Le boulevard Cote-Blatin traverse l'ancienne parcelles 1248, section K (3ième feuille) du cadastre de 1831. Le plan d'établissement de la bordure des trottoirs illustre bien la création de l'îlot triangulaire s'établissant ainsi entre la rue des Prés-Bas et le boulevard. L'extrémité nord-est de cet îlot, à gauche de la propriété Verdier sur le plan, est par la suite découpée en trois parcelles traversantes (actuelles HS 111, 112 et 113), correspondant aux n°38, 38 bis et 40 du boulevard, parcelles dont la morphologie exigüe commande la construction d'un bâti de modeste taille selon des exigences de confort demandant à l'architecte un réel travail d'inventivité.
Les plans de la maison du n°40 boulevard Cote-Blatin ne sont pas signés. Ils se rapprochent par leur mise en page, et malgré le style architectural moins ouvertement moderne, du n°38 (Valentin Vigneron architecte, voir dossier IA63002798). On note également une communauté d'esprit avec la distribution intérieure du n°38 bis (voir dossier IA63002832) daté de 1935 et dûment signé par Valentin Vigneron. Enfin, le projet d'agrandissement arrière du n°40, au milieu des années 1950, est élaboré par Valentin Vigneron. Le n°40 est par conséquent attribué à Valentin Vigneron, comme l'affirme par ailleurs la publication d'Agnès Pranal et Christophe Laurent.
Ces trois maisons sont édifiées entre 1933 et 1935. Le premier projet déposé auprès de la municipalité est celui du n°40, puis vient le n°38, tous deux en 1933, enfin, quelques années plus tard, en 1935, le n°38 bis comble la dent creuse qui s'était formée entre les deux premiers. En 1937, Valentin Vigneron poursuivra son œuvre sur la rive opposée du boulevard avec l'immeuble du n°29 (voir dossier IA63002797) et, en 1955, s'associant à Jean Bosser, avec l'édification du n°31 (voir dossier IA63002826). Ainsi, cette brève portion du boulevard Cote-Blatin reflète à la fois la cohérence, perceptible par l'absence de cassure de rythme entre ces édifices très différents, et l'évolution du style de Valentin Vigneron. Ce phénomène illustre la remarque faite par Christophe Laurent et Agnès Pranal : "Plutôt qu'une évolution stylistique stricte, l'œuvre de Vigneron offre des constantes et des tendances qui se superposent chronologiquement" (p.9). Néanmoins, si l'on compare cette maison avec le n°38 (voir dossier IA63002798), dont les plans datent de la même année, on peut s'étonner de la fulgurance de l'évolution du style de Valentin Vigneron, le n°40 offrant une proposition classique à laquelle semble s'opposer la modernité du n°38.
Le n°40 voisinait à l'origine avec les entrepôts de la fabrique de matériau de construction Verdier sans entretenir avec les hangars de cette entreprise, situés au sud-ouest en bordure des Prés-Bas, de relation de mitoyenneté (voir dossier IA63002799). Il faut donc imaginer qu'au moment de sa construction la maison du n°40 était une villa isolée bénéficiant d'un jardin arrière. Son implantation est à l'alignement, à 9 mètres de l'axe du boulevard.
Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.