Dossier d’œuvre architecture IA63002798 | Réalisé par
Fougère Félicie (Contributeur)
Fougère Félicie

Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

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  • inventaire topographique, La ceinture des boulevards de Clermont-Ferrand
maison
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Clermont-Auvergne-Métropole
  • Commune Clermont-Ferrand
  • Adresse 38 boulevard Cote-Blatin
  • Cadastre 2022 HS 111
  • Dénominations
    maison

Le boulevard Cote-Blatin traverse l'ancienne parcelles 1248, section K (3ième feuille) du cadastre de 1831. Le plan d'établissement de la bordure des trottoirs illustre bien la création de l'îlot triangulaire s'établissant ainsi entre la rue des Prés-Bas et le boulevard. L'extrémité nord-est de cet îlot, à gauche de la propriété Verdier sur le plan, est par la suite découpée en trois parcelles traversantes (actuelles HS 111, 112 et 113) dont la morphologie exigüe commande la construction d'un bâti de modeste taille selon des exigences de confort demandant à l'architecte un réel travail d'inventivité. Ces trois maisons sont édifiées par Valentin Vigneron entre 1933 et 1935. Le premier projet déposé auprès de la municipalité est celui du n°40 (voir dossier IA63002833), puis vient le n°38, tous deux en 1933, enfin, quelques années plus tard, en 1935, le n°38 bis (voir dossier IA63002832) comble la dent creuse qui s'était formée entre les deux premiers. En 1937, Valentin Vigneron poursuivra son œuvre sur la rive opposée du boulevard avec l'immeuble du n°29 (voir dossier IA63002797) et, en 1955, s'associant à Jean Bosser, avec l'édification du n°31 (voir dossier IA63002826). Ainsi, cette brève portion du boulevard Cote-Blatin reflète à la fois la cohérence, perceptible par l'absence de cassure de rythme entre ces édifices très différents, et l'évolution du style de Valentin Vigneron. Ce phénomène illustre la remarque faite par Christophe Laurent et Agnès Pranal : "Plutôt qu'une évolution stylistique stricte, l'œuvre de Vigneron offre des constantes et des tendances qui se superposent chronologiquement" (p.9). Néanmoins, si l'on compare cette maison avec le n°40 (voir dossier IA63002833), dont les plans datent de la même année, on peut s'étonner de la fulgurence de l'évolution du style de Valentin Vigneron, le n°40 offrant une propostion classique à laquelle semble s'opposer la modernité du n°38. Cette année, 1933, marque également la collaboration de Vigneron avec Albéric Aubert pour l'édification du sanatorium Sabourin, dont le style paquebot est effectivement en phase avec le dessin épuré de la façade du n°38.

Le n°38 se conforme à l'établissement des pans coupés aux angles des principaux carrefours du boulevard sud, l'un sur l'angle avec le boulevard, l'autre sur celui avec la rue des Prés-Bas. Il se place en retrait parallèle à l'axe de ces deux voies. L'alignement, vu depuis le boulevard, est par conséquent en rupture, irrégularité rattrapée par l'implantation du n°38 bis (voir dossier IA63002832), intégrant adroitement un inévitable pignon d'alignement.

La cession de la portion de terrain nécessaire à l'ouverture du boulevard et à l'établissement d'un carrefour avec la rue des Prés-Bas est actée par la délibération municipale du 29 décembre 1922. L'actuelle parcelle HS111 se situe à l'extrémité de l'îlot triangulaire alors définit par le boulevard et la rue des Prés-Bas, visible sur le plan d'alignement de cession des consorts Dubreuil. Ce bout d'îlot est détaillé en trois parcelles traversantes de dimensions contraintes (HS 111, 112 et 113). La maison de M. L. Chabran, ingénieur, est conçue par Valentin Vigneron en décembre 1933. A l'origine isolée en extrémité d'îlot, elle correspond à une villa, devenant rapidement une maison par la mitoyenneté du n°38 bis. La demande de branchement à l'égout date de 1934. Le certificat d'achèvement des travaux est daté de janvier 1935.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1933, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Vigneron Valentin
      Vigneron Valentin

      Architecte, né le 17 février 1908, mort le 04 novembre 1973. Adresses: 22 bis place de Jaude dans les années 1930 ; 3 rue Colbert dans les années 1940 et 1950. Les plans sont formellement dessinés selon la même disposition: filets d'encadrement comprenant l'identité du propriétaire et la localisation en marge supérieure et identification de l'architecte, lieu et date en marge inférieure.

      En décembre 1933, Valentin Vigneron livre les plans non signés de la maison que l'ingénieur Chabran fait construire au n°38 du boulevard Cote-Blatin (la mention, M. Vigneron, 22 bis place de Jaude, se trouve sur la lettre de demande de construction). Les plans s'avèrent plus frustes que la maison elle-même, déjà très caractéristique des réalisations de cet architecte. Les plans de la maison du n°40 boulevard Cote-Blatin datent de juin 1933 et ne sont pas signés. Aucune signature n'est reportée dans le dossier de permis de construire. Le style est moins ouvertement moderne que le n°38 bis (décor du tympan et touche classique du bossage de la porte d'entrée). Cependant, on note une communauté d'esprit dans la distribution intérieure du n°38 bis daté de 1935 et dûment signé par Valentin Vigneron. Enfin, le projet d'agrandissement arrière du n°40, au milieu des années 1950, est élaboré par Valentin Vigneron (son adresse est alors au n°3 rue Colbert à Clermont-Ferrand). Si l'on admet que le n°40 est de la main de Vigneron, comme l'atteste par ailleurs la publication d'Agnès Pranal et Christophe Laurent (Valentin Vigneron, architecte clermontois du XXe siècle, Itinéraire du Patrimoine), on peut avancer que son style mue au cours de l'année 1933 pour adopter la pate qui sera la sienne dans la seconde moitié des années 1930. L'immeuble du n°29 boulevard Cote-Blatin, dont le projet date de 1937, en est un exemple éclatant, ce qui n'empêche l'adoption d'une écriture plus classique, en 1936, pour l'immeuble du n°22 boulevard Jean-Jaurès. Mitoyen du n°29 boulevard Cote-Blatin, le n°31 poursuit l'illustration de l'évolution du style de Valentin Vigneron (en association avec Jean Bosser) au milieu des années 1950 (façade à plan vertical marqué par le quadrillage de l'ossature des planchers et murs de refend en béton). Ce secteur est compris dans le lotissement "Rouganne" dont le périmètre s'étend jusqu'à la voie ferrée. Dans la rue Philippe-Glangeaud qui dessert ce lotissement, Valentin Vigneron signe trois immeubles et une maison. Les immeubles des n°38 et 18, édifiés en 1941, sans mitoyen, en rupture de style et d'échelle avec les maisons voisines, sont d'une écriture très épurée, voire simple, ne sacrifiant au décor que par la présence d'un fronton cintré à base interrompue en courronement d'une travée. Une dizaine d'année plus tard (premis de construire en 1952), Valentin Vigneron édifie sur la parcelle mitoyenne au n°16, un immeuble représentatif de son inspiration au marquage des lignes géométriques, niveaux limités et liaison des travées formant un quadrillage de façade (n°16, rue Philippe-Glangeaud). Toujours sur le boulevard Cote-Blatin les immeubles jumeaux des n° 56 et 58, édifié pour le compte de l'office HLM du Puy-de-Dôme (permis de construire en 1953) offre une sobre écriture horizontale structurée par la limitation des niveaux. Seule concession à l'esthétique: les sculptures en ronde-bosse de Raymond Coulon couronnant les porches d'entrée.

      En 1955, lors du réaménagement de la villa Bergougnan (148 boulevard Lavoisier) pour la transformer en immeuble de bureaux de la chambre du commerce, Valentin Vigneron respecte l'intégrité du bâtiment et conserve les éléments intérieurs (décors, placards de l'étage, cheminées). Il ajoute une colonnade extérieure délimitant la cour et le jardin latéral. En 1958, il s'associe à Antoine Espinasse pour construire une salle de congrès dans l'enceinte de la Chambre de commerce sise au 148 boulevard Lavoisier. Ce bâtiment est situé derrière l'ancienne villa Bergougnan, le long de la rue de Nohanent. En 1968, il dessine les plans de l'immeuble d'angle du 15-15 bis avenue d'Italie.

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      architecte attribution par source

Le dossier de permis de construire ne comprend qu'une mention manuscrite de l'architecte, au crayon, au bas d'un courrier. Les plans, s'ils se conforment à la mise en page adoptée par Vigneron - un double filet entourant le dessin dans la partie inférieure duquel sont reportés le titre, le lieu, la date ainsi que l'échelle et, en partie supérieure le nom du propriétaire - ne sont pas signés. La morphologie de la parcelle incite à placer la façade sur le long côté donnant sur la placette que forme le débouché de la rue des Prés-Bas. La maison n'offre par conséquent qu'une élévation latérale au boulevard, cependant privilégiée dans le choix des pièces que cette travée loge : un bureau et la salle à manger couronnés de chambres, quand la travée donnant sur la rue des Prés-Bas abrite des espaces de service, cuisine et buanderie, surmontés par les greniers (voir plan du rez-de-chaussée et plan de l'étage).

L'architecte parvient à équilibrer la façade malgré la déclivité du terrain en surélevant le rez-de-chaussée. L'entrée est donc précédée d'un perron s'inscrivant dans le renfoncement qui constitue la principale animation de façade. Ce renfoncement permettant d'éviter la symétrie, pourtant chère à Valentin Vigneron mais qui ici, dans le simple volume rectangulaire du bâti, aurait sans doute paru brutale, n'est pas aussi clairement exprimé dans le dessin d'élévation que dans la réalité. S'écartant d'un dessin attaché à une certaine ordonnance des ouvertures, le retrait des deux travées offre une plus parfaite élégance, la forme des ouvertures passant du presque oblong au pratiquement carré, le garde-corps du balcon traçant une ligne grise à motifs géométriques légèrement orientalisant rappelant ceux de la ferronnerie de clôture. La liaison des niveaux par la moulure d'encadrement des baies, essentiellement perceptible en élévations latérales, fait contrepoint à l'horizontalité due au faible gabarit de l'édifice. Enfin, le volume globalement trapu de la construction se trouve allégé par le marquage des faux-joints dans l'enduit (quadrillage qui peut, par ailleurs, s'apparenter à une des marques de fabrique de Valentin Vigneron). La distribution intérieure traduit également la volonté d'échapper à l'espace resserré par l'implantation d'un vestibule desservant les pièces implantées selon un schéma double en profondeur.

  • Murs
    • enduit
  • Toits
    béton en couverture
  • Étages
    rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré
  • Couvrements
    • dalle de béton
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour
  • Techniques
    • sculpture rupestre
  • Représentations
    • losange
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Maison inscrite sur la liste des éléments identifiés au titre de patrimoine du PLUI Clermont-Auvergne-Métropole, juin 2024

Documents d'archives

  • AC Clermont-Ferrand, série O216, n°600 22A, demande d'alignement, maison, 38 boulevard Cote-Blatin, 1933

    AC Clermont-Ferrand : O216 600 22A
  • AC Clermont-Ferrand, série O216, n°892 23A, demande d'alignement, maison, 38 bis boulevard Cote-Blatin, 1935

    AC Clermont-Ferrand : O216 892 23A
  • AC Clermont-Ferrand, série O216, n°1721 22A, demande de branchement à l'égout, 38 boulevard Cote-Blatin, 1934

    AC Clermont-Ferrand : O216 1721 22A
  • AC Clermont-Ferrand, série O216, n°892 23A, demande d'alignement, maison, 38 bis boulevard Cote-Blatin, 1935

    AC Clermont-Ferrand : O216 892 23A

Bibliographie

  • LAURENT, Christophe, PRANAL, Agnès. Valentin Vigneron, architecte clermontois du XXe siècle, Puy-de-Dôme (Itinéraires du Patrimoine ; 229). Lyon : Lieux Dits, 2000.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : CDP COLL

Documents figurés

  • AC Clermont-Ferrand, série 1 O 471 à 1O 500, dossier n°1 O 478, Acquisitions, expropriations, dossiers individuels, 1906-1930. Acquisition Dubreuil, Mosmier, chemin vicinal ordinaire n°108, bd Cote-Batin. Plan annexé à l'extrait de délibération du conseil municipal du 29/12/1922. Tirage sur papier, échelle 0.002 p/m.

    AC Clermont-Ferrand : 1 O 478
  • AC Clermont-Ferrand, AC Clermont-Ferrand,1 O 1590, Etablissement de bordures de trottoirs 1926-1930, boulevard Côte-Blatin, 1926. Crayons et impression papier, échelle 0.002 pm, septembre 1926

    AC Clermont-Ferrand : 1 O 1590
  • AC Clermont-Ferrand, série 1 O 69, Alignements : quartiers des Paulines (1881-1935), pans coupés à chaque carrefour du boulevard Sud (1932 - plan d’alignement : 1932), impression sur papier, échelle 0.002 pm

    AC Clermont-Ferrand : 1 O 69
Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2024
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Fougère Félicie
Fougère Félicie

Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

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Articulation des dossiers
Fait partie de