'essentiel sur ces travaux que s'appuie la synthèse publiée ici, enrichie de l'enquête de terrain conduite par le Service de l'Inventaire général du patrimoine culturel entre 2012 et 2015 et de l'identification de nouvelles sources documentaires.
HISTORIQUE
I. Du collège « es-grange » au collège des jésuites
L’école des Confrères de la Trinité 1519-1527
Le collège de la Trinité, connu aujourd’hui sous le nom de lycée Ampère, doit son origine à l’une des plus anciennes confréries du royaume (MEYNIS, 1868, p.20), la confrérie de la Trinité. A l’image des petites écoles particulières qui existent à Lyon à cette époque, la confrérie de la Trinité ouvre en 1519 une école dans les granges qu’elle possède « en la rue Neuve » (BM Lyon, fonds Coste, ms 355 fol. 15 ; TISSEUR, 1898, p.36). L'instruction leur apparaît en effet indispensable pour qu'y soit " façonnée et instruicte leur postérité qui debvoit succéder à leurs biens et estaz pour l’avancement de la chose publicque " (AC Lyon, BB 87. 1567-1568, fol 11).
En 1306, la confrérie avait acquis un premier bâtiment rue Neuve (actuel passage Ménestrier) pour y tenir ses réunions. En 1493, elle possédait « un grand tènement de maisons, granges et jardins » pour lequel elle touchait un loyer annuel de quatre vingt livres tournois (GUIGUE,1898, p. 20), dans lequel elle décide d'installer son école. Devant le succès rencontré, la Confrérie, incapable de faire face à la dépense qu'elle implique, décidé d’entrer en pourparlers avec les échevins afin que Ville puisse se charger de la direction financière de l’école.
Un collège municipal 1527-1565
Seconde ville du royaume et centre névralgique du commerce européen, Lyon ne possède pas d’université au début du 16e siècle, ce qui oblige les jeunes lyonnais à s’inscrire dans les grandes universités françaises ou italiennes. L'établissement d'un grand collège municipal est donc pour le Consulat une nécessité. De fait, la fondation du collège de la Trinité apparaît comme le résultat d’un double mouvement : désir de diffuser de nouvelles connaissances et montée de la bourgeoisie, qu’incarne son principal instigateur, Symphorien Champier (GROER, 1995). Avec l'appui de Claude Bellièvre et du Cardinal de Rohan, ce dernier convainc le Consulat de traiter avec les courriers de la confrérie et de prendre en charge le collège. Le contrat est passé le 21 juillet 1527, dans l’hôtel-Dieu, en présence de Humbert Gimbre, Jacques Fenoil, Pierre Chapelain, et Pierre Manissier : les confrères cèdent à la Ville leur école, désormais appelée « Collège Confrérie de la Trinité », ainsi que les granges leur appartenant, « assizes sur le Rosne, en la rue Neuve, lesquelles ont esté longtemps et sont encores occupées par l’artillerye du Roy » (GUIGUE, 1898, p. 40-41). Ces granges doivent servir à loger régents, maîtres et élèves. Dans le cas où le collège « cesseroit ou seroit ailleurs transporté ou transmué », il est convenu que la Ville remettrait à la Confrérie les granges « avec toutes réparations et bastiments qui pour lors se trouveraient faicts et construicts ».
Le bâtiment de la confrérie et les premières acquisitions
Bien que peu nombreuses, les sources permettent d’établir un état des lieux succinct. Le bâtiment cédé à la Ville est délabré et nécessite de nombreuses réparations : les courriers prennent en charge la réfection du conduit d'adduction d'eau tandis que les échevins consacrent plus de 580 livres aux travaux de remise en état, qui durent toute la première année scolaire (AC Lyon CC 757, CC 762, CC 776, 1527-1528). Le 9 novembre 1529, Jehan Canape, second recteur du Collège, expose dans une requête au Consulat les problèmes liés à l’exiguïté des lieux et l’impossibilité d’y enseigner en raison du vacarme causé par l’artillerie du Roi (AC Lyon, CC 757). Un rapport rédigé par Sala, Sanneton et Champier le 14 novembre 1529 valide ce constat. Les échevins décident de donner plus d’espace à l’établissement « en louant le tènement de Barsuraube, [et] la grange de madame l’élue de Varey, qui en était voisine » (TISSEUR, C., 1898, p. 46). D'abord externat, le collège commence à accueillir des internes à compter de 1536 ; la présence d'une salle de théâtre, qui jouera un rôle important dans l'enseignement au siècle suivant, est attestée dès 1529 (FLACHERON, 1843, vol. 1, p. 435)
Le Plan scénographique dit de 1550 est la seule source iconographique qui permette de documenter le collège avant l’arrivée des jésuites. Ce dernier est bordé au sud par la rue Neuve, au nord par la rue Pas-Etroit et à l’est par la rue de la Fusterie qui longeait les remparts du Rhône. Il comprend des constructions modestes d’un ou deux étages inscrites dans un quadrilatère irrégulier, une tour surmontée d'un clocheton dominant l’ensemble. Une description rédigée en 1565 par le Père Perpinien (voir GROER, 1995, p. 98-100 (transcription)) permet d'en avoir une idée plus précise : le collège comprenait au moins deux grandes cours, visibles sur le Plan scénographique, dont l'une à l'est était fermée par un mur de clôture percé d'une porte monumentale en plein cintre, un puits alimenté par le Rhône et un belvédère surmontant un long corps de bâtiment parallèle au Rhône. Trois vastes pièces abritaient l’office, la cuisine et la salle à manger, lambrissée. A l'intérieur de chaque chambre était aménagé un petit cabinet boisé meublé d'une table et d'étagères qui permettait de travailler en étant protégé du froid.
Plan scénographique, [ca 1545-1553], éd. 1981, détail : en bas à gauche : le Collège
II. L’installation des jésuites 1565-1574
Premières requêtes en faveur de la création d'un collège jésuite
Dès 1556, la Compagnie de Jésus envisageait déjà d'établir à Lyon un collège (GROER, 1955, p. 75). Le 8 octobre 1560, le cardinal de Tournon propose au Consulat de recruter « certains prestres religieux nommés jésuites, lesquels sont propres pour instruire la jeunesse en bonnes mœurs et en religion chrestienne, sans prendre aucuns gages ni salaires » (PERICAUD, 1838-1846, p. 37 ; AC Lyon. BB 81, fol. 315), mais essuie un refus. C'est en fait l’évolution du contexte politique et religieux, et l'intensification de la lutte contre le protestantisme après le Concile de Trente, qui va rendre possible l’installation des jésuites, le collège étant considéré comme un foyer d'hérésie. Elle est concrétisée par le traité signé par la Compagnie et le Consulat le 1 mai 1565 (AC Lyon, BB 87 et AD Rhône, 1 D 2). Un bref de Pie IV le 15 aout 1565 (AC Lyon, 3 GG 151, pièce 3 et AD Rhône 1 D 2,1565-1668, fol. 4) confirme l’accord, et le 3 octobre suivant, les jésuites ouvrent leurs classes. Après une période probatoire de deux ans (Ibid, pièce 5), un nouveau contrat est signé le 14 septembre 1567, aux termes duquel les jésuites assurent gratuitement l’enseignement public, mais refusent de se charger du pensionnat. Les clefs sont remises au père Edmond Auger par Nery de Trouvéon, « conseiller du Roy ; lieutenant et magistrat civil en sa Sénéchaussée et siège Présidial de Lyon », le jour même de la cession de l’établissement par le Consulat (Ibid., pièce 6). L'accord est confirmé par Charles IX et par l’archevêque de Lyon en septembre 1568 (Ibid.). Un second contrat de fondation est signé le 6 août 1571 et ratifié le 6 septembre par le Père François Borgia. Une clause de ce contrat stipule que les jésuites ne peuvent prétendre à aucun droit de propriété et n'auront aucun droit sur les constructions ou réparations qu’ils exécuteront (Ibid., fol.12 et 13). Cette clause sera par la suite constamment rappelée par la Ville, qui n'abdiquera jamais son droit de propriété sur le collège.
Les bâtiments
En 1567, et conformément au traité de 1527, les Confrères de la Trinité cèdent leurs granges aux jésuites, notamment celles occupées naguère par l’artillerie royale (AD Rhône, B. Livre du Roi, 1571-1573, fol. 77 et svts.). Ces dernières sont réaménagées afin de disposer de nouvelles salles de classe et d'une chapelle (GROER, 1995, p. 102-103 ; vraisemblablement celle visible sur la Grande vue de Lyon de Maupin de 1625 : voir ill. IVR82_19776900175X, et paragraphe suivant). Les Lyonnais « se plaignent que les jésuites [s’occupent] plus à bâtir qu’à enseigner, et qu’au lieu d’une maison propre pour un collège, ils cherchent à faire une habitation agréable pour eux ». Mais l’affluence est telle que les agrandissements ne suffisent plus. Le consulat, soucieux d’avoir « un bon et notable collège digne de la réputation d’une telle ville que ceste-cy, auquel collège toute la jeunesse tant de la ville que des champs, peut estre receüe, nourrie de bouche et enseignée en bonnes meurs, piété et arts libéraux » (Ibid., fol. 223 et AC Lyon, DD 371), cède plusieurs granges neuves achetées à René Laurencin « pour la maison des pensionnaires » (AD Rhône, 1 D 11), puis, en 1580, ce sont les recteurs de la Charité qui cèdent un emplacement pour « tenir les enfans masles de l’Aumosne générale près le Collège » (AD Rhône, 1 D 2 et AC Lyon, DD 371).
Deux plans anonymes, conservés à la Bibliothèque nationale de France sont dressés vers 1576, au moment où les jésuites songent à rétablir le pensionnat. Comme pour tout nouvel établissement, ils sont envoyés à Rome au Général de la Compagnie de Jésus, auquel ils sont soumis pour validation. Le premier est annoté en italien, le second en français, mais vraisemblablement tous deux de la même main (MARQUIS, 1970, p. 20).
[Plan à main levée des îlots du Collège et du Pensionnat], 1576 (BnF, Est. FOL-HD-4(8))
Le premier (BnF, Est., FOL-HD 4(8) ; Vallery-Raddot 669) est à mi-chemin entre l'état des lieux : il décrit en partie l'existant, soit le collège et son église, et le projet : il présente l'implantation des futurs bâtiments. Le collège s’élève entre la rue Neuve, la rue de la Fusterie et la rue Montribloud qui le sépare du pensionnat « Collegio di convittori » et de l’orphelinat « Casa delli Orfanelli », lesquels s’ouvrent sur la rue du Pas-Etroit. L'orphelinat doit correspondre à l'emplacement qui sera cédé en 1580 par l'hospice la Charité. Le dessin représente des corps de logis entourant une cour rectangulaire et ouvrant sur la rue Pas-Etroit. Au fond de la cour, on identifie deux accès, le premier à l’ouest débouchant sur une seconde cour bordée par le réfectoire (à l’ouest) et la cuisine (au sud), le second menant directement à la rue Montribloud, en longeant les latrines et la chapelle située à l’angle sud-est, à l’emplacement de la future chapelle des Messieurs. Dès 1567, la Compagnie de Jésus avait en effet demandé la concession d’un emplacement pour y « dresser une chapelle pour la célébration des messes, prédications, catéchismes » (AD Rhône, B. Livre du Roi, fol. 77). Cette chapelle est sans doute l'édifice représenté sur le plan de Maupin de 1625 en avant de la nouvelle église, à l'angle sud-est du tènement, flanqué au nord d'un clocher.
[Plan à main levée du Collège et du projet de Pensionnat], 1576 (BnF, Est., FOL-HD-4(8)
Le second plan intitulé « Dessaing du collège des Pensionnaires que Messieurs les eschevins veullent bastyr 1576 Po[u]r n[ot]re Père » (BnF, Est., FOL-HD 4(8) ; Vallery-Raddot 668), est sans doute postérieur et présente le projet de réunion des deux îlots : " à l’est le long du Rhône, le collège, puis la nouvelle église, qui va de la « rue neufve devant le Collège » à la « rue longue » (donc orientée nord-sud) et s’ouvre en retrait, une galerie permettant de relier le corps du collège à celui des pensionnaires, qui ferme le quadrilatère autour d’une vaste cour carrée, bordée à l’Ouest par la « rue transverse qui va aux terreaux » ". Bien que la disposition ne soit plus la même aujourd’hui, on en retrouve certains éléments, notamment une vaste cour autour de laquelle s’élève le collège et une galerie-passage reliant deux corps de bâtiments. En 1583 enfin, les jésuites acceptent de rouvrir le pensionnat et prévoient pour ce faire l'érection d'un nouveau bâtiment (FLACHERON, 1843, vol. 1, p. 436).
III. Le Grand Collège 1607-1762
En 1594, la tentative d’assassinat d’Henri IV par Jean Châtel, un ancien élève du Collège de Clermont, entraîne la disgrâce et l'exil des jésuites, mettant par là fin aux projets d’agrandissement du collège de la Trinité, lequel perd un grand nombre d'élèves. L’édit de Rouen (3 septembre 1603) les autorisant à rouvrir leurs anciennes maisons, les jésuites reviennent à Lyon le 2 janvier 1604 et signent avec le consulat un nouveau contrat le 3 juillet 1604 (AC Lyon, 3 GG 154 et AD Rhône, 1 D1 pièce 20) ; leur sont remis le collège, la chapelle et le corps de logis des pensionnaires, situé au nord du tènement.
Le nouveau collège 1607-1619
L'augmentation du nombre d'élèves et la création de quatre nouvelles classes (grammaire, humanités, rhétorique, philosophie et hébreu) rend nécessaire un agrandissement du collège, dont la configuration des lieux n'a pas été modifiée de façon notable depuis le 16e siècle (voir le Plan géométral de la Ville de Lyon, 1607, AC Lyon, 1 S 150). Cet agrandissement est validé par un bref du Père Acquaviva, général de l'ordre des jésuites, le 16 décembre 1604 (AD Rhône, 1 D 2 pièce 29 ; voir ill. IVR82_20146902431 à 2433NUCA)
En juin 1606, on envisage son transfert aux Terreaux, à l'emplacement de l’actuel hôtel de Ville (AC Lyon, DD 373). Le lieu apparaissait plus commode mais avait aussi une charge symbolique forte, puisqu'il marquait le triomphe du catholicisme lyonnais sur les protestants, auxquels l'emplacement avait été préalablement concédé pour y construire un temple (FLACHERON, 1843, vol., p. 436). Le projet n’ayant pas abouti (COLONIA, D. de, 1730 ; éd. 1970, p. 702 ; MARQUIS, J.-M., 1970, p. 21), les jésuites acquièrent des maisons et terrains leur permettant de s'étendre à l'emplacement même du collège (AD Rhône, 1 D 8). Le 18 juin 1607, les pères Richeome, provincial et Jacquinot, recteur, reçoivent une première fois le consulat, et lui présentent un plan le 29 novembre de la même année (AC Lyon, BB 143). Il s’agit probablement du « Desseing du Collège de Lion faict en juing 1607 » (BnF, Est., FOL-HD 4(8) ; Vallery-Raddot 670), attribué à Martellange et conforme au programme défini par le canon XI de la première Congrégation générale de 1558 (MARQUIS, 1970, p.22) : fournir une habitation aux membres de la compagnie et être adapté à leur destination d'enseignement. Très abouti, ce dessin à la plume et encre brune rehaussé de lavis gris comporte une échelle et des annotations indiquant la distribution des pièces.
L’édifice s’inscrit dans un quadrilatère de 74 mètres par 72 mètres (MARQUIS, 1970, p. 22). A l’angle sud-est se trouvent les chambres « pour les étrangers » et celle du sacristain. Une galerie longeant un grand jardin placé à l'est et clos d'un mur permet la communication entre l'église, le collège et les communs ; par ailleurs, deux passages orientés est-ouest débouchent, l'un sur la cour des classes, l'autre, symétrique à la sacristie, donne accès à l'église, ouvrant à la fois sur le transept et sur le chœur. Au nord du quadrilatère sont placés autour d'une petite cour se prolongeant en un passage étroit le réfectoire, la cuisine, le bûcher, le four. Un escalier mène aux logements des serviteurs. Les bâtiments consacrés à l’enseignement sont encadrés par ces communs, et par l’église au sud. Trois corps de logis en U, organisés autour d'une cour centrale quadrangulaire, comprennent à l'ouest une grande salle de 20 mètres par 10 mètres « pour les actions scholastiques », placée à côté de l'entrée principale du collège, puis sept classes inégalement réparties autour de cette même cour, laquelle est pourvue au sud d’une galerie qui longe l’église, dispositif que l'on retrouve encore aujourd'hui. Martellange reprend ici un modèle déjà élaboré pour le collège de Chambéry, et que l'on retrouvera à Roanne, lequel comprend notamment la disposition des salles de classe en rez-de-chaussée autour d'une cour bordée sur l'un de ses côtés par l'église.
Cour d'honneur du lycée Ampère, galerie
Un passage cocher marque l’entrée à l’ouest, s’inscrivant dans l’axe du passage sur le jardin ; un escalier rampe sur rampe flanque l’église au sud-ouest et dessert les étages du corps de bâtiment principal. On accède à l'église par plusieurs ouvertures sur rue ou sur cour, destinées à séparer l'entrée des religieux de celle des élèves et des fidèles. Le 19 décembre 1607, la première pierre est posée par le prévôt des marchands du Peron et les échevins, du côté de l’angle nord-ouest du collège (AC Lyon, BB 143, 1607 et DD 374, 1607-1620), à l’emplacement de la maison de Georges Cornuti dont la vente avait eu lieu le 15 novembre de la même année (AD Rhône, 1 D 8).
Le Consulat participe au financement des travaux : le 5 janvier 1610, il vote le versement pour une durée de neuf ans d’une somme annuelle de 1000 livres ; les travaux ne seront donc pas achevés avant 1619 (BM Lyon, ms. 2413 : le Collège, n°24-25), sans doute avec quelques remaniements du plan initial de Martellange. Les Archives départementales conservent en effet 3 plans de la main du Père Edmond Moreau, datés d’environ 1617, qui témoignent de possibles modifications en cours de chantier. Sans dénaturer le programme initial de Martellange, qui prévoit de flanquer l’église d’un long portique sur son côté nord, venant fermer au sud le quadrilatère de la cour des classes, les plans de Moreau et les variantes qu’il propose attestent une réflexion constante sur l’adaptation des bâtiments aux besoins de la communauté. On sait, grâce aux travaux de François de Dainville (BSE XVIIe siècle, n°31, 1956, p. 397-403), que Moreau fut un proche collaborateur de Martellange, lequel l’a peut-être initié à l’architecture, et suivit de près les chantiers des collèges et chapelles de Vienne, Carpentras, Grenoble et Chambéry (Idib., p. 402). Il est probable qu’il en ait été de même pour le collège de Lyon, d’autant qu’il dessina de concert avec Martellange, en 1617, les plans du Noviciat Saint-Joseph de Lyon (BnF, Est., FOL-HD-4 (8) ; Vallery-Radot 673), soit à la date-même où sont dressés ces trois plans pour le collège de la Trinité. On peut donc penser que Moreau a permis de mener à bien le chantier du collège de la Trinité en assurant et contrôlant sur place l’exécution des plans de Martellange, et voir dans les 3 plans de 1617 (AD Rhône, 3 D 9) autant de suggestions ou d’amendements, soumis à Martellange (?) en vue de répondre peut-être à de nouveaux besoins exprimés par les maîtres d’ouvrages.
Projet pour le collège de la Trinité, att. à Ed. Moreau, 1617 ca.
Projet pour le collège de la Trinité, att. à Ed. Moreau, 1617 ca. Variante
Projet pour le collège de la Trinité, att. à Ed. Moreau, 1617 ca. Variante, 1er étage
De fait, les lignes générales de ces plans suivent celui de 1607 : cour des classes de forme quadrangulaire, position de l’église identique, de même que la disposition de certaines salles en rez-de-chassée autour de la cour. Sur le premier dessin ici analysé (IVR82_20146902074), le portique flanquant l’église organise la circulation depuis l’extérieur de l’édifice jusqu’à un escalier à trois volées placé dans l’angle sud-est de la cour ; les salles de classe, de taille sensiblement identiques, et des actions scolastiques, plus longue, sont réparties sur les corps de logis est, nord et ouest, le passage desservant les communs étant reporté vers le nord. Sur les deux autres plans, plus éloignés du premier et entretenant plus d’affinités entre eux, les modifications sont plus importantes. Dans le second dessin (IVR82_20146902075), que l’on pourrait considérer comme une variante, l’entrée centrale faisant face au passage vers le jardin est rétablie, et les salles de classes à l’ouest, deux carrées et deux rectangulaires, sont réparties symétriquement par rapport à ce passage ; au sud, l’escalier, désormais à trois volées à retours avec jour, a été déplacé dans l’angle sud-ouest du corps de logis sud et communique avec l’église par la dernière chapelle du bas-côté nord, et la galerie à portique a été supprimée ; à l’est, un couloir distribue désormais les salles de classes, lesquelles ne donnent plus sur la cour d’honneur, et se prolonge sur toute la longueur de l’édifice en longeant le chevet de l’église. De nouveaux éléments de bâti apparaissent au sud de l’église (il semble qu’un four à pain y ait été dessiné), éléments que l’on retrouve dans le troisième plan (IVR82_20146902073) qui semble être celui du 1er étage de la variante précédente (comm. orale A. Céréza). Son tracé est par endroit plus précis (cloisonnement des classes au nord et à l’ouest, modification de la salle flanquant l’église au sud, suppression du couloir de distribution longitudinal à l’est, remplacé par un couloir faisant le pourtour des corps de bâtiment ouest, nord et débouche à l’est sur une vaste pièce à alcôve (un oratoire ?) et au sud sur une grande pièce longeant les tribunes de l‘église.
Il est d’autant plus difficile de commenter ces propositions de modification du plan de Martellange de 1607 que le collège, après l’incendie de 1644, a été en grande partie reconstruit. Toutefois la Grande vue de Maupin qui date, rappelons-le, de 16251 donne quelques éléments de lecture pour ces deux dessins, qui semblent en fait mélanger projet pour les bâtiments du collège, au nord de l'église, et état des lieux de la construction, au sud de l'église. Les plans des bâtiments représentés semblent bien correspondre à une suite de petites maisons flanquant le bas-côté sud de l'église sur la Grande vue de 1625. Cette estampe donne une idée assez précise des bâtiments et élévations du collège de la Trinité avant l'incendie de 1644 : on y retrouve les trois corps de logis en U, de 2 à 3 étages sur rez-de-chaussée, autour de la cour centrale, qui sera pavée entre 1663 et 1667 (AD Rhône, 1 D 10), l'église la fermant au sud, ainsi qu'un corps de bâtiment perpendiculaire au chevet de l'église dessiné sur le plan de Moreau, avec un corps de logis formant angle droit au nord, et au sud-est ce qui semble être la première chapelle des jésuites, édifiée après 1567 (voir ci-dessus). Un corps de bâtiment à un seul étage ferme cette composition au sud-est, et un mur de clôture entourant une cour ferme le tènement à l'angle nord-est.
Grande vue de Lyon de Simon Maupin, 1625, détail
Plan de Simon Maupin, 1659, détail
La nuit du 30 janvier 1644 (AC Lyon. CC 1920, 1644. fol. 19-22), la partie nord-ouest, dans laquelle se trouvent des classes et le premier pensionnat (AD Rhône, 2 D 61, fol. 23), est détruite par un incendie. Dans le procès-verbal dressé le 16 mars 1644 (AD Rhône, 1 D 8, 1574-1711), les dégâts sont évalués à 89 500 livres, somme portée à 200 000 livres dans la Gazette de France, qui rend compte de l’événement (6 février 1644, p. 121). La reconstruction, largement financée par la reine Anne d'Autriche, est assurée sous la maîtrise d’œuvre de Simon Maupin, Benoist Daurolles intervenant à nouveau en tant que maître-maçon. L'événement sera d'ailleurs représenté, tout comme la munificence de la reine, dans le décor peint de la cour réalisé par Pierre-Paul Sevin en 1662 (étudié ; voir dossier IM69001549 et esquisse de Sevin ici). C'est donc sans doute à Maupin que l'on doit la configuration actuelle des bâtiments du 17e siècle. Les travaux sont réalisés entre 1645 et 1657 (MARQUIS, J.-M., 1970, p. 45). Beaucoup moins précis que la Vue de Lyon de 1625, le plan de Maupin de 1659 (AC Lyon. 1 S 171) permet néanmoins d'identifier de nouveaux bâtiments à l'est du tènement, longeant la rue Pas-Etroit et le quai du Rhône : les écuries, la pharmacie (ou apothicairerie) et l'infirmerie, côté nord, organisés autour d'une cour carrée faisant office de jardin des plantes, le tout édifié par Clauda Chana en 1655 (AD Rhône, n. cl.), la chapelle des Messieurs, côté sud. En 1690, une buanderie sera installée à l'arrière des écuries par Aynès père et fils (AD Rhône, 1 D 10).
Un ensemble complexe de bâtiments à vocation multiple. 1638-1673
Le collège de la Trinité intègre de nombreux édifices dont la vocation première n'est pas l'enseignement, qu'il s'agisse de chapelles de congrégations, lesquelles permettent aux jésuites d’asseoir leur influence religieuse au cœur de la cité, ou de bâtiments témoignant de leurs activités culturelles et savantes. Huit chapelles congréganistes sont implantées à l'intérieur du collège. Parmi elles, trois occupent des volumes importants et sont plus ou moins richement décorées. La chapelle de l'Assomption, dite des Messieurs, se situe à l'est de l'église, à l'emplacement d'un terrain cédé en 1638 (AC Lyon. DD 379). Elle est édifiée entre 1640 et 41, le décor intérieur achevé en 1644. La chapelle des Affaneurs (ou portefaix) se situait à l'origine hors des murs du collège, au sud de l'église ; elle sera intégrée dans celui-ci lors de la construction du pensionnat, au 18e siècle. La dernière à être construite est celle des Grands Artisans, en 1673, sur les plans de Jean Bernaise, architecte lyonnais (AC Lyon, GG 158), symétriquement à la chapelle des Messieurs et également parallèle au Rhône, séparée de cette dernière par l'actuel passage Ménestrier.
D’autres constructions, dont certaines sont ici étudiées, sont liées aux activités culturelles savantes du collège jésuite. Elles permettent de mesurer le rôle que ce dernier a joué au sein de l’espace culturel urbain (voir notamment VAN DAMME Stéphane, 2001), réunissant au tournant des 17e et 18e siècles une bibliothèque et un médaillier, un observatoire, un théâtre et une apothicairerie. Cette dernière, démolie lors de la construction de l'aile dite des oratoriens en 1767-68 est visible sur le plan d'état des lieux de 1763 (AC Lyon : 1 S 115), ainsi que sur un plan masse conservé aux Archives départementales, datant probablement des années 1750 (AD Rhône, 3 D 8 ; ill. IVR82_20146902430) : elle était située sur le quai du Rhône, entre la chapelle des Messieurs et l'ancien pensionnat, confinant au nord le jardin médicinal. D'après l'inventaire dressé en 1762 (AD Rhône, 3 D 1), elle occupait les deux étages nord et est du cloître bordant le jardin des plantes et était constituée de plusieurs salles et d'un laboratoire. Destinée à l'origine à satisfaire les besoins du personnel enseignant et des élèves internes, confiée aux soins d'un frère coadjuteur titulaire et d'un aide, elle vendait sa production à l'extérieur et en tirait un revenu annuel important (PICOT, J., 1995, p. 108). Lors de sa démolition, le mobilier fut transféré dans l'apothicairerie de Montluel (boiseries et plafond peint, classés au titre des Monuments historiques en 1993, réf : PM1000279 ; PIERRE, J., 2004).
Les bâtiments du collège n'évoluent plus guère jusqu'à la seconde moitié du 18e siècle. L'essentiel des travaux est lié à la construction la bibliothèque puis de l'observatoire, la grande affaire durant cette période étant celle du Pensionnat (étudié, voir dossier IA69004615).
Plan du rez-de-chaussée, par Jean-François Grand, 1763
Distribution des bâtiments au 18e siècle
Une Description des plans de la maison et Bâtiments du grand Collège et de la maison de la Pension est rédigée après le départ des jésuites en 1762 (AD Rhône, 1 D 15). Ce texte permet de se faire une idée de la distribution, mieux connue par l'état des lieux réalisé par l'architecte Jean-François Grand en 1763, avec l'assistance de Jean-Antoine Morand et des frères Perrache (voir ci-dessous), lequel ne comporte que des différences minimes mais d'importants développements sur l'état des bâtiments et les réparations qu'ils nécessitent, et constitue une précieuse source d'informations.
Les caves du collège sont essentiellement situées sous les corps de bâtiments nord et ouest. Elles comprennent entre autres un moulin à bras (vraisemblablement à la verticale de la boulangerie, angle nord-est) et un dépôt de statues ("quatre anges en pierre de molasse", AD Rhône, 3 D 1, fol. 3). Deux caves se trouvent au sous-sol de l'apothicairerie, et sont carrelées.
Les ailes nord et ouest au rez-de-chaussée du quadrilatère sont dévolues aux salles de classe, lesquelles sont exclusivement à ce niveau. Elles apparaissent relativement peu nombreuses en regard des espaces occupés par les religieux dans les étages et par les pensionnaires dans le bâtiment qui leur est réservé. On y accède par des portes ouvertes sur la cour (7 à l'ouest, 2 au nord). Leur disposition est identique : une chaire pour le professeur, des bancs pour les écoliers, disposés en général perpendiculairement aux ouvertures. Dans l'aile est se trouve le réfectoire des pères, précédé d'un vestibule équipé d'un lavoir. Dans le prolongement de l'aile nord vers l'est prennent place la cuisine, la souillarde, la dépense et la boulangerie, toutes voûtées d'arêtes. La boulangerie est surmontée du logement du boulanger au 1er étage, et d'un grenier à grains au 2e ; une porte ouvre sur la rue du Pas-Etroit (actuel n° 26 rue du Bât d'Argent ?), face à un escalier rampe sur rampe (disparu, actuellement logement). Un passage relie la cour des communs, ou basse-cour, côté Rhône, au quai de Retz. Cette cour est bordée à l'est par les écuries, surmontées d'un fenil, les latrines, un bûcher et la teinturerie de draps dans l'aile sud en retour. Un second passage la fait communiquer avec le cloître et le jardin des plantes. Là se trouvent l'apothicairerie (ou pharmacie), dans l'aile est, le laboratoire, dans l'aile nord, surmontés dans les étages par la chambre du barbier (chirurgien) et des chambres de décharge, où sèchent les plantes. Fermant le cloître à l'ouest, l'aile est de la cour des classes comprend, dans le prolongement du réfectoire, le cabinet du préfet des classes, la chapelle des Hautes classes dite aussi chapelle des Théologiens et des Philosophes et sa sacristie, enfin le "cabinet du portier" ou parloir à l'angle sud-est de la cour, donnant sur la portion de galerie qui joint l'entrée du collège au grand escalier. Un dernier ensemble de salles est positionné autour d’une cour à l’est de l’église : la sacristie de cette dernière, dans l’aile sud, deux pièces réservées au sacristain, l’escalier desservant la tribune de la chapelle des Messieurs, cette dernière en retour d’équerre longeant le quai de Retz, enfin sa sacristie et une salle d'assemblée dans l’aile nord, dite " salle du pillier " (un pilier au centre de la pièce soutient la voûte ; il est actuellement masqué par l'installation de sanitaires).
Le 1er étage est desservi, comme les suivants, par 3 escaliers pour le collège, 1 pour les communs et 1 pour la pharmacie. Ce sont des escaliers à deux volées rampe sur rampe à mur noyau plein, en maçonnerie. Le grand escalier (actuel escalier D) prend son départ dans le corridor longeant l'église sur son flanc nord, dans le prolongement de l'entrée principale, le deuxième dans la tour nord de l'église monte jusqu'à l'observatoire (actuel escalier A), le 3e à la jonction entre l'aile est du collège et la partie est de l'aile nord (actuel escalier C). Les étages sont en grande partie réservés au logement des jésuites et de leurs élèves (avant la construction du pensionnat, aux religieux exclusivement après). L'aile ouest de la cour des classes accueille les frères coadjuteurs temporels et les pères professeurs (AD Rhône, 2 D 64) ; la distribution des chambres s'organise autour d'un couloir central (disposition conservée dans l'actuel appartement du proviseur), avec une antichambre au centre, côté rue, et trois chauffoirs dans l'angle nord-ouest. Dans l'aile nord, elles sont disposées d'un seul côté du corridor, éclairé de baies percées au nord sur la rue Pas-Etroit. Dans l'aile est, une grande antichambre ou vestibule, au débouché de l'escalier, ouvre sur la salle d'assemblée (ou des cardinaux), éclairée des deux côtés ; dans son prolongement, disposées le long d'un corridor, se succèdent la "chapelle des martyrs", la chambre des hôtes et la "chambre des évêques". Au sud, un long corridor (actuelle salle d'étude) longeant l'église au niveau des tribunes, relie l'escalier de la tour nord au bâtiment de la pharmacie, où loge le barbier. Le fond de ce corridor, qui vient buter sur le mur ouest de la chapelle des Messieurs, porte un décor en perspective, peint à l'huile (AD Rhône, 3 D 1, fol. 16) ; le même type de décor se retrouve à l'extrémité des corridors des corps de bâtiment est et ouest de la cour des classes, adossés au mur nord de l'église (Ibid.). Plusieurs chambres destinées aux pères sont également localisées à l'est du chevet de l'église, autour d'une cour et au débouché du grand escalier. Côté nord enfin, l'actuel escalier C conduit à l'infirmerie, qui a sa propre chapelle, et comporte trois chambres au 2e étage ; au-dessus de la boulangerie se trouve la farinière ; lui fait face, au sud de la cour, la cordonnerie, à côté des latrines et, en retour d'équerre, le fenil surmontant les écuries.
Le 2e étage, tout comme le 3e, reprend peu ou prou la même distribution : 42 chambres de religieux (plus vraisemblablement des frères, car sinon c'est la mention "pères" qui apparaît dans l'état des lieux, pour les 1er et 3e étages, où elles sont au nombre de 51) dans les 3 corps de bâtiment de la cour des classes et les corps nord et ouest de la cour située au chevet de l'église, avec une seule antichambre à l'angle des corps de bâtiments nord et est sur la cour des classes, et 2 chauffoirs à son angle nord-ouest. Sur ces deux étages, seules 4 chambres sont équipées de cheminées pour chaque niveau. Au-dessus des tribunes nord de l'église, une suite de salles voûtées d'arêtes (actuelles salles d'étude ou de réunion pour les professeurs du lycée), dénommées "chambres d'embarras" dans l'état des lieux de 1763, est desservie par un corridor également voûté. La dernière pièce, située dans la base du clocher, fait office d'oratoire pour l'étage. C'est à cet étage également qu'un corridor contourne le chevet de l'église, et permet de rejoindre à la fois la bibliothèque par la galerie de Villeroy et le médaillier (voir ill. IVR82_20156901340NUDA). On retrouve de même un oratoire au 3e étage, au chevet de l'église ; une terrasse à balustrade en pierre couvre l'aile sud de la cour des classes.
Au 4 étage se trouvent les greniers, dans les combles des ailes nord et est de la cour des classes, ainsi que dans ceux des bâtiments entourant la cour au chevet de l'église ; côté quai de Retz et place du collège, des toits à deux pans couvrent l'aile ouest de la cour des classes et la bibliothèque. Dans le prolongement des greniers de l'aile nord sont installées la lingerie et la couturerie, laquelle a son grenier au dernier niveau de la tour de l'escalier.
IV. Le Collège sous les oratoriens. 1763-1792
On trouve dans le fonds de la bibliothèque du Collège de la Trinité une estampe gravée à Rome en 1762, représentant sous forme d'un arbre géographique l'ensemble des établissements jésuites érigés dans le monde, classés par provinces (actuellement aux Archives municipales de Lyon, 3 GG 154 ; voir ill. IVR82_20146902180NUCA). Ce document témoigne de la puissance de ces institutions au moment même où la Compagnie est dans le royaume de France menacée dans ses fondements.
Comme pour de nombreux autres collèges en France, l'expulsion des jésuites décrétée en août 1762 par le Parlement de Paris, puis par ceux de province, et entérinée par un édit royal en 1764, va entraîner la réorganisation administrative de l'établissement ainsi que de l'enseignement qui y est dispensé. Le Consulat ayant été débouté de ses prétentions à se faire reconnaître la propriété des biens du grand Collège -- il l'obtiendra en 1772, date à laquelle les échevins feront graver plusieurs d'inscriptions apposées en divers lieux du collège, notamment celle, toujours en place, au-dessus de la porte d'entrée sur la rue de la Bourse ; voir dossier IM69001713] --, les bâtiments sont placés sous la tutelle d'un bureau du Collège. Celui-ci est présidé par l'archevêque Malvin de Montazet ; y siègent également un ecclésiastique, un magistrat du présidial, le procureur général du présidial, deux officiers municipaux, deux notables et le recteur du collège (AC Lyon, DD 379). Le 8 février 1763, le Consulat propose au Parlement un nouveau Plan d'éducation pour le collège, comprenant d'importants changements dans les programmes, davantage orientés vers la langue française, les sciences et l'histoire de France (AC Lyon, 3 GG 153, pièce 3). En 1762, un premier état des lieux des bâtiments est dressé sous le contrôle de Jean-Claude Pupil de Myons, Premier président de la Cour des monnaies et membre du bureau du Collège, consigné sous la forme d'un Procès-verbal de visite du Collège (AD Rhône, 2 D 64).
Le 4 juillet 1763, contre l'avis de la Sénéchaussée qui réclamait un enseignement séculier, le collège est remis aux oratoriens (Ibid. et AD Rhône, 3 D 1). A la demande du Père Laurent d'Anglade, Supérieur de la congrégation de l'Oratoire et nouveau recteur (Almanach de Lyon et du département de Rhône, 1767, p.153), les architectes Jean-François Grand et Jean-Antoine Morand, assistés du maître-maçon Etienne Brillon et de Paul Perrache, dressent le 29 Juillet 1763 un deuxième état des lieux des bâtiments, accompagné d'une estimation du montant des réparations (Description et estimation des réparations à faire dans les Bâtiments du grand Collège et Pensionnat y attenant, AD Rhône, 2 D 65 et 3 D 1) ; chaque pièce y est désignée par un numéro également porté sur le plan détaillé levé par Jean-François Grand, conservé aux Archives municipales (AC Lyon, 1 S 115 1-6 ; la légende de ce plan est également conservée aux Archives municipales, mais sans éléments descriptifs des locaux : AC Lyon, DD 379-19 et 2 Mi 99). Du fait de la diminution des effectifs, et pour subvenir aux dépenses de leur installation, les oratoriens n'hésitent pas à louer les locaux vacants à des particuliers, pratique que la Ville reprendra à son compte une grande partie du 19e siècle : les classes du rez-de-chaussée sur l'actuelle rue de la Bourse sont transformées en boutiques, et des chambres particulières sont créées dans les étages (DEMOGEOT, 1843, vol. 1, p. 445)
Indépendamment des réparations effectuées sous la conduite de J.-F. Grand (AD Rhône, 4 D 4) et de De Gérando (AD Rhône, 3 D 1/32), qui suivent cette prise de possession — laquelle s'accompagne de nombreuses procédures en contestation, tant de la part du Consulat que des jésuites —, les oratoriens ajoutent leur pierre à l'édifice. Souhaitant en effet prolonger la bibliothèque par une terrasse sur le Rhône, avec laquelle elle communiquera par une porte ouverte dans le mur nord, ils font construire une nouvelle aile à l'emplacement de l'apothicairerie et des écuries. Les travaux sont confiés en 1766 au maître-maçon Étienne Gaillard, peut-être d'après des plans de Grand, et sous la supervision des architectes Michel et Munet (sur l'attribution des plans, voir MARQUIS, J.-M., 1970, p. 107) ; après la mort de Gaillard, les travaux sont confiés à sa veuve, qui les mène à leur terme le 10 septembre 1768 (AD Rhône, 4 D 5). Ainsi disparaissent également le cloître et le jardin des plantes qui était lié à la pharmacie. La nouvelle configuration des lieux est connue par les plans levés en 1810, lors de travaux d'aménagement du lycée impérial (AN F17/7839 ; voir ill. ci-dessous), qui n'ont pu être consultés, non plus que les documents les accompagnant, dans le cadre de la présente étude. Une étude diagnostic patrimoniale récente a mis en évidence l'existence d'éléments d'origine sur lesquels s'est appuyée la nouvelle aile (caves, escaliers et refends de la partie est ; ROBIN, A.-S., 2015, p. 39-41). Au rez-de-chaussée ont été installées les cuisines du réfectoire, qui communique avec ce dernier par deux ouvertures pratiquées dans le chevet de l'ancienne chapelle des Messieurs ; dans le prolongement, une pièce sert aujourd'hui de salle des commensaux, dont le plafond est à poutres et solives. Au premier étage de cette aile se trouvait jusqu’en 2016 un logement de fonction, auquel on accède par un escalier en pierre de taille voûté d’arêtes rampe sur rampe soit depuis l’entrée quai Jean-Moulin, soit depuis celle de la cour des cuisines. Les encadrements des portes palières sont en pierre et le sol du palier dallé en pierre également. L’aménagement intérieur date du 19e siècle. Les pièces du logement sont distribuées par un couloir central. Elles comprennent des parquets en chêne à bâtons rompus ou à coupe perdue (sauf la 2e côté cour qui est carrelée en tomettes de terre cuite), des lambris hauts ou à hauteur d’appui et des cheminées. Les plafonds sont à poutres et solives pour les pièces côté cour, ou à voussure pour les pièces côté quai. La dernière pièce côté cour est une chambre avec cabinet de toilette intégré dans un placard, comprenant un lavabo en marbre rouge et des tomettes au sol. Deux escaliers intérieurs ont été créés au 19e siècle et conduisent au comble. Le premier prend son départ dans le vestibule du logement : il est tournant à retours avec jour, en menuiserie ; il ouvre à droite sur le comble, à gauche sur une petite pièce servant de débarras carrelée en tomettes et comprenant une arcade murée côté quai. Le second part d’une petite pièce située au sud du logement, c’est un escalier droit, également en menuiserie. Il conduit à une ancienne chambre de service, en soupente et carrelée en tomettes de terre cuite. Le grand comble sert de grenier. Sur son mur est, traces d’anciennes ouvertures murées (jambages en pierre de taille côté quai, encadrement plus étroits côté cour). Au sud du comble, charpente en partie visible (4 fermes portant des poutres d'env. 40 cm de côté), soutenant de larges dalles de pierre (env. 100 x 150 cm) sur lesquelles reposait la terrasse de la bibliothèque (ill. IVR84_20166902343 et 2346NUCA).
V. De la Révolution à la Première Guerre mondiale
Création et évolution du Lycée impérial (1803)
Les oratoriens restent à la direction du collège jusqu'en 1792 (la congrégation est supprimée par la loi du 18 août), sans que le bureau du Collège parvienne à assurer la continuité de l’enseignement. Les troupes de la Convention s'y installent provisoirement le 9 octobre 1793, après le siège de la Ville. En 1796, l'architecte Forobert et un membre de la municipalité sont chargés de débarrasser le grand collège afin d'y installer l’École centrale nouvellement créée (loi des 25 février et 25 octobre 1795). Provisoirement établie au Palais Saint-Pierre (NIEPCE, L., 1881, p.75), cette dernière ne réintègre les lieux que le 30 septembre 1797 (8 vendémiaire An VI ; AD Rhône, 1 L 1066), mais une partie des locaux restera occupée jusqu'à la clôture des assemblées de la Consulta Cisalpine, en 1801 (AD Rhône, 1 L 1067 et 1072). Devenu lycée Impérial en 1803, placé sous la tutelle de l'Université en 1808, l’établissement prend le nom de Collège royal sous la Restauration, redevient lycée après 1848 et prend le nom de lycée Ampère par décret du 3 novembre 1888 (AC Lyon, 176 WP 050-15).
Plan du rez-de-chaussée, ca 1810 (AN F17/7839)
L'érection de l’école centrale en lycée impérial impose de repenser entièrement l'organisation des espaces pour les adapter aux dispositions de la loi du 11 floréal an X, laquelle stipule notamment que les professeurs doivent être logés au lycée. Les travaux d'aménagements, qui doivent initialement être terminés pour le mois de mars 1803, sont réalisés d'après le devis établi par l'architecte de la Ville Claude-Ennemond Cochet sous la direction de deux de ses collaborateurs, Claude Marion et Jean Perenciol (SAUSSAC, R., 1986, t. 1, p. 304), par Bornarel, maçon, et Creuzet, charpentier. Les bâtiments de l'ancien collège étant dans un meilleur état que ceux du pensionnat, la Ville propose que soient dans un premier temps installés dans les étages du collège les salles de classes et d'études, les logements des professeurs et maîtres d'étude et les dortoirs des pensionnaires (2 au 1er étage, 1 au 2e et 1au 3e). Le réfectoire et la cuisine sont placés du côté de l'ancien pensionnat, dans la maison de la boulangerie, tandis que l'infirmerie est installée dans un local au 3e étage du lycée (Ibid.). Elle décide en outre que les rez-de-chaussée resteront occupés par des boutiques, leurs loyers fournissant une source de revenus appréciable pour l'entretien du lycée. Elle entérine ainsi une situation existant depuis les oratoriens et qui s'est accentuée après 1793 (SAUSSAC, R., 1986, t. 1, p. 299 ; AD Rhône, 2 Q 85 et 4 D 3). Le plan de 1810 (AN f17/7839) montre effectivement que la plupart des anciennes salles de classes ont été cloisonnées, voire entresolées (sur la rue de la Bourse) et comprennent désormais des ouvertures sur rue ; le soubassement côté rue de la Bourse porte par endroit la trace de ces ouvertures (aujourd'hui transformées en fenêtres) qui ont été pratiquées dans le mur pour y créer des devantures. D'autres locaux en rez-de-chaussée du lycée sont occupés par des boutiques, parfois surmontées d'un logement à l'étage, côté quai de Retz (aile des oratoriens) et passage Ménestrier (AC Lyon, 477 WP 002 ; voir ill. IVR82_20156901364NUCA, extrait du cadastre napoléonien), où une fabrique de boutons occupe l'ancienne chapelle des Grands artisans. Enfin la justice de paix du 3e arrondissement et le bureau des poids-publics occupent une partie de l'ancien pensionnat. La démolition des baraquements en fond de cour, côté aile des oratoriens, est prévue sur le plan de 1810, et effective au plus tard en 1849 (plans d'installation de l'Université).
Enfin, dans l'aile est de la cour d'honneur, le réfectoire et la chapelle de la congrégation des Philosophes ont été également cloisonnés, et le cabinet du Préfet fusionné avec la sacristie de la chapelle, vraisemblablement pour créer des salles de classe venant compenser la perte de celles transformées en boutiques, distribution qui perdure aujourd'hui.
Installation des Facultés de lettres, sciences et théologie (1834-1847)
Pour faire suite à l'ordonnance royale du 9 décembre 1833, portant rétablissement de la Faculté des sciences de Lyon, une partie des bâtiments lui est affectée, et les travaux d'aménagement nécessaires votés par la Ville le 30 août 1834 (AC Lyon, 477 WP 005). Entre 1834 et 1835, des amphithéâtres sont créés dans les chapelles des Messieurs et des grands Artisans, ainsi que diverses salles annexes (cabinets des professeurs, salles de collections, AC Lyon, 477 WP 006 ; voir plans de distribution de 1849, ill. IVR82_20156901658 à 1963). En 1836, le lycée est relié au pensionnat par la construction d'une galerie sur voûte au-dessus de la rue Ménestrier, par l'architecte Flachéron (MARQUIS, J.-M., 1970, p. 114), afin de faciliter la circulation entre les deux corps de bâtiments.
Plan du 1er étage, 1849 ca (AC Lyon, 477 WP 001-7)
Les plans dressés en 1849, à l'issue du conflit qui oppose la Ville à l'Université entre 1839 et 1847, accompagnant le décret du 18 juillet 1849, entérinent la transaction entre les deux institutions (11 juin 1847, AC Lyon, 477 WP 001) pour la répartition et l'affection des locaux et donnent un état des lieux de la plupart des modifications apportées aux bâtiments dans la première moitié du 19e siècle (seuls les plans des étages 1, 2 et 3 semblent avoir été conservés : AC Lyon, 477 WP 001-7). Aux termes de cet accord la Ville, reconnue propriétaire de l'ensemble des bâtiments (elle l'était de fait depuis le décret du 9 avril 1811, avec affectation spéciale à l'Instruction publique), garde la jouissance et la libre disposition de tous les locaux non affectés à l'enseignement. Les corps de bâtiments est et nord sont dévolus aux Facultés (partie cernées de rouge sur les plans) : la Faculté des lettres et de théologie occupe l'aile nord (secrétariats dans l'ancienne infirmerie, amphithéâtre et salles de cours dans le prolongement, avec création d'un escalier dans l'angle nord-est de la cour d’honneur (actuel escalier B) pour desservir ces dernières et le seul 1er étage. Au 2e se trouvent l'appartement du recteur et les bureaux de l'Académie, aménagés par René Dardel en 1845-46 (AC Lyon, 477 WP 006). Le reste des bâtiments est affecté au collège royal (parties cernées de bleu), qui occupe désormais également l'ancien pensionnat. Les appartements du censeur et du proviseur, ainsi que l'économat, sont créés au 1er étage de l'aile ouest, dans les anciennes chambres des Pères, configuration qui perdure aujourd'hui (appartement et bureau du proviseur, étudié). L’École de commerce, créée le 20 octobre 1829 et annexée au collège (POUZET, 1937, éd. 1984, p. 38), est logée dans l'aile est de la cour d'honneur et en partie sur l'ancienne cour des communs.
Le corps de bâtiment ouest du collège ne connaît pas de modification fondamentale de sa distribution ; il reste affecté à divers usages de logement (appartement du censeur et du proviseur au 1er étage, que jouxte l'économat, appartement de l'économe et chambres des maîtres et employés du collège au 2e étage, chambres des surveillants, des sœurs et de l'aumônier au 3e étage), infirmerie et lingerie (au 3e étage).
On relève cependant quelques différences notables entre ce qui est convenu dans la transaction de 1847 et ces plans. L'installation de la Faculté des lettres était prévue au 1er étage du 40 quai de Retz (aile des oratoriens, partie sud), le Grand amphithéâtre étant affecté indifféremment aux Facultés des lettres ou des sciences pour les cours les plus fréquentés. La Faculté des sciences s'était vu attribuer le pavillon à l'angle du quai de Retz et de la rue Gentil pour y déployer de nouvelles salles : salle des collections, salle des délibérations, bibliothèque et laboratoire de physique. Le Cabinet de physique devait s'augmenter de toutes les salles du 1er étage " occupées actuellement par la bibliothèque et les collections ". A l'Académie enfin devait revenir le pavillon quai de Retz angle rue Pas-Etroit (où sont effectivement logés ses services et l'appartement du recteur), sauf le rez-de-chaussée qui restait à disposition de la Ville, à condition que les ouvertures et les portes n'auraient aucune communication avec la cour de l'Académie.
La restauration de 1861
Avec la loi Falloux, qui en 1850 met fin au monopole de l'Université sur l'enseignement, les espaces occupés par les diverses administrations sont progressivement libérés : services administratifs de l'Académie en 1860, Faculté des sciences au Palais Saint-Pierre en 1865, jeunes pensionnaires transférés à Saint-Rambert la même année, Justice de paix en 1880. Les travaux d’agrandissement et d'aménagements sont confiés par la Ville à son architecte en chef, René Dardel. De 1859 à 1863, le lycée Ampère et la chapelle de la Trinité font l'objet d'une restauration générale (AC Lyon, 477 WP 007) : ravalement de l'ensemble des façades sur cour et d'une partie de celles sur rue avec piquage, reprise des enduits et badigeon, réparation des toitures et souches de cheminées, démolition du bâtiment séparant la " cour de l'Académie " (emplacement de l'ancien jardin de la pharmacie ; le bâtiment est visible sur le cadastre napoléonien, ill. IVR82_20156901364, parcelle 429 ; il ne figure plus en revanche sur le plan parcellaire de 1864 (AC Lyon, 4 S 136 et 152 ; on notera que ce plan est partiellement erroné : la distribution des ailes nord et ouest du lycée correspond non pas à celle du rez-de-chaussée, mais à celle du 1er étage) et restauration intérieure de la bibliothèque, de l'église et de la " grande salle des cours " (vraisemblablement la chapelle des Messieurs, alors affectée à l'Université et transformée en amphithéâtre). Les lots de maçonnerie et charpente sont attribués à l'entreprise Parot et Baudet, lesquels sont responsables de nombreuses malfaçons qui entravent l’avancement des travaux (rapport de Dardel, 6.9.1860, Ibid.). En outre, le coût de la restauration du décor de l'église s'avérant bien supérieur à l'estimation initiale, celle de la chapelle des Messieurs se trouve ajournée, d'autant qu'elle apparaît moins urgente avec le départ de l'Université, qui doit être installée dans de nouveaux locaux. Par ailleurs, l'exhaussement de la chaussée quai de Retz (actuel quai Jean Moulin) et rue Neuve (actuel passage Ménestrier) en 1860, entraîne un relèvement des seuils de portes et des appuis de fenêtres en rez-de-chaussée.
La quête de nouveaux espaces
En 1872 Bouiller, inspecteur général de l'Université, est le premier à proposer de dédoubler le Lycée. Le projet prévoit d’en aliéner la partie nord, à partir de la Chapelle de la Trinité, et de garder les bâtiments du sud pour un Lycée d’externes et de demi-pensionnaires. Il est parallèlement envisagé de construire hors de la ville un nouveau Lycée pouvant contenir jusqu’à 600 élèves. Le 27 août 1874, Hirsch, architecte en chef de la Ville, envoie au maire un premier rapport sur ce projet (AC Lyon, 477 WP 009), suivi d'un second le 29 septembre de la même année. Alors qu'il a déjà commencé à chercher un terrain et un bâtiment permettant le dédoublement du lycée de Lyon, le maire lui a en effet demandé d’étudier le dédoublement du lycée en deux établissements : un lycée d’externes et de demi-pensionnaires sur le site de la rue de la Bourse et un lycée d’internes à aménager dans un immeuble qui serait acquis par la Ville à cette fin, ou à construire "sur un terrain assez étendu pour qu'ils [les élèves] aient à profusion l'air, la lumière et l'espace qui leur manque dans l'établissement actuel ", ce qui permettrait de faire du lycée Ampère " un vaste externat ouvert à toutes les classes d'âge, depuis les primaires jusqu'aux mathématiques spéciales ". Le rectorat se dit prêt à prendre en charge les frais d'acquisition et de construction de ce nouvel établissement (AC Lyon, 176 WP 050/20, Lettre du recteur de l'Académie de Lyon, 18 mars 1881). Aussi le conseil municipal approuve-t-il, par une délibération en date du 14 avril 1881, la création d'un nouveau lycée avec internat pour les classes supérieures. Le projet ne se concrétisera qu'une trentaine d'années plus tard par la construction aux Brotteaux du lycée du Parc, en 1914.
Entretemps, les questions de place et de salubrité restant au premier plan, d'autres solutions sont élaborées soit par le directeur du lycée, soit par le rectorat ou le Ministère de l'Instruction publique, soit par la Ville (voir SUTEAU, P.-Y., 2010). Elles aboutissent d'une part à la création de l'annexe de Saxe, dans le quartier de la Guillotière, en 1904, d'autre part à celle de l’annexe de Perrache, dans le quartier d'Ainay, en 1909. Cette dernière va accueillir les classes de la 11e à la 4e, répondant ainsi partiellement au vœu de création d'un collège émis par le conseil du 2e arrondissement. Durant le dernier quart du 19e siècle, le site de la rue de la Bourse continue d'être entretenu ponctuellement, en fonction des circonstances. Ainsi en 1877 le projet de rénovation connaît-il un nouvel élan après la victoire des républicains aux élections législatives : les travaux d’assainissement et d’aménagement de nouvelles classes, d'un dortoir et d'un nouveau laboratoire de chimie. Ils ne suffisent cependant pas à résoudre les problèmes récurrents d'insalubrité et d'étroitesse des locaux.
Conclusion
Au cours du 19e siècle, la lente dégradation des bâtiments n'aura donc été compensée que par des travaux ponctuels de ravalement (repiquage des façades de la cour des classes, 1843), de consolidation ou d'aménagements comme ceux conduits par Tony Desjardins entre 1864 et 1866 à la suite du transfert de l'Université au Palais Saint-Pierre (AC Lyon, 477 WP 006, délibération du conseil municipal, 13 juillet 1866 et procès-verbal de cession), ou ceux lancés après 1877, l’expulsion des locataires des boutiques ayant libéré de nouveaux espaces — la bibliothèque du lycée est transférée dans une ancienne salle de classe, au rez-de-chaussée de l'aile ouest de la cour d'honneur (AC Lyon, 477 WP 014, ill. IVR82_20146902188NUCA et 2189NUCA) — mettant ainsi fin, provisoirement, aux projets de démolition de l’établissement, qu'elle soit partielle ou totale : en 1872 (rapport de Bouiller), 1874 (rapport de Hirsch) et 1881 (rapport de Lacassagne) (AC Lyon, 922 WP 011-3).
VI. Le 20e siècle
La construction d’un nouveau lycée dans le quartier des Brotteaux (actuel lycée du Parc) relance cependant le débat sur le devenir des bâtiments, son utilité en centre ville étant remise en cause. En 1912, la revue La Construction lyonnaise propose de le remplacer par un hôtel des Postes et un bâtiment administratif pour les services municipaux, séparés par des parterres fleuris et plantés d’arbres dans l’alignement de la passerelle du lycée(1912, n°1, p. 1-2). De fait, avec le transfert au Parc de l'internat et des classes préparatoires aux Grandes écoles, le lycée est finalement modernisé à partir de 1919 avec la création de salles de classes plus vastes et plus claires dans les anciens dortoirs et salles d'études du pensionnat, actuel collège Ampère (AC Lyon, 963 WP 100), tandis que les bureaux de la Foire et le Tribunal des Prud'hommes s'installent dans l'ancienne bibliothèque, celle de la Ville ayant déménagé au Palais Saint-Jean en 1912 (POUZET, 1937, éd. 1984, p. 45). Par la suite, les réaménagements se feront au gré des circonstances : après la première guerre mondiale, réfection de la toiture sur laquelle le régiment d'infanterie coloniale avait installé un poste d’observation (AC Lyon, 963 WP 100) ; en 1946, des prisonniers allemands sont employés pour la remise en état des bâtiments et la réfection des sols des cours de récréation (AC Lyon, 969 WP 54), et des plans sont levés par le géomètre Albert Caumeil en vue de l'installation d'un système de chauffage central, réalisé au début des années 1950. Durant la même période, des réaménagements sont réalisés afin de regrouper les classes de sciences physiques et naturelles, qui étaient réparties sur trois nuveaux entre le rez-de-chaussée et le 2e étage : les appartements de fonction des agents et surveillants sont transférés au 3e étage, et les classes installées à leur place , sous maîtrise d'oeuvre de l'architecte André Boisson (A Lycée Ampère).
La question de la démolition du lycée reste pendante jusque dans les années 1956-1967. A cette date, les architectes André et Paul Rostagnat proposent, à la demande de Louis Pradel, de reconstruire intégralement le lycée après démolition de la totalité des bâtiments, chapelle de la Trinité comprise (AC Lyon, 725 WP 027-4, liasse 5 fol.1), en commençant par le bloc scientifique, côté Rhône (AC Lyon, 423 WP 131). Lors de cette première phase, les architectes envisagent de garder quelques éléments éléments des bâtiments sur Rhône à titre de témoins archéologiques : une travée de l'aile des oratoriens, le corps central de l'ancienne bibliothèque et l'entrée côté Rhône de l'ancien pensionnat, le tout étant englobé dans un mur rideau en charpente métallique et verre ; leur dessin évoluera en même temps que le projet se radicalisera vers une façade où dominent béton et fenêtres-bandeaux.
L'exécution des travaux est cependant soumise au départ du Tribunal des prud'hommes, lequel ne doit libérer les locaux qu'en 1963 (AC Lyon. 725 WP 027-4 folio 3 : lettre de Louis Pradel, 17 novembre 1961) ; ils ne seront finalement pas réalisés (voir dossier IA69004618, Historique). Les plans parcellaires de la ville entre 1956 et 1985 (AC Lyon, 4 S 136 et 152) montrent d'ailleurs qu'aucune modification majeure n'a lieu durant cette période.
Projet de reconstruction du lycée, par A. et P. Rostagnat, 1956
Projet de reconstruction du lycée, par A. et P. Rostagnat, 1962
Les bâtiments du Lycée Ampère qui étaient jusqu'au 31 décembre 1968 propriété de la ville doivent conformément à la réglementation concernant la création de la Communauté Urbaine, être transférés de plein droit a cet organisme en cours d'installation. 725 WP 027- 4Folio 40 : De l’ingénieur principal Service technique de la Ville de Lyon Rapport sur le Chauffage du Lycée Ampère : l'administration du Lycée faisant son affaire de la création d'un autre gymnase ailleurs que dans la chapelle.
Entre 1996 et 1999, l'atelier d'architectes Bruno Dumetier intervient à la demande du Conseil régional dans la restructuration d'un certain nombre d'espaces du lycée, et élève un nouveau bâtiment au-dessus de l'aile des oratoriens, restaurée à cette occasion (AC Lyon, 1901 W 225). Il remplace la surélévation édifiée au 19e siècle en retrait de la terrasse de la bibliothèque, visible sur un certain nombre de photographies anciennes, et crée une rupture brutale dans le dessin de la façade par le contraste des matériaux (structure en béton armé et métal) et l'opposition des lignes rythmiques (fenêtres en longueur et façade enveloppée dans une structure métallique à lames horizontales ; voir Annexe n°1 : Note descriptive du projet architectural).
En 1519, la confrérie de la Trinité crée une école qu'elle installe dans un ensemble de bâtiments qu'elle possède rue Neuve. L'acte de fondation du collège est conjointement signé huit ans plus tard, le 21 juillet 1527, par la confrérie, les consuls Symphorien Champier et Claude Bellièvre et l'archevêque François de Rohan. Les bâtiments, représentés sur le Plan scénographique dit de 1550 (AC Lyon, 2 S ATLAS 3), sont alors cédés à la Ville ; ils étaient essentiellement constitués de maisons avec cour et grange dont la construction remontait sans doute au au XIVe siècle ; Joseph Pointet en a retracé l’historique jusqu'à la fin du 18e siècle, date à laquelle la quasi totalité des parcelles sur lesquelles a été érigé le collège de la Trinité ont été progressivement acquises soit par la Ville, soit par les jésuites puis les oratoriens (AC Lyon, fonds Pointet, vol. 9 et 10 et îlot 22, f. 25).
Appelés en 1565, les jésuites s'installent définitivement en 1567 dans le collège, dont la Ville reste propriétaire. En 1576 ces derniers projettent un agrandissement dont témoignent deux plans conservés à la Bibliothèque nationale. En 1606, les jésuites signent avec la Ville un nouveau contrat, lequel prévoir la construction de nouveaux bâtiments. Le plan, dressé par Etienne Martellange, est approuvé par le Consulat le 29 novembre 1607 ; la première pierre est posée le 19 décembre 1607 par les prévôts des marchands et les échevins et les travaux sont achevés en 1619. En partie détruit par un incendie en 1644, l’édifice est reconstruit à partir de 1645 par Simon Maupin, qui en assure la maîtrise d’œuvre jusqu’en 1657.
Au collège s'ajoutent de nombreux bâtiments, parmi lesquels des chapelles de congrégations : chapelle des Messieurs (1638), chapelle des Affaneurs (1668), chapelle des Grands Artisans (1673). La bibliothèque est édifiée et aménagée entre 1641 et 1672, le théâtre en 1647, le médaillier vers 1701, l’observatoire en 1702-1703. En 1733, les jésuites font construire un pensionnat au sud du collège, entre le passage Ménestrier et l'actuelle rue Gentil. Les oratoriens prennent possession de l'ensemble en 1762 et font édifier une aile sur le Rhône devant servir de terrasse à la bibliothèque, d’après les plans des architectes Munet et Michel. Après la dissolution de la congrégation en 1792, le lycée devient École centrale, puis Lycée impérial le 24 vendémiaire an XI (16 octobre 1802). Sous la Restauration, il prend le nom de Collège royal, puis de Lycée Ampère en 1888.
Les locaux de l’Université de Lyon, dont la première faculté, celle des sciences, est créée en 1833, seront dans un premier temps installés dans une partie du lycée, avant que les quatre facultés (droit, sciences, médecine et lettres) ne soient réunis dans les bâtiments actuels, achevés en 1896.
En 1925, le transfert au lycée Ampère du tribunal des Prud’hommes et des bureaux de la Foire entraîne le réaménagement de l’ancienne bibliothèque et la création d’un escalier donnant sur le passage Ménestrier, sous maîtrise d'œuvre de Charles Meysson.
En 1994, la Région Rhône-Alpes engage des travaux de remise en valeur puis de restructuration de l’établissement, dont la maîtrise d’œuvre est confiée à l’Atelier d'architectes Bruno Dumetier. L'intervention la plus importante de cette campagne de travaux consiste en la surélévation de l’aile dite des oratoriens sur deux niveaux, entre 1997 et 1999.
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Période(s)
- Principale : 1er quart 17e siècle, 2e quart 17e siècle, 3e quart 18e siècle , daté par source, daté par travaux historiques
- Secondaire : 4e quart 17e siècle, 4e quart 20e siècle , daté par source, daté par travaux historiques
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Dates
- 1607, daté par source
- 1657, daté par source
- 1768, daté par source
- 1999, daté par source
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Auteur(s)
- Auteur : architecte attribution par source
-
Personnalité :
Ménestrier Claude-François Pèreattribution par sourceMénestrier Claude-François PèreCliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
-
Auteur :
Gaillard Etiennearchitecte attribution par sourceGaillard Etienne
Architecte de l'aile dite des Oratoriens
- Auteur : maître maçon attribution par travaux historiques, attribution par source
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Auteur :
Verlasson Françoisarchitecte (incertitude), attribution par sourceVerlasson François
Associé à l'architecte lyonnais Laplante pour la construction de l'observatoire du collège de la Trinité à Lyon
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Auteur :
Monnet Jean-Françoischarpentier attribution par sourceMonnet Jean-François
Actif à Lyon au début du 18e siècle
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Auteur :
Martellange frère Etiennearchitecte attribution par sourceMartellange frère Etienne
Architecte de la Compagnie de Jésus
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Personnalité :
Jacquinot Pèrecommanditaire attribution par travaux historiquesJacquinot Père
Recteur du collège de la Trinité en 1607
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Auteur :
Munet ou Meunet Melchiorarchitecte attribution par sourceMunet ou Meunet Melchior
Actif à Lyon au 18e siècle
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Auteur :
Michelarchitecte attribution par sourceMichel
Actif à Lyon dans la 2e moitié du 18e siècle ; a travaillé au collège de la Trinité
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Auteur :
Daurolles Claude, Pierre et Benoît , dit(e) Monard père et filsmaître maçon attribution par sourceDaurolles Claude, Pierre et Benoît
Claude, Pierre et benoît Daurolles, dit Monard père et fils, actifs à Lyon au milieu du 17e siècle
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Auteur :
Dumetier Brunoarchitecte attribution par sourceDumetier Bruno
Architecte de la surélévatio
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Auteur :
Cochet Claude-Ennemond-Balthazardarchitecte communal attribution par travaux historiquesCochet Claude-Ennemond-Balthazard
Grand Prix de Rome en 1783, architecte de la Ville de Lyon en 1795, professeur à l’École des beaux-Arts de Lyon (1814-1824)
Voir Maynard, Louis, 1932, vol. 2 p. 41
- Auteur : maître d'oeuvre, architecte communal attribution par travaux historiques
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Auteur :
Perenciol Jean-Antoinearchitecte communal attribution par travaux historiquesPerenciol Jean-AntoineCliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
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Auteur :
Creuzet Michelentrepreneur de maçonnerie attribution par travaux historiquesCreuzet Michel
Entrepreneur à la Guillotière dans la première moitié du 19e siècle
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Personnalité :
Noirot Joseph Mathias , dit(e) dit : Abbé Noirotpersonnage célèbre attribution par travaux historiquesNoirot Joseph Mathias
Enseigne la philosophie au collège royal de Lyon de 1827 à 1852. A notamment pour élève Hippolyte Fortoul, ministre de l'Instruction publique de 1851 à 1856.
Notice biographique : voir http://museedudiocesedelyon.com/MUSEEduDIOCESEdeLYONnoirot.htm, extrait de HOURS, H., L'Eglise à Lyon, 1997, n°6
Édifice de plan rectangulaire, comprenant quatre corps de bâtiment autour d'une cour rectangulaire. Au sud de celle-ci se trouve une galerie bordant le flanc nord de l'église. Le corps de bâtiment nord se prolonge vers l'est pour rejoindre l'aile dite des oratoriens, corps de bâtiment élevé le long du Rhône, bordant la cour des cuisines à l'est. Ce corps de bâtiment abrite des logements de fonction. Strictement ordonnancée, sa façade comprend un rez-de-chaussée à bossage en table continu percé de baies à clef saillante, de deux portes cochères latérales et d’une porte décentrée, séparé des niveaux supérieurs par un bandeau en pierre de taille. L’étage carré est surmonté d’un étage en surcroît éclairé par des oculi dont les encadrements s’inscrivent dans des tables oblongues ; il est couvert d’une terrasse à balustres. La composition obéit à un rythme ternaire de 3x4 travées, différenciées à la fois par un léger ressaut en partie centrale et par d'étroites tables séparant les 4 baies latérales. Les baies centrales se distinguent également par une ornementation plus riche, une table barlongue monumentale les réunissant aux oculi du niveau supérieur ; ce sont aussi les seules pourvues de garde-corps en fer forgé. La surélévation réalisée par l'Atelier d'architectes Bruno Dumetier en 1997-99 présente un fort contraste par les lignes horizontales de l’habillage métallique masquant les deux étages de classes édifiés sur la terrasse en retrait de la façade du 18e siècle. Un escalier hors-oeuvre, tournant à retour sans jour et en béton, est adossé à la façade sur cour de ce corps de bâtiment, et dessert les salles de classes des étages supérieurs.
Située sur la rue de la Bourse, l'élévation principale se compose de 16 travées et s'élève sur 3 étages carrés. La porte d'entrée, latérale (étudiée : voir dossier IM69001713), jouxte l'entrée de la chapelle de la Trinité. A l'extrémité nord de cette élévation, l'absence d'enduit correspond à l'enlèvement d'une ancienne fontaine (mise en place en 1772 ; MARQUIS, J.-M., 1970, p.109), dont il subsiste l'arrivée d'eau. Au rez-de-chaussée, baies cintrées à chambranles plats et appuis saillants ; certaines baies ont été partiellement murées (boutiques ouvertes sur rue au 19e siècle). Aux niveaux supérieurs, baies rectangulaires à chambranles plats (à l'origine à meneaux et traverses), soulignées au niveau de l'allège par un bandeau mouluré. Les baies du 4ème niveau sont carrées à chambranles plats.
L'élévation latérale nord se compose de 21 travées. Les trois dernières travées s'élèvent sur 4 niveaux, les autres possèdent un 5ème niveau éclairé par des œils de bœufs ou des baies cintrées. Les baies des niveaux inférieurs sont identiques sur toute l'élévation ; au 2ème et 3ème niveaux, elles sont soulignées au niveau de l'allège par un bandeau en pierre de taille mouluré. Les avants-toits sont fermés.
L'élévation postérieure borde la cour des cuisines à l'ouest. Elle possède 13 travées, 2 étages carrés, un demi-étage et 1 étage de comble, éclairé alternativement par un œil-de-bœuf et par une baie rectangulaire.
Dans la cour d'honneur, plantée de 8 platanes, anciennes portes de classes au rez-de-chaussée des élévations est, nord et ouest, basses, étroites et en plein cintre, avec clef saillante. Dans l'angle nord-est, porte à deux vantaux avec panneaux vitrés protégés par une grille en fonte à motifs en étoile, ouvrant sur un escalier tournant à retours avec jours et trois volées (escalier B) desservant uniquement le 1er étage. Les fenêtres du rez-de chaussée sont cintrées et surélevées, celles des niveaux supérieurs sont rectangulaires (autrefois à meneaux, certains encore en place) à chambranles plats, soulignées au niveau de l'allège par un bandeau. Certaines baies possèdent encore leurs meneaux. Le niveau de combles des corps de bâtiment est, ouest et nord est éclairé par des œils de bœuf.
L'élévation sud de la cour d'honneur comporte 3 niveaux. Une galerie à portique rythmée de serliennes (certains piliers comportent des graffitis anciens : voir ill. IVR82_20136902052NUCA à 2054NUCA), sur le mur de laquelle a été placé le monument aux morts des guerres de 1914-18 et 1939-45 (étudié), est couverte d'un plafond à poutres et solives et surmontée de deux niveaux de 5 travées, percés par des baies rectangulaires à meneaux soulignées au niveau de l'allège par un bandeau en pierre. La couverture en terrasse, aménagée en lieu de récréation pour les lycéens, est séparée du dernier étage par une corniche en pierre.
Le nord et le sud de la cour d'honneur sont pourvus de préaux. Le préau sud est constitué d'une verrière montée sur charpente en bois, portée par des colonnettes en fonte reposant sur des socles octogonaux en pierre, surmontées de chapiteaux et renforcées de consoles à volutes. Le préau nord, plus récent, est fait de colonnes en acier creux renforcées à la base et d'une charpente métallique portant une verrière.
La porte d'entrée du lycée (voir IM69001713) ouvre sur un couloir donnant accès à la cour d'honneur, prolongé par la galerie sud attenante à l'église. Les deux sont couverts d'un plafond à poutres et solives ; une porte à deux vantaux en chêne surmontée d'une imposte en fer forgé (19e siècle) les sépare. Une porte en plein cintre ouverte au niveau de la deuxième travée de la galerie permet d'accéder directement à la chapelle.
A l'extrémité est de la galerie, une porte en plein cintre ouvre sur un couloir couvert en voûte d’arêtes, lequel conduit à l'ancien escalier principal du collège (actuel escalier D), qui dessert tous les étages. Cet escalier, rampe sur rampe avec repos, est à mur noyau plein en pierre de taille. Dans les murs nord et sud de ce couloir se trouvent deux anciennes baies murées : l'une permettait de rejoindre le chevet d ela chapelle par un passage ouvrant sur la cour qui flanque l'abside dans sa partie nord-est, l'autre la chapelle dite "des Philosophes", actuellement occupée par une salle de classe.
Deux autres escaliers sont situés dans le corps de bâtiment nord. Le premier (escalier B) est en pierre
de taille, suspendu à jour central et deux volées ; il ne dessert que le 1er étage de l'aile nord, tandis que le second (escalier C), en pierre de taille et maçonnerie, rampe sur rampe à deux volées et mur noyau plein, s'élève jusqu'au dernier étage de même corps de bâtiment.
Distribution
Au 1er étage, corps de bâtiment ouest : secrétariat de l'administration, bureau et appartement du proviseur ; corps de bâtiment est : salles de classe et "musée Ampère" (salle 125), renfermant les collections d'instruments scientifiques ; corps de bâtiment sud (1er niveau de la galerie) : salle d'étude pour les classes préparatoires ; corps de bâtiment nord : salles de classes. Sur la cour des cuisines, corps de bâtiment sud : ancienne salle de physique, couverte par un plafond à poutres et solives. Au 2ème étage, corps de bâtiment nord et est : salles de classes ; corps de bâtiment ouest : logements de fonction ; corps de bâtiment sud (2e niveau de la galerie) : espace dit Béranger, salles de travail et de réunion distribuées par un couloir longeant la cour, aménagées dans les salles dites "salles d'embarras" au 18e siècle, couvertes en voûte d'arêtes. Une niche ménagée dans le mur à l'est du couloir correspond à un ancien oratoire. Sur la cour des cuisines, corps de bâtiment sud, aux 1er et 2e étages : ancienne salle de sciences naturelles, au-dessus de l'ancienne salle de physique, toutes deux flanquées de salles des collections, avec plafonds à poutres et solives datant vraisemblablement du 17e siècle (voir ill. IVR82_20136901547NUCAQ). Les 3ème et 4ème étages sont entièrement occupés par des salles de classes, et des logements dans l'aile nord. L'accès au comble avec charpente à ferme simple se fait par un escalier droit en charpente, dans le corps de bâtiment est, à proximité du clocher de l'église. Côté est, logements aux 1er et 2e étage (ancienne aile des oratoriens), puis salles de classe dans la surélévation de Dumetier, desservies par un escalier hors-oeuvre sur la cour des cuisines
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Toitstuile creuse, tuile mécanique, acier en couverture, matériau synthétique en couverture
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Plansplan rectangulaire régulier
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Étagessous-sol, 3 étages carrés
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Couvrements
- voûte d'arêtes
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Élévations extérieuresélévation à travées
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Couvertures
- toit à longs pans pignon couvert
- terrasse
- toit à deux pans pignon couvert
- croupe
- toit en pavillon
- appentis
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Escaliers
- escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
- escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour suspendu, en maçonnerie
- escalier dans-oeuvre : escalier droit
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Autres organes de circulationascenseur
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État de conservationbon état, inégal suivant les parties
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Techniques
- peinture
- sculpture
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Représentations
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Statut de la propriétépropriété publique, Propriété de la Métropole de Lyon
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Intérêt de l'œuvreà signaler
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Éléments remarquablesescalier, cour, chapelle
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Protectionsinscrit MH, 1944/09/22
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Précisions sur la protection
Le lycée, à l'exception de la chapelle classée : inscription en totalité par arrêté du 22 septembre 1944, sur intervention de Louis Hautecoeur.
Référence: PA00117788
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Référence MH
Éléments remarquables :
Escalier principal de l'ancien Collège (Escalier D)
Escalier nord de la cour d'honneur (Escalier B)
Escaliers de l'ancien Pensionnat (Escaliers G et H)
Cour d'honneur
Chapelle des Messieurs (actuel réfectoire)
Médaillier
Une extension de protection serait souhaitable pour le décor plafonnant de la chapelle des Messieurs et le médaillier (classement).
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Chercheuse au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel d'Auvergne-Rhône-Alpes (2006-...)