Le site hospitalier Aix-Grand Port constitue aujourd’hui l’un des quatre sites composant le centre hospitalier d’Aix-les-Bains (les sites Aix-Reine Hortense, Résidence Bois Lamartine et Résidence Félix Pignal complètent l'ensemble). La création de ce site, au début du XXe siècle, associé dès l’origine à l’hospice-hôpital thermal Reine Hortense, marque la naissance de l’ensemble hospitalier municipal d’Aix-les-Bains.
Le bâti existant actuellement sur le site Aix-Grand Port résulte de constructions et démolitions successives entreprises tout au long du siècle. Ces différents travaux, répondant à des impératifs d’agrandissement et de réorganisation, ont été menés sans qu’une véritable logique d’aménagement ou de plan d’ensemble n’ait dicté l’implantation des bâtiments qui composent le site.
A la fin du XIXe siècle, l’hospice-hôpital Reine Hortense est confronté à la nécessité d’accueillir et de soigner un nombre croissant de malades, dits « atteints de maladies contagieuses », aux dépens de la prise en charge des baigneurs indigents pour lesquels l’établissement avait été fondé. En 1888, la commission administrative de l’hôpital thermal Reine Hortense demande donc au conseil municipal la création d’un établissement ou d’une annexe, permettant d’accueillir ces malades atteints de maladies contagieuses, de les séparer des baigneurs et de désengorger l’hôpital thermal (Délibération du conseil municipal du 11 novembre 1888). Un rapport établi par la commission cantonale d’hygiène en 1895, pointant les dangers encourus par la station thermale en l’absence d’isolement des malades contagieux, vient conforter cette demande (Délibération du conseil municipal du 21 avril 1895).
Le terrain choisi pour accueillir le nouvel établissement est plat, desservi par l’avenue du Lac (actuelle avenue du Grand-Port), et situé à l’extérieur de la ville, conformément aux principes d’hygiène alors en vigueur. La Société nationale du Stand de tir, propriétaire, accepte de céder le terrain ainsi que le bâtiment existant situé dessus, pour une somme modique, marquant ainsi son soutien au projet. L’acquisition du terrain en 1899 et la construction des premiers bâtiments sont financés par la Ville, par l’Etat, par l’intermédiaire des fonds du pari mutuel, et par des dons privés, issus en grande partie de la clientèle anglophone en villégiature à Aix. Plusieurs sommes très importantes sont notamment versées par l’industriel américain John Pierpont-Morgan. La gestion de l’établissement construit est alors confiée à la commission administrative de l’hospice-hôpital thermal Reine Hortense, présidée par le maire de la Ville.
Le premier projet d’implantation d’ensemble est dessiné en 1897 par l’architecte de la Ville Jules Pin et connaît des modifications jusqu’en 1902.
En 1898, le projet prévoit un ensemble comptant trois bâtiments : l’Hôpital-Infirmerie, à édifier ; une construction nouvelle destinée à abriter des services annexes tels que la buanderie et la cuisine ; l’ancien bâtiment de la Société nationale du Stand de tir, existant, indiqué comme « lazaret » et comprenant une aile pour les hommes et une pour les femmes, ainsi que des chambres d’isolement dans deux petits corps de bâtiment attenants (AD Savoie. 7 X 15).
Un pavillon d’isolement, situé à bonne distance des autres constructions, ainsi qu’une chapelle apparaissent sur les plans d’ensemble dressés en 1900 (AD Savoie. 7 X 7 et 7 X 15).
Des modifications significatives sont apportées en 1902. Outre l’Hôpital-Infirmerie, dont la première pierre a été posée en 1900, ainsi que le pavillon d’isolement et le bâtiment de la buanderie et de la cuisine, l’ancien bâtiment de la Société nationale du Stand de tir ne figure plus sur les plans. Son emplacement est en effet désormais occupé par l’hospice Brachet, abrité dans une nouvelle construction (AD Savoie. 7 X 7).
Le centre hospitalier municipal d’Aix-les-Bains est inauguré en 1907. Il comprend alors l’Hôpital-Infirmerie, appelé aussi hôpital municipal (bât. F), placé au même alignement que l’hospice Brachet (bât. B) construit entre 1903 et 1907. Le bâtiment de la buanderie et de la cuisine, ainsi que le pavillon d’isolement (bât. I) élevé entre 1903 et 1906, sont placés à l'écart.
En 1909, le terrain est clos par la construction d’un mur en pierre de Villebois surmonté d’une grille en fer forgé percée de portails (AD Savoie. 7 X 10).
A l’initiative de John Pierpont-Morgan, l’ensemble hospitalier se dote d’un bâtiment supplémentaire, baptisé pavillon Léon Blanc (bât. H), inauguré en 1913 et destiné à accueillir les tuberculeux.
Le site connaît une importante campagne d’agrandissement dans les années 1930. En 1924, la commission administrative de l’hôpital municipal d’Aix-les-Bains entame une réflexion sur la réorganisation des services hospitaliers. Celle-ci aboutit à une nouvelle répartition des activités dans les édifices existants ainsi qu’à la construction de nouveaux bâtiments. Leur implantation, prévue au nord de l’ensemble existant, nécessite des mesures d’expropriation prises par la Ville en 1929 (Délibération du conseil municipal, 29 décembre 1929). L’hôpital est ainsi complété par la construction d’une maternité (bât. C) en 1932 , d’un corps de porche abritant également les services administratifs (bât. A) élevé en 1934, et d’un nouveau bâtiment pour loger la buanderie et les cuisines (bât. Q). Une chapelle (bât. P) est également inaugurée en 1938. La construction du bâtiment, dit « bâtiment de la communauté », destiné à abriter les sœurs et le personnel, prévue dès 1928, ne semble pas avoir été réalisée (AD Savoie. 7 X 11).
Entre 1975 et 1985, le bâti de l’ensemble hospitalier est profondément modifié. L’hospice Brachet est démoli en 1975 et reconstruit au même emplacement (bât. B). Une maison de retraite, appelée pavillon V 120 et rebaptisée récemment pavillon Françon (bât. N) est édifiée au nord du site en 1978. En 1980, la cuisine, la buanderie et la chapelle, élevées respectivement en 1936 et 1938, sont démolies, ainsi que la maison de l’aumônier, le pavillon des religieuses, le pavillon Saint-Joseph et les garages (AC Aix-les-Bains. 336 W 51, n°7974). L’espace ainsi libéré permet l’édification d’un nouveau bâtiment de soins, dénommé le bâtiment médico-technique (BMT) (bât. G) (AC Aix-les-Bains. 336 W 51, n°7984).
Dès la construction des premiers bâtiments au début du XXe siècle et jusqu’à aujourd’hui, les circulations extérieures sont doublées d’un important système de galeries souterraines permettant celles des personnels et des matériels.
En 2014, un projet de fusion du centre hospitalier d’Aix-les-Bains, comprenant les quatre sites, et du centre hospitalier de Chambéry, est à l’étude.
Né à Aix-les-Bains en 1881.
Nommé architecte de la ville d'Aix-les-Bains par arrêté du 1/2/1922 en remplacement de l'architecte Jules Pin.
Participe à la réfection de la toiture de l'église de Pugny-Chatenod en 1928.