Dossier d’œuvre architecture IA63002863 | Réalisé par
Fougère Félicie (Contributeur)
Fougère Félicie

Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

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  • inventaire topographique, La ceinture des boulevards de Clermont-Ferrand
Immeuble
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Clermont-Auvergne-Métropole
  • Commune Clermont-Ferrand
  • Adresse 22 boulevard Jean-Jaurès
  • Cadastre 2022 HR 0100 1ière feuille ; 1831 L 314 1ière feuille
  • Dénominations
    immeuble

L'ouverture du boulevard Jean-Jaurès ampute la propriété Villemeyre de sa moitié sud (plan parcellaire 1924, sur lequel le boulevard est encore dénommé Cote-Blatin). Les immeubles du n°22 et 24 boulevard Jean-Jaurès (dossier IA63002808) sont les premiers à être construits sur ce terrain, découpé en un lotissement approuvé en 1936. Le n°22 correspond au lot n°4 et 5 du plan de lotissement. Puis, en 1937, ce sont les deux extrémités de l'emprise du lotissement (n°20 boulevard Jean-Jaurès et 39 bis avenue de la Libération, ancienne avenue de Beaumont1). Enfin, en 1939, l'immeuble du n°262 occupe le dernier espace libre comblant ainsi une dent creuse.

La prévision de l'ouverture du boulevard Joseph-Girod (actuelle rue Pierre-de-Coubertin) promet à l'immeuble de l'actuelle parcelle HR 0100 d'être placé à l'angle de deux voies importantes. Il revêt par conséquent l'aspect d'un immeuble d'angle répondant à l'urbanité de l'époque. En revanche, son voisin occidental, pourtant de la même date et de la même main (Valentin Vigneron architecture, voir dossier IA63002808) adopte des proportions si modestes qu'elles auraient pu aussi bien convenir à une maison. Il en résulte une cassure de rythme urbain. Sans doute, la continuité du front d'immeuble sur le boulevard était dès l'abord contrariée par le passage d'un sentier empêchant la mitoyenneté des deux édifices. Cependant, on observe la même sorte de dissymétrie entre l'immeuble du 39 bis avenue de la Libération, placé à l'angle du boulevard, et son mitoyen au n°26 boulevard Jean-Jaurès. Les constructions de plus grand gabarit se concentrent non pas sur le front de boulevard mais plutôt sur en traitement des angles que forment les carrefours de l'avenue de la Libération et de la rue Pierre-de-Coubertin.

Le boulevard Joseph-Girod projeté cède la place à la rue Pierre-de-Coubertin finalisée en 1964. Son tracé s'inscrit dans une courbe qui semble avoir imposé un léger recul à la barre d'immeuble mitoyenne du n°22 (n°19 rue Pierre-de-Coubertin). L'architecte Valentin Vigneron avait su profiter de l'absence de mitoyen occidental en 1938 pour donner à sa composition une symétrie des travées d'extrémité. En 1965, ce même immeuble est placé, par l'implantation en recul de son mitoyen septentrional, en avancée au débouché de la rue Pierre-de-Coubertin. Ainsi, apparaît-il mis en valeur à la manière d'un immeuble-îlot. L'immeuble du n°22, par la cassure de rythme qu'il imprime à la séquence d'édifices voisins et par la maîtrise de l'architecture en angle dont il est doté, maîtrise s'inscrivant dans le même courant architectural que les réalisations de Marius Lanquette, ressort dans le paysage urbain.

1Ces deux édifices sont de la main des architectes V. Bernard et H. Pouzadoux2P. Neyrial architecte

Le dossier de lotissement est déposé le 4 mars 1936. L'approbation par délibération du Conseil municipal intervient le 20 mars 1936 et l'arrêté préfectoral le 29 avril 1936. La demande d'alignement et de construction de l'immeuble du n°22 boulevard Jean-Jaurès est déposée le 31 octobre 1936. L'alignement prescrit est constitué par une ligne parallèle à 9 mètres de l'axe du boulevard Jean-Jaurès et de celui de la future rue Joseph-Girod (qui finalement sera la rue Pierre-de-Coubertin, d'un tracé non conforme au plan d'extension de 1925). Les deux alignements se raccordent par un pan coupé de 5 mètres de façade. La demande de raccordement à l'égout est annexée au dossier d'autorisation de construction (31 octobre 1936). Cependant, la demande est réitérée le 14 octobre 1937.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1936, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Vigneron Valentin
      Vigneron Valentin

      Architecte, né le 17 février 1908, mort le 04 novembre 1973. Adresses: 22 bis place de Jaude dans les années 1930 ; 3 rue Colbert dans les années 1940 et 1950. Dans les années 1930 et 40, les plans sont formellement dessinés selon la même disposition : filets d'encadrement comprenant l'identité du propriétaire et la localisation en marge supérieure et identification de l'architecte, lieu et date en marge inférieure.

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      architecte attribution par source

L’immeuble bénéficie d’une assez vaste parcelle polygonale et s’adapte à sa position d’angle en adoptant un plan en L. Une aile est orientée à l’est, sur la rue Pierre-de-Coubertin tandis que la façade ouvre, au sud, sur le boulevard Jean-Jaurès. La présence d’un ancien sentier débouchant sur ce dernier écarte la contrainte d’un mitoyen et permet un traitement en bow-window de l’angle sur l'allée menant à la cour pourvue de garage.

Le dessin en élévation propose un immeuble rigoureusement symétrique dont la façade s'inscrit entre deux travées d'angle en saillie arrondie supportées par des consoles à gorge. L'horizontalité du rez-de-chaussée, superposant solin à bossage rustique et parement à bossage continu, est atténuée aux étages par la liaison des niveaux. Les balustrades des garde-corps des baies du rez-de-chaussée participent de l'effet classique de l'édifice projeté. La réalisation conserve le principe de symétrie, tant en façade sur le boulevard, le pivot central de la composition étant alors la travée d'entrée à bow-window, qu'en retour de bâtiment sur le carrefour, le pivot devenant alors la travée d'angle du boulevard et de la rue Pierre-de-Coubertin. On y lit également l'horizontalité donnée au rez-de-chaussée selon la superposition des bossages rustique et continu. Cependant, l'abandon de la liaison des niveaux, par l'encadrement marquant les allèges visible sur le plan, ne fait plus reposer l'élan vertical des étages que sur l'implantation des quatre bow-windows. L’écriture moderne est introduite par l'emploi de consoles à ressauts (et non à gorge), les garde-corps à tores (et non à balustres). La modénature repose sur le jeu des moulures. L'encadrement de l'élévation, par la corniche à bec-de-corbin délimitant le rez-de-chaussée et par l'entablement de l'avant-toit, reçoit le congé triangulaire des moulures encadrant les bow-windows. Ces dernières sont animées d'une ordonnance faisant alterner moulure à ressaut des travées centrales et moulure à canal des travées d'angle. L'intention classique est par conséquent conservée dans l'attention portée aux éléments animant une symétrie rigoureuse tandis que la forme même de ces éléments est traduite en vocabulaire moderne.

L’escalier, implanté à la jonction des deux ailes du bâtiment, dessert deux appartements dont l’un, donnant sur la rue Pierre-de-Coubertin, prend en écharpe l’angle et la première travée sur le boulevard. Ce principe, adopté à la même période par Marius Lanquette sur les boulevards Cote-Blatin et Fleury, n’entraîne pas, dans l'immeuble de Valentin Vigneron, la présence d’un appartement nettement privilégié (à l'inverse des réalisations Lanquette, dossier IA63002841, IA63002802, IA63002804). Dans les immeubles de Marius Lanquette l'angle est attribué au logement principal captant ainsi l'espace nécessaire à un plus grand nombre de pièces également plus vastes. Dans l'immeuble de Valentin Vigneron, les deux logements comportent le même type et nombre de pièces, le salon en saillie y côtoie la salle à manger au nu de la façade, la chambre principale bénéfice également de la saillie, la cuisine est rejetée à l’arrière du bâtiment. Cependant, la distribution des pièces n’est pas similaire et une touche de distinction est ainsi attribuée à l’appartement de la rue Pierre-de-Coubertin dans la mesure où la desserte des pièces au moyen d’un hall central ressort davantage du ton bourgeois que celle par un couloir central (appartement double avec couloir). On peut d'ailleurs noter que le vestibule d'entrée entame le logement de rez-de-chaussée sur le boulevard laissant à celui de la rue Pierre-de-Coubertin le plein développement de ceux qui occupent les étages.

  • Murs
    • béton enduit
  • Toits
    bitume
  • Étages
    rez-de-chaussée, 3 étages carrés
  • Couvrements
    • dalle de béton
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Maison inscrite sur la liste des éléments identifiés au titre de patrimoine du PLUI Clermont-Auvergne-Métropole, juin 2024

Documents d'archives

  • AC Clermont-Ferrand. Série O216 : 1036 16A. [Demande d'alignement au droit de la propriété Villemeyre, située en bordure du boulevard sud (Cote-Blatin, actuellement boulevard Jean-Jaurès)]. 22 mars 1924.

    AC Clermont-Ferrand : O216 1036 16A
  • AC Clermont-Ferrand. 2074 W 173. Lotissement Villemeyre, boulevard Jean-Jaurès. 1936

    AC Clermont-Ferrand : 2074 W 173
  • AC Clermont-Ferrand. Série O216 : 45 24A. [Demande d'alignement, immeuble, 24 boulevard Jean-Jaurès]. 20 octobre 1936.

    AC Clermont-Ferrand : O216 45 24A
  • AC Clermont-Ferrand. Série O216 : 73 24A. [Demande d'alignement immeuble, 22 boulevard Jean-Jaurès]. 31 octobre 1936.

    AC Clermont-Ferrand : O216 73 24A
  • AC Clermont-Ferrand. Série O216 : 1060 24A. [Demande d'alignement immeuble, 39 ter avenue de la Libération]. 29 juillet 1937.

    AC Clermont-Ferrand : O216 1060 24A
  • AC Clermont-Ferrand. Série O216 : 1304 24A. [Demande de raccordement égout, 22 bd Jean-Jaurès]. 14 octobre 1937.

    AC Clermont-Ferrand : O216 1304 24A
  • AC Clermont-Ferrand. Série O216 : 1071 24A. [Demande d'alignement immeuble, 20 boulevard Jean-Jaurès, angle du boulevard Joseph-Girod]. 2 août 1937.

    AC Clermont-Ferrand : O216 1071 24A
  • AC Clermont-Ferrand. Série O216 : 882 25A. [Demande d'alignement immeuble, 26 boulevard Jean-Jaurès]. 21 juin 1939.

    AC Clermont-Ferrand : O216 882 25A

Documents figurés

  • [Boulevard Jean-Jaurès, secteur stade nautique Coubertin] / [extrait d'une vue aérienne] IGN, mission n°4058, réf. C2531-0201_1965_CDP5227_4058. 1 : 1779. 1er juillet 1965. Photogr. pos.

    IGN : C2531-0201_1965_CDP5227_4058

Annexes

  • Exposé du projet de lotissement Villemeyre, printemps 1936
  • Programme et cahier des charges du lotissement Villemeyre, boulevard Jean-Jaurès, 1936
Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2025
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Fougère Félicie
Fougère Félicie

Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

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Articulation des dossiers
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