Dossier d’œuvre architecture IA74002780 | Réalisé par
Guibaud Caroline (Rédacteur, Enquêteur)
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique, Inventaire du Parc naturel régional du Massif des Bauges
Ferme
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Parc naturel régional du Massif des Bauges

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hauts de l'Albanais
  • Commune Mûres
  • Lieu-dit Champ Blardet, la Grangerie, le Champ Quartier
  • Cadastre 1730 568 Mas du Champ Quartier ; 1887 B5 167 la Grangerie ; 2017 B5 168, 170 Champ Blardet

Sur la mappe sarde (vers 1730), le site correspond au mas de Champ Quartier : une grande maison isolée, avec cour, appartenant à Charles de Grenery [Graneri], marquis de La Roche, qui est également propriétaire du château de Pierre Charve. La vaste propriété Graneri de La Roche, puis Simond, qui s'étendait du Sierroz au chef-lieu, comprenait une autre ferme (en plus du château), dite mas de Pierrecharve (n°573, 575 et four 574, puis domaine de Grand Champ/la Grangerie sur le cadastre de 1887, C2 97 et 98, actuellement C2 870 à 872, non repéré). L'ensemble passe en 1839 à la Congrégation de Charité (ou hospice) de Rumilly (pour l'historique détaillé, voir IA74002780) puis est revendu par lots dès 1840 : un domaine de 100 journaux (environ 33 ha), qui devait comprendre les deux fermes du château de Pierre Charve, est acheté par Jacques Ducret (1790-1847), originaire de Champfromier, dans l'Ain (Passerelle, n°4, et voir IA74002779). Ce dernier lègue ses biens à son neveu François Marie Ducret.

François Marie Ducret est né en 1818, et comme son oncle à Champfromier, donc en France alors que la Savoie est redevenue sarde (entre 1815 et 1860) d'où le surnom de "Français" qui lui est donné ainsi qu'à la propriété, dite "plaine du Français". Il est titulaire d'une formation de compagnon en charpenterie (Passerelle, n°20) et s'installe à Mûres avant 1857 (il est conseiller municipal à cette date), où il est maire de 1870 à 1884. Les recensements le localisent au lieu-dit la Grangerie : en 1861 il est recensé comme cultivateur, marié, avec une maisonnée de huit enfants et quatre domestiques. Jusqu'en 1872 il n'y a qu'une seule famille (et donc sans doute un seul bâtiment) sur ce lieu. Une seconde maison est construite ensuite (voir IA74002781) ; François Marie Ducret possédait également la maison de Grand Champ (non repérée), et une fois ses fils devenus chefs de ménage, a pu habiter l'une ou l'autre.

La première fruitière de Mûres aurait été installée dans cette ferme dès 1864. La fruitière de la Grangerie est mentionnée dans une délibération de 1888 (AD 74, E Dépôt 194. 1D : 4, délibération du 2 décembre 1888). Un fruitier est signalé à la Grangerie au recensement de 1891. Les traces de cette activité, qui aurait occupé des espaces du rez-de-chaussée (cave médiane) ont disparu et la fabrication s'est sans doute intégralement reportée sur la fruitière de Faraudet (voir Présentation de la commune ; détruite) entre la fin du 19e et le début du 20e siècle.

L'édifice actuel est majoritairement datable du milieu 19e siècle, avec des remplois d'encadrements anciens (un jour chanfreiné sur la grange-étable) et des remaniements postérieurs (réfection de la façade, avec reprise d'ouvertures et de l'escalier en ciment ; les façades nord et ouest conservent leurs encadrements en molasse) : la partie ouest (habitation) est antérieure (chaîne d'angle) à la grange-étable. L'étage de la partie ouest a été aménagé en habitation sans doute vers la fin du 19e siècle, lorsque le nombre de familles s'accroît à la Grangerie. Un corps de bâtiment est ensuite bâti en retour au sud-est ; il figure sur le cadastre rénové (à jour pour 1941). La partie nord de ce corps de bâtiment aurait été aménagée en cave pendant la Première Guerre (renseignement oral, Mme Quemper-Ducret) ; la partie sud est aménagée en étable dans la 2e moitié du 20e siècle. Une petite dépendance (poulailler, chaudière) est édifiée dans la cour après 1887 et remaniée (en parpaing de béton artisanal) dans le 2e quart du 20e siècle devant un bassin en béton datable du début du 20e siècle. La ferme a été en activité jusqu'aux années 1980.

  • Période(s)
    • Principale : milieu 19e siècle
    • Secondaire : 1ère moitié 20e siècle
  • Auteur(s)
    • Personnalité :
      Ducret François Marie , dit(e) le Français
      Ducret François Marie

      François Marie Ducret est né à Champfromier, dans l'Ain, et émigre en France à l'époque où la Savoie est redevenue sarde (entre 1815 et 1860) d'où son surnom de "Français". Compagnon du Devoir en charpenterie, il vient s'établir à Mûres où son oncle "bienfaiteur" Jacques Ducret lui lègue la propriété qu'il avait acquise de la Congrégation de Charité de Rumilly, et qui provenait de la famille Simond (Philibert Simond, prêtre originaire de Rumilly puis député à la Convention, mort guillotiné en 1794, puis sa soeur) et auparavant de Charles de Graneri, marquis de La Roche. François Marie Ducret est conseiller municipal à Mûres (74), puis maire de 1870 à 1884. Il est l'auteur du projet de la 1ère mairie-école de Mûres (IA74002771) en 1857, construit une maison d'architecture remarquable (IA74002781) et plusieurs édicules dans la commune : un puits IA74002782, son monument funéraire IA74002779 et un calvaire en béton moulé, sur la route du chef-lieu (détruit accidentellement dans le 4e quart du 20e siècle).

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      propriétaire attribution par source

Ferme à juxtaposition, édifiée sur un replat. Le bâtiment en fond de cour comprend une habitation de quatre travées avec un étage desservi par un escalier extérieur avec balcon filant en béton. Le rez-de-chaussée se compose de de deux pièces ouvertes en façade : une cuisine dans l'angle sud-ouest (cheminée en molasse, linteau à décor en relief) et une salle ; la cuisine (où une alcôve à usage de chambre était cloisonnée) dessert deux chambres en enfilade côté pignon ouest, et une cave (emplacement de la salle de refroidissement de la fruitière ?) ; la salle dessert une seconde cave. L'étage présentait une distribution similaire : cuisine et chambre en façade, deux chambres en enfilade côté pignon, deux pièces à usage de remise ou stockage dans l'angle nord-est (une salle de bains a été créée dans l'une d'elles). La grange-étable dans le prolongement a deux travées séparées par une allée centrale (une porte murée communiquait directement avec la 2e cave de l'habitation).

Le bâtiment en retour comprend une grande cave voûtée précédée d'un cuvage (pressoir à pommes à socle en béton, cuve) et d'une petite étable. L'étage au-dessus de la cave et de la grange-étable, desservi par une rampe, est aménagé en remise, aire à battre (?) et fenil ; il est traversé par une cheminée à foin reliant le fenil sous comble aux râteliers de l'étable.

Un atelier avec forge est adossé à l'angle sud du pignon ouest.

Une petite dépendance à usage de poulailler, clapier et chaudière (pièce pour faire cuire la nourriture des bêtes) est implantée dans la cour, à côté d'une fontaine (bassin, lavoir, abreuvoir) à trois bacs en béton (sans eau).

Le bâtiment est en moellon de calcaire enduit au béton (bardage bois à l'étage dans l'angle nord-est), avec des encadrements en calcaire (portes du rez-de-chaussée ; jambage de la porte de l'étable, avec arc en béton), molasse (partie ouest) et béton (partie est). L'étable a un sol en béton quadrillé et un plafond en dalle béton sur fers en T. La petite dépendance est en parpaing de béton artisanal sur soubassement en moellon calcaire. Toit à demi-croupe, en ardoise (tuile noire et fibrociment sur le bâtiment en retour).

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • béton parpaing de béton
  • Toits
    ardoise, tuile plate mécanique, ciment amiante en couverture
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire
  • Couvertures
    • toit à longs pans demi-croupe
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
  • Typologies
    ferme à juxtaposition
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • coeur, pointe de diamant
  • Précision représentations

    Cheminée de la cuisine : linteau droit sur piédroits et consoles en doucine, décor en relief sur le linteau : un coeur encadré de deux pointes de diamant.

F-JDT-Fermes-Bauges

  • Implantation dans le parcellaire sur cour
  • Mitoyenneté non
  • Emplacement de la façade principale gouttereau ou grand côté
  • Pignon à redents non
  • Niche à statuette non
  • Matériaux d'encadrement des ouvertures du logis molasse
  • Type de linteau de la porte du logis droit
  • Type de piédroit de la porte du logis assemblé
  • Accès au logis escalier extérieur avec galerie
  • Emplacement de la cuisine rez-de-chaussée
  • Emplacement des chambres par rapport à la cuisine au même niveau
  • Distribution des pièces du logis intérieure sans couloir
  • Couronnement de l'élévation avant-toit fermé
  • Débord de toiture débords inégaux par toit désaxé
  • Cave à vin non
  • Alpage non
  • Grange non
  • Chai non
  • Scierie non
  • Autre
  • Type de linteau des portes de la grange-étable en arc en anse de panier
  • Pont oui
  • Implantation dans la pente replat
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Haute-Savoie. E DEPOT 194/1D : 4. Registre des délibérations du conseil municipal de la commune de Mûres, 26 novembre 1882-10 décembre 1919.

    AD Haute-Savoie : E DEPOT 194/1D : 4
  • AD Haute-Savoie. 6M : 299. Mûres. Listes nominatives communales des dénombrements de la population. 1861-1936. Accès en ligne : <http://archives.hautesavoie.fr/ark:/67033/a01141094902308W339>

    AD Haute-Savoie : 6M : 299
  • BOEHRINGER, Jacques. La fruitière. Dactyl., s. d. (d'après un numéro de Passerelle, journal cantonal d'information).

Bibliographie

  • [A. F.]. [C. P.]. [M. A. L.]. SAVIOZ, Jean. Itinéraire. Le château de Pierre Charve. Passerelle, n°4, juillet, août, septembre 1990.

    p. 2-4
  • BOEHRINGER, Jacques. [M. A. L.]. PAILLET, Pierre. Un Français à Mûres au XIXe siècle. Passerelle, n°20, printemps 1995.

    p. 2-3

Documents figurés

  • [Ferme de la Grangerie. Projet d'aménagement de terrasse à la place du toit de la forge] Plan du rez-de-chaussée. Plan de l'étage R+1. Etat existant / 2 dess. num. 1er quart 21e siècle (A. Privées Quemper-Ducret). Les dessins d'élévation et des travaux projetés ne sont pas reproduits.

    Archives privées
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2020
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Parc naturel régional du Massif des Bauges
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.