La paroisse de Saint-Offenge-Dessus aurait été fondée au 13e siècle par des bénédictins de l'abbaye d'Ainay, à Lyon. Une église est édifiée à l'emplacement de l'actuelle ; elle est visitée par saint François de Sales en 1606 (elle est alors sous le vocable de Saint-Pierre et Saint-Paul). L'église a pu être vidée de son mobilier en 1794.
Les travaux de Trivelli en 1819
Le plan-masse de l'église sur la mappe sarde (vers 1730) est similaire au plan d'état des lieux dressé en juillet 1819 (voir infra) avec une chapelle au nord, le clocher et la sacristie au sud. Le clocher avait peut-être un couronnement complexe, ajouré (une note des dépenses de réparation de l’église et du presbytère, en juin 1818, mentionne l'achat de "carreaux de vitres aux fenêtres de l’église et à la lanterne", terme que l'on peut comprendre comme étant le couronnement ajouré du clocher ; AD Savoie, 11 FS : 563), et en forme de bulbe (?) puisqu'une une visite pastorale de 1833 mentionne "une flèche singulière et à forme de cloche" sur le clocher.
En 1819, les travaux sont provoqués par l'apparition d'une fissure dans la voûte du chœur, mais les travaux doivent aussi permettre d’agrandir l’église, qui est trop petite, en l'allongeant du côté du chœur qui conserve un chevet plat, et de déplacer la sacristie qui est mal située (devis signé François Rossert (?), AD Savoie, 11 FS : 563). L’architecte piémontais Bernard Trivelli est chargé du chantier. Il dessine le plan en juillet 1819 (état des lieux avec parties à démolir ou à construire), et le 17 août l’adjudication est accordée à Joseph Bollon, charpentier né et domicilié à Chambéry (pour 1230 £ moins 180 £ de matériaux fournis). Les travaux prennent du retard, faute de matériaux à pied d’œuvre, mais ils sont réceptionnés le 23 septembre 1820 par Trivelli.
La reconstruction (milieu 19e siècle ?)
Cependant cet état de l'édifice est largement reconstruit, clocher compris, entre le 2e et le 3e quart du 19e siècle, peut-être selon le projet est fourni par l'architecte Joseph Tournier en 1847 (Trivelli étant décédé en 1844) et réalisé peu après. La visite pastorale de Casalis, en 1849, indique que l'église est de construction très ancienne et que les travaux d'agrandissement du chœur ont été effectués récemment (ce qui peut correspondre aux travaux de Trivelli) ; en 1861, une délibération du conseil municipal indique que l'église est "neuve" ; une autre délibération mentionne la nécessité de reconstruire la sacristie en 1866. A l'issue de ces travaux, l'église se présente comme un édifice de même implantation que l'église précédente mais de plan-masse bien différent : plan en croix latine à chevet semi-circulaire, avec une tour-clocher greffée à l'est de la chapelle nord et une sacristie en pendant à l'est de la chapelle sud. La façade est sobrement dotée d'une porte rectangulaire surmontée d'une fenêtre en hémicycle et d'un oculus pour le comble ; deux vantaux de porte double cintrée, à décor de panneaux losangés, réputés provenir de l'ancienne église montrent le total changement de parti de cette ouverture.
Les travaux de gros entretien (2e moitié 19e siècle - 20e siècle)
Les toitures ont été refaites en 1872 (église), 1887 (sacristie, consolidation de la toiture de la coupole ; AC) et 1898 (clocher). La photographie de l'école réalisée en 1888 permet de voir l'allure de l'église, en particulier la façade et le clocher, à cette époque (AD Savoie. Série T : 1266, voir lien web).
Le toit est réparé en 1948 (Jean Pégaz charpentier à Annecy).
Enfin une importante campagne de travaux (façades et toiture), est menée entre 1954 et 1959, sous la direction des architectes aixois Ramus et Delafontaine ; le devis passe de 4 300 000 à 5 523 000 puis 6 615 000 F, et pour le financer la commune réalise un emprunt et des coupes extraordinaires en 1958 et 1959. L'aspect actuel de l'église (clocher avec flèche carrée à égout retroussé, toitures et corniches, crépi, régularisation des encadrements des fenêtres) est issu de ces travaux.
Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )