Dossier d’aire d’étude IA73004342 | Réalisé par ;
Guibaud Caroline (Rédacteur, Enquêteur)
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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  • inventaire topographique, Inventaire du Parc naturel régional du Massif des Bauges
Présentation de la commune d'Épersy
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Parc naturel régional du Massif des Bauges

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Hauts de l'Albanais
  • Adresse
    • Commune : Épersy

Introduction historique

Épersy sur la mappe sarde

Au début du 18e siècle, à l'époque de l'établissement de la mappe sarde (vers 1730), la commune ne compte que deux écarts en plus du chef-lieu : les "village de Burnat" et "village de Peché", dont les noms semblent issus d'une famille éponyme (on trouve plusieurs Bournat dans le premier et un Claude Peché dans le second) et qui sont chacun pourvu d'un four à pain (appartenant à un communier, mais sans doute partagé ; il n'y a pas alors d'autre four à pain en dehors du chef-lieu). Ces deux petits écarts, qui ne comptent que deux et quatre fermes chacun, prennent par la suite le nom de hameau des Bois.

La population se concentre donc au chef-lieu, qui compte 41 maisons (ou maisons et granges, maisons et cours). Le reste de l'habitat se compose de fermes isolées, avec deux "mas" dont le nom est toujours présent dans la toponymie (les Troncettes, une maison et deux granges, correspondant à la ferme IA73004376 ; Tuésy, une grange correspondant à une ferme remaniée, 2015 A8 947, non repérée) et d'autres dont le nom (souvent encore présent sur le cadastre pour des parcelles bâties) a été remplacé par un anthroponyme : une maison, grange et cour à Drillier (les Dagand, correspondant à la ferme non repérée 2015 A8 1297, 1298), les maison et moulins des Côtes vers les moulins (Chez Prima, IA73002684), ou par un nouveau toponyme : une maison et une grange au Mollard (la ferme des Ires, IA73004351), une grange au Pin (ou Lepin), à proximité de la ferme de Champ Devant (IA73004373), une petite grange aux Côtes (vers la ferme IA73004374, aux Tronchettes, au sud du lieu-dit). Certains sites ont disparu, comme les trois granges de Favié (vers la route entre le chef-lieu et la Cave) ou les deux granges des Côtes vers les Moulins. Les autres écarts sont apparus au 19e siècle (la Cave, la Verdasse).

La propriété noble est peu étendue dans la commune : François Amédé de Loche possède une grange Entre Deux Nants (actuellement les Bois) et Benoît de Chanay de Regard, les moulins, maison et grange des des Côtes vers les moulins (Chez Prima) (tous deux ont également des prés, champs ou châtaigneraies dans la commune, tandis que le comte Aynard de Grésy possède une parcelle de marais et le comte de Mouxy une parcelle de broussaille.

Répartition chronologique du bâti

Le bâti antérieur à la 2e moitié du 19e siècle est rare : seule une habitation du village (IA73004364) présente un ensemble significatif d'encadrements moulurés datables du 16e ou 17e siècle. La ferme des Ires (IA73004364) peut remonter au 18e siècle pour une partie de ses bâtiments (transformés), dont un porte la date 1763). 12 dates portées (concernant 8 maisons, fermes ou moulin) ont été relevées (1763, 1836, 1850, 1855, 1866, 1869, 1872, 1875, 1892, 1897, 1910, 1935) ; à l'exception de la dernière, elles sont toutes gravées sur un linteau ou sur la maçonnerie, et non sur des pièces de charpente.

Introduction topographique

La commune est implantée sur une zone de collines dont l'altitude culmine autour de 550 m (la commune va de 343 m, au bord du Sierroz, à 564 m pour la colline des Chatenets, partagée avec la commune de Mognard). Avec 320 ha, c'est l'une des plus petites communes de l'arrondissement. Elle est limitée au sud-est par le cours de la Monderesse, puis du Sierroz où elle se jette ; la route des Bauges (D 911) surplombe ces cours d'eau. Les autres limites suivent un tracé sans rapport avec la topographie. Le cours du Sierroz a alimenté plusieurs moulins, associés à des cafés au 20e siècle du fait de leur position en bordure de route, à la Verdasse et chez Prima.

Caractéristiques de l'architecture

Les croix de chemin

Sept croix de chemin ont été vues lors de l'enquête de terrain en 2015 (en plus de la croix du cimetière), mais la documentation en recense quatre autres, en bois, qui ont été détruites : au centre du hameau des Bois (voir IA73004382) ; au hameau des Dagand, à côté du four (voir IA73004378) ; sur le chemin de Plan Péri, au sud-est du chef-lieu ; et la croix Viardot au carrefour de la route de la Verdasse et du chemin de Champ Devant, au sud-ouest du chef-lieu, dont il restait en 2015 le montant vertical en mauvais état. Le bois est le matériau de prédilection de ces édicules, puisque sur les croix repérées, deux sont en bois et les témoignages rapportent que deux autres, la croix Léger et la croix Berthet, étaient également en bois avant d'être refaites.

Les fermes

L'habitat est semi-dispersé, avec un gros village central, trois petits écarts (les Bois, les Dagand, la Cave) et une part importante du bâti isolé : sur les 16 fermes repérées six sont au chef-lieu, quatre en écart et six isolées. les constructions sont implantées au pied des collines, sauf le chef-lieu qui occupe le sommet plat d'une petite butte. On trouve des fours à pains partagés au chef-lieu et dans les écarts, ainsi que dans la moitié des fermes isolées. Des fontaines sont dessinées sur le cadastre, au chef-lieu (cadastre français, 1907) et dans les écarts (cadastre rénové, 1937), mais aucun bassin public ou partagé ne subsiste, sauf le bassin des Caves et le lavoir du Novelet, dit "source des oiseaux" (cadastre rénové, mais déjà dessiné sur le plan cadastral de 1907), qui est une petite mare bordée de dalles inclinées, sans bassin en béton.

Deux maisons ont été repérées dans la commune, toutes deux édifiées pour des citadins d'Aix-les-Bains venus se retirer à la campagne.

Les constructions sont généralement non mitoyennes (ce qui est logique pour du bâti isolé), sauf au chef-lieu ou en écart, où la mitoyenneté semble découler d'épisodes de partage-agrandissement d'un bâtiment non mitoyen à l'origine. Ce sont essentiellement des fermes qui présentent une juxtaposition des fonctions (habitat et dépendances) sous le même toit (70 % du corpus en incluant la variante où l'étable est située derrière la grange avec accès en façade latérale ou arrière). La plupart des écarts sont édifiés sur des replats. Les fermes ont généralement des habitations d'une travée avec un étage, avec des parties agricoles juxtaposées. Un tiers a un sous-sol. Les édifices ont fréquemment un rez-de-chaussée et un étage carré, desservi par un escalier intérieur (75 % des cas) ou plus rarement extérieur (quatre fermes ont un escalier extérieur avec un pallier pour desservir la porte haute). La ferme des frères Besson, au chef-lieu, avec son logis dissocié à trois travées et sa vaste grange-étable a un caractère plus exceptionnel. Les édifices sont en moellon calcaire, mais le pisé est assez largement utilisé pour des portions de mur, en étage et sur les élévations postérieures surtout. Les matériaux sont enduits, avec la présence d'enduit peints (encadrements et angles à décor de faux appareil : concerne quatre fermes repérées, par exemple IA73004346, plus des exemples non repérés). La molasse est largement utilisée dans les chaînages et les encadrements.

Les toits sont à longs pans et demi-croupe, en ardoise ou fibrociment (un peu plus de la moitié des cas) ou en tuile plate mécanique (les matériaux sont souvent mélangés). Les toits sont des réfections, en général avec surélévation et remplacent des toits en chaume dont plus aucun exemple ne subsiste.

Les activités

Si la commune compte encore une soixantaine d'exploitations dans les années 1930, leur nombre tombe à 25 en 1980, avec une surface moyenne de 10,59 hectares ; il est intéressant de signaler qu'en 1980, 48% des agriculteurs étaient des double actifs (Histoire des communes savoyardes).

La vigne, les châtaigniers et le tabac

On constate dès la mappe sarde la présence de vignes, 64 parcelles réparties au sud et ouest de la commune, et de châtaigniers (144 parcelles). Au 20e siècle, quelques vignes subsistent à Champ Devant et sur le versant regardant Grésy-sur-Aix, mais cette culture se présentait surtout sous forme de treilles, arrachées dans les années 1970 ; il restait 2 ha de vignes dans les années 1980 (Histoire des communes savoyardes), qui ont depuis disparu. En lien avec la présence de vigne, mais aussi de vergers, quatre pressoirs ont été vus ou mentionnés lors de l'enquête. D'après les témoignages oraux, la commune reste renommée pour ses châtaigniers jusqu'au 20e siècle.

Dans le 3e quart du 20e siècle, le tabac a été cultivé dans trois exploitations (oral), en particulier aux Tronchettes (voir IA73004376). Il était livré à la manufacture de Rumilly. Cette culture de rapport a trouvé ici une bien moins grande diffusion qu'à Mognard ; le séchage des feuilles était réalisé dans le comble de l’habitation ou dans une grange aménagée à l'aide de perches.

Par la suite, c'est la culture du maïs qui s'est développée sur ce secteur.

L'élevage laitier

Un document du 4e quart du 18e siècle, cité par l'Histoire des communes savoyardes, indique que le nombre d'ovins est alors presque équivalent à celui des bovins (autour de 130 têtes), équilibre qui va ensuite largement évoluer en faveur de l'élevage laitier bovin. Le nombre des bovins a atteint son maximum en 1970. Le lait était transformé par une fruitière établie à Mognard, qui a fermé au milieu des années 1980.

Épersy est devenue une commune déléguée au sein de la commune nouvelle d'Entrelacs le 1er janvier 2016. La nouvelle numérotation cadastrale ajoute le préfixe 108 (les trois derniers chiffres du code INSEE de la commune d'Epersy, 73108) devant la lettre de section et le numéro de parcelle.

Documents d'archives

  • AD Savoie. Série C : 2806. Cadastre général de Savoie. Livres des numéros-suivis du géomètre et du trabucant de la commune d’Épersy (...). Registre in-4° cartonné, 461 feuillets, papier. 1729-1730.

    Transcription format xls accessible en ligne, www.savoie-archives.fr : Liste des parcelles par numéro avec noms des propriétaires et des lieudits (transcription de l'Atlas de M. Barbero coté 4Num 214).

    AD Savoie : C 2806
  • AD Savoie. Série 3P : 426. Tableau indicatif des propriétés foncières, de leurs contenances et de leurs revenus. 1907.

    AD Savoie : 3P : 426

Bibliographie

  • Epersy. Bulletin municipal n°20. 2015, édition mars 2016. Multigr. 38 p. ill.

  • PAILLARD, Philippe (dir.), Histoire des communes savoyardes. Tome 2 : Aix-les-Bains et ses environs. Les Bauges - La Chartreuse - La Combe de Savoie - Montmélian, Roanne, Le Coteau : éditions Horvath, 1984.

    p. 89-91

Documents figurés

  • Copie de la mappe originale (plan cadastral) de la commune d'Épersy. Signée Cocelli, directeur de la péréquation générale / 1 dess. : lavis, papier collé sur toile. Echelle : 1:2372. Dimension : 159 x 113 cm. 1732 (AD Savoie. C 2805, mappe 216 ; disponible en ligne, http://www.savoie-archives.fr/ ; 5 vues : G, 1 et 2).

    AD Savoie : C 2805
  • Plans cadastraux du premier cadastre français d'Épersy / Parte (géomètre de 1ère classe). 10 dess. : lavis sur papier. Échelle : 1:10 000 (tableau d’assemblage) ; 1:1000 (sections). 1907 (AD Savoie. 3P : 7128).

    Tableau d'assemblage ; section unique, feuilles 1 à 9. Disponible en ligne, http://www.savoie-archives.fr/.

    AD Savoie : 3P : 7128
  • Plans cadastraux du cadastre rénové en 1937 et mis à jour en 1988 / 11 dess. : tirages de plan sur papier. Échelle : 1:10 000 (tableau d’assemblage) ; 1:1000 (sections). 1937, 1988 (AD Savoie. 3P : 7129).

    Tableau d'assemblage ; section A, feuilles 1 à 10. Disponible en ligne, http://www.savoie-archives.fr/.

    AD Savoie : 3P : 7129

Annexes

  • Edifices non repérés
Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2017
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Parc naturel régional du Massif des Bauges
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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