Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
- inventaire topographique, La ceinture des boulevards de Clermont-Ferrand
- © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Dossier non géolocalisé
-
Aire d'étude et canton
Clermont-Auvergne-Métropole
-
Commune
Clermont-Ferrand
-
Adresse
74 boulevard Cote Blatin
-
Cadastre
2022
HS
311
;
1831
K
1281
3e feuille
-
Dénominationsimmeuble
L'immeuble du n°74 devait à l'origine border l'angle du boulevard Cote-Blatin et de la rue Henri Brisson. Le plan d’Aménagement, d’Embellissement et d’Extension (PAEE) de 1926, dit plan Cornudet, prévoyait que soit ouverte cette rue à l'est du prolongement également projeté de la rue Kessler (figurée en jaune, au milieu et dans le quart inférieur de l'extrait du plan). Cette rue aurait assurer la liaison entre la rue Charles-Fabre et le boulevard Cote-Blatin. Les modifications apportées à son tracé au-delà du boulevard semblent transcrire les difficultés que rencontre l'administration. Sur le plan parcellaire de 1926, son bref cheminement s'achève au boulevard par une embouchure ménageant des pans coupés. La liaison avec la rue Branly (au bas de l'image) est décalée à l'ouest et longe la propriété de l'Union approvisionnement (dossier IA63002813). Le plan de 1929 illustre une modification de la liaison avec la rue Branly s'opérant par la poursuite de la rue Henri Brisson à travers la propriété de l'Union approvisionnement. Finalement, la rue Henri Brisson ne vit pas le jour1. Cependant, elle est toujours d'actualité lorsque Marius Lanquette dépose, en 1933, le permis de construire du n°74 boulevard Cote-Blatin qui aurait dû s'inscrire dans son angle oriental. Ainsi l'édifice du n°74 est conçu comme un immeuble d'angle orphelin du débouché de voie qu'il devait marquer.
Sa construction est suivie de celle, en 1936, de la maison mixte2 d'artisan au n°78, dont Marius Lanquette est également l'auteur3. Elle s'adosse à la voie d'accès aux ateliers de l'entreprise Montmège et Masclet (actuelle école supérieure d'art de Clermont-Ferrand, dossier IA63002840) à l'extrémité ouest de la parcelle bordant la rive occidentale du débouché de la projetée rue Henri Brisson. Sur le plan de 1926, où l'on voit les établissements Montmège et Masclet dont l'extrémité gauche est percutée par le prolongement de la rue Kessler, il faut imaginer le n°78 à droite de l'allée de desserte figurée par un rectangle barré d'une croix. L'adjonction d'un garage en 1937 (à droite de l'image) n'empêche que ne demeure un espace vide entre cette construction et le n°74, terrain vierge dont la bordure orientale est frappée d'alignement par le projet d'ouverture de la rue Brisson. C'est donc sur cet espace, dont il est propriétaire, que Marius Lanquette se propose, en 1941, d'édifier un immeuble en copropriété conçu comme pendant à l'immeuble qu'il a bâti de l'autre côté de la future rue Brisson. Placé entre le n°74, dont il aurait constitué le vis-à-vis sur la rue Henri Brisson, et le n°78 qui lui laissait l'espace nécessaire (on voit sur le plan du rez-de-chaussée, l'emprise du garage existant), il aurait constitué le n°76 manquant de nos jours encore. On retrouve dans ce projet l'écriture qu'emploie Marius Lanquette pour les immeubles d'angle du 22 boulevard Fleury (dossier IA63002791), 31 rue Charles-Fabre (dossier IA63002802), 68 (dossier IA63002804) et 74 boulevard Cote-Blatin : l'encorbellement arrondi sur pan coupé encadré de bow-windows, l'étagement des volumes, l'axe constitué par l'entrée et la cage d'escalier au rez-de-chaussée, la partition en deux appartements d'inégales grandeur et confort dans les étages, le dernier niveau aménagé en chambres de bonne. L'abandon du projet semble stériliser ce terrain. Les différentes demandes de permis visant à aménager le garage automobile du n°78 ne parviennent pas à combler la dent creuse : en 1961, l'évidement du rez-de-chaussée pour installer des pompes à essence, relancé en 1968 est visible sur la photographie aérienne IGN de 1972, à l'inverse de projets de construction plus ambitieux qui n'aboutiront au milieu des années 1990 qu'à l'aménagement du fond de parcelle donnant sur la rue Charles-Fabre et l'installation d'un commerce laissant sur le boulevard un terrain essentiellement occupé par des places de parking. L'immeuble du n°74, dont on voit souvent l'emprise à gauche des dessins des différents projets, déjà orphelin de la rue qui devait le border est donc également orphelin de tout pendant architectural en partie occidentale. Cette rupture d'alignement sur le boulevard forme un continuum perceptif avec la rampe menant à la cour arrière du n°74. L'accès à la cour desservant les garages devait à l'origine donner directement sur la rue Henri Brisson. En l'absence de cette dernière, l'accès se fait au moyen d'une rampe débouchant sur le boulevard, ce qui crèe une discontinuité d'alignement. De surcroit, l'immeuble voisine, par son côté est, avec une maison également édifiée en 1934 qui s'intercale entre lui et les immeubles des n°70 et 684. La mitoyenneté ne s'établissant que par un garage en rez-de-chaussée, un important mur d'héberge percé de jours de souffrance en résulte qui souligne la rupture d'échelle. L'ensemble de ces facteurs concourent au sentiment d'émiettement que l'on ressent en cette fin de boulevard Cote-Blatin. L'élan était là qui aurait volontiers poursuivi le caractère urbain de la placette de la rue Charles-Fabre mais les circonstances ne s'y prêtèrent pas.
L'actuelle parcelle HS 311 s'établit sur le périmètre de la parcelle 1281, section K (3ième feuille) du cadastre de 1831. La vente à la Ville de la moitié sud de cette dernière, afin de permettre l'ouverture du boulevard Cote-Blatin, intervient en 1923 (sur le plan parcellaire de 1926, elle est inscrite sous le nom "ville de Clermont-Fd"). La demande de permis de construire l'immeuble du n°74 boulevard Cote-Blatin est déposée début novembre 1933. Le certificat d'achèvement des travaux indique qu'il était terminé en octobre 1935. Marius Lanquette n'agit pas en édifiant une copropriété sur un terrain qui lui appartiendrait, comme il le fera au n°68 et prévoyait de le faire au n°76 (date de dépose de permis le 17 avril 1941, resté sans suite) mais travaille pour le propriétaire, M. Léon Clermont. Il est à noter que pour l'immeuble du n°31 rue Charles-Fabre, il travaillait pour le propriétaire Julien Clermont et pour la maison mixte du n°78 pour le propriétaire André Clermont. Nous ne savons si la répétition de ce patronyme indique une seule et même famille.
-
Période(s)
- Principale : 2e quart 20e siècle , daté par source
-
Dates
- 1933, daté par source
-
Auteur(s)
-
Auteur :
Lanquette Mariusarchitecte attribution par sourceLanquette Marius
Architecte clermontois, membre de l'association provinciale des architectes français. Père de l'architecte Paul Lanquette et grand-père de l'architecte Jean-Paul Lanquette. Domicilié 38 (ou 18?) avenue de Beaumont à Clermont-Ferrand dans les années 1920, puis au 25 avenue Julien, Clermont-Ferrand dans les années 1930, enfin au 29 avenue Julien dans les années 1940. Dans les années 1920, ses immeubles et villas empruntent au vocabulaire néo-régionaliste que l'on peut retrouver dans les oeuvres de Valéry Bernard. Dans les années 1930, il adopte un style plus moderne avec ses immeubles d'angle pour lesquels il se fait parfois promoteur immobilier, la constuction étant édifiée sur un terrain dont il est propriétaire, selon le régime de la copropriété.
-
Auteur :
Cet immeuble peut être considéré comme une variation sur le thème des immeubles d'angle édifié par Marius Lanquette aux n°31 rue Charles-Fabre (Marius Lanquette architecte, 1933, voir dossier IA63002802), n°22 boulevard Fleury (Marius Lanquette architecte, 1937, voir dossier IA63002791) et au n°68 boulevard Cote-Blatin (Marius Lanquette architecte, 1938, voir dossier IA63002804). Sa forme l'en distingue toutefois puisqu'il se développe suivant un plan rectangulaire s'évasant à peine à l'endroit du carrefour projeté (et non réalisé, voir texte ci-dessus). Le moindre développement du bâtiment en retour d'angle incite également à placer l'entrée en façade sur le boulevard et non en travée d'angle comme Lanquette a coutume de le faire. Ces facteurs donnent à l'élévation sur le boulevard le rôle incontesté de façade. N'en reste pas moins que la travée d'entrée, comme pour les édifices où elle est placée en angle, est dotée d'un traitement spécifique, ici des balcons, et se trouve au centre d'une composition en symétrie articulée par deux bow-windows la flanquant. Le dessin de façade figure une conception animée par le bossage du rez-de-chaussée, l'arc des fenêtres des premiers niveaux, les corbeaux en doucine surmontés de cannelures que l'on retrouve en décor de trumeaux, les garde-corps en ferronnerie alternant avec la balustrade de clôture de terrasse. La façade effectivement réalisée, gommant tout jeu formel autre que celui du volume même du bâtiment, apparaît plus rigide. Les blacons-logias aux ouvertures biaises de la travée d'angle mettent certes en scène l'étagement des volumes, cependant que le rappel du motif de balustrade en devient presque monotone. Il y manque la légereté que leur donnera Valentin Vigneron à la fin des années 1930, par leur renfoncement n'empêchant pas pour autant d'inclure deux portes biaises comme au n°65 du boulevard Jean-Jaurès, mouvement concave souligné au moyen de l'entablement de toiture, voir par son effacement comme on l'observe par exemple au n°29 boulevard Cote-Blatin.
Marius Lanquette déporte également l'entrée au n°31 rue Charles-Fabre. Il en résulte un vestibule désaxé par rapport à la cage d'escalier. Au n°74, Lanquette conserve l'axe de l'entrée et de la cage d'escalier, comme il en use pour le projet du n°76 et pour les deux autres immeubles en angle des boulevards (dossier IA63002802 et dossier IA63002791). Le désaxement concerne alors l'extrémité occidentale du bâtiment bénéficiant de la travée d'angle à loggia. Le schéma d'une partition des étages en deux appartement, dont l'un, celui qui comprend la travée d'angle, est privilégié, peut alors se répéter, conformément aux plans des autres immeubles cités. La forme de l'édifice entraîne cependant une répartition des pièces des appartements non plus en profondeur mais selon le mode double avec couloir. La distribution au moyen d'un hall central, qui reprenait l'un des type de la villa bourgeoise, s'y perd pour adopter un mode fonctionnel couremment usité dans les immeubles (desserte par un couloir). Dans tous les cas de figure, salons et salles à manger sont côte-à-côte sur le boulevard tandis que les cuisines sont rejetées à l'arrière. Les combles avec terrasse sont dévolues aux domestique (contrairement au n°31 rue Charles-Fabre, l'immeuble ne semble pas comporter d'ascenseur), seul le plan du projet du n°76 fait exception avec un appartement au dernier niveau bénéficiant d'une terrasse, ce qui semble indiquer que la charnière des années 1940 marque les prémices du goût pour ce type d'aménagement.
-
Murs
- enduit
-
Toitsbéton en couverture
-
Étages4 étages carrés, rez-de-chaussée surélevé
-
Couvrements
- dalle de béton
-
Élévations extérieuresélévation à travées
-
Couvertures
- terrasse
-
Escaliers
- escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour suspendu
-
Statut de la propriétépropriété d'une personne privée
- © Ministère des finances et des comptes publics, www.cadastre.gouv.fr
- © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
- © Archives communales de Clermont-Ferrand
- © Archives communales de Clermont-Ferrand
- © Archives communales de Clermont-Ferrand
- © Archives communales de Clermont-Ferrand
- © Archives communales de Clermont-Ferrand
- © Archives communales de Clermont-Ferrand
- © Archives communales de Clermont-Ferrand
- © Archives communales de Clermont-Ferrand
- © Archives communales de Clermont-Ferrand
- © Archives communales de Clermont-Ferrand
- © Archives communales de Clermont-Ferrand
- © Archives communales de Clermont-Ferrand
- © Archives communales de Clermont-Ferrand
- © Archives communales de Clermont-Ferrand
- © Archives communales de Clermont-Ferrand
- © Archives communales de Clermont-Ferrand
- © Archives communales de Clermont-Ferrand
- © Archives communales de Clermont-Ferrand
- © Archives communales de Clermont-Ferrand
- © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
- © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
- © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
- © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
- © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
- © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
- © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
- © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
- © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
- © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
- © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
- © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Documents d'archives
-
AC Clermont-Ferrand. Série O : 1 O 151 1341. Acquisition: actes administratifs (1923), Acquisition d'une parcelle de terrain M. Escot, terroir de Rabanesse, pour la construction du boulevard Sud, 31.5.1923.
-
AC Clermont-Ferrand. Série O216 : 455 22A. [Demande d'alignement, immeuble, 74 boulevard Cote-Blatin]. novembre 1933.
-
AC Clermont-Ferrand. Série O216 : 2100 23A. [Demande d'alignement, maison, 78 boulevard Cote-Blatin]. 1936
-
AC Clermont-Ferrand. Série O216 : 1149 24A. [Demande d'aggrandissement, garage, 78 boulevard Cote-Blatin]. 1937
-
AC Clermont-Ferrand. Série O216 : 1961 25A. [Demande d'alignement, immeuble, 76 boulevard Cote-Blatin]. 1941
-
AC Clermont-Ferrand. PC 4894. [Demande d'aménagement station service et construction, 78 boulevard Cote-Blatin]. 1961.
-
AC Clermont-Ferrand. PC 6318. [Demande de permis de construire immeubles, 78 boulevard Cote-Blatin]. 1964.
-
AC Clermont-Ferrand. PC 8202. [Demande d'aménagement station service et construction immeuble, 78 boulevard Cote-Blatin]. 1968
-
AC Clermont-Ferrand. PC 063 113 95 Y 0106. [Demande de permis d'aménagement commerce 78 boulevard Cote-Blatin]. 1995.
Documents figurés
-
Rues Branly, Brisson, prolongement Kessler / Ville de Clermont-Ferrand, service de la voirie. 1926. Dess. Extr. de [liasse d'archives] "Alignements, quartiers de Rabanesse et de Coubertin", AC Clermont-Ferrand, série O : 1 O 71.
-
Plan d'alignement. Quartier de Rabanesse. Rue Branly t rue F. Brisson / Mairie de la ville de Clermont-Ferrand, voirie urbaine. 11 juin 1926. Dess. Extr. de [liasse d'archives] "Rues ouvertes dans les terrains Fabre, traité avec la ville, pétitions et réclamations des riverains (1912 à 1921 – plan d’alignement : 1913), AC Clermont-Ferrand, série O : 1 O 85 [3e chemise] "Alignements : quartiers de Rabanesse et de Coubertin, 1909-1929"
-
[Boulevard Cote-Blatin, entre viaduc et rue Kessler] / [extrait d'une vue aérienne] IGN, mission n°709, réf. C2530-0121_1972_CDP6750_0709. 1 : 21185. 1er janvier 1972. Photogr. pos.
-
[Boulevard Cote-Blatin, entre viaduc et rue Kessler] / [Extrait d'une vue aérienne] IGN, mission n°171, réf. C96SAA1182_1996_FR5159_0171. 1 : 10608. 18 juillet 1996. Photogr. pos.
Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.