Le retrait de la travée de droite permet d'implanter un perron en parallèle de la façade. Le sobre habillage de l'angle s'opère par l'arc de l'auvent de la porte d'entrée formant un arrondi que l'on retrouve dans les oculi animant le premier niveau. Ce mouvement, accompagnant la main courante du perron, munie de redans sur le dessin d'élévation, solution qui aurait pu adoucir la rigidité de l'ensemble, rend moins sensible l'austérité du rez-de-chaussée aveugle. Le balcon prévu en travée gauche du premier étage, réduisant l'ouverture à la forme barlongue par ailleurs adoptée, aurait également put concourir à une plus grande animation. Le résultat, bien que contraint à une simple géométrie, n'est pas sans équilibre.

Nous retrouvons, pour cette maison, le procédé d'adaptation à une étroite parcelle utilisé par Valentin Vigneron, quelques années plus tôt, au n°38 bis boulevard Cote-Blatin (voir dossier IA63002832). Le recul de travée est certes moins appuyé, ce qui a pour effet d'inclure un pignon d'alignement au centre de la façade, quand Valentin Vigneron en fait une élévation à part entière animée d'un renflement et d'une travée en redan complexifiant le volume. La distribution intérieure est en revanche comparable : le rez-de-chaussée surélevé permet de loger un garage au premier niveau (jouant sur une déclivité de terrain pour le n°38 bis) ; au-dessus, en travée de gauche, le salon sur rue communique avec la salle à manger ouvrant sur la jardin ; en travée de droite, un bureau précède la cage d'escalier rejetant la cuisine dans la partie la plus arrière de la maison (la distribution du rez-de-chaussée est similaire au n°38 bis, bien que les espaces soient plus vastes) ; enfin l'étage loge des chambres et réserve une salle de bains en façade, implantée au-dessus de la porte d'entrée (l'étage du 38 bis présente la même configuration). A l'origine, la distribution est donc similaire pour les deux maisons : les pièces sont réparties selon un mode double en profondeur, la circulation s'opère par une entrée en travée centrale suivie d'un couloir menant à une cage d'escalier en travée latérale.

La modification de 2022 a balayé cette organisation en transformant la maison en un immeuble logeant de petits appartements desservis par l'arrière au moyen d'un escalier hors-œuvre. La démarche est très comparable à celle qui a présidé à la transformation de l'immeuble-maison du n°16 boulevard Cote-Blatin en immeuble de studios desservi par un escalier à coursive placé à l'arrière du bâtiment (voir dossier IA63002796). La notice descriptive du permis de réaménager le n°49 indique que l'objectif est de "transformer un grand logement désaffecté, étant à proximité des facultés et de la cité universitaire, en 6 petits logements locatifs pour étudiants", public qui est sans doute également visé par le n°16. Les trois travées de ce dernier commandent une répartition de trois studios par étage, l'escalier étant déporté à une extrémité ; les deux travées du n°49 oblige à une adaptation se traduisant par un accroissement de la taille des logements au gré des étages : le premier compte trois logements, dont un desservi par l'escalier de façade, le deuxième étage consacre chacune des deux travées à un logement, enfin le troisième dédie toute sa superficie à un seul appartement, l'escalier pouvant ainsi occuper une position centrale. Suivant les prescriptions de l'architecte des bâtiments de France les huisseries (portes, persiennes) ont été préservées et restaurées ou changer à l'identique (fenêtres). Le projet figure un environnement relativement arboré, dépassant d'ailleurs le strict cadre de la parcelle envisagée, la réalité s'avère bien plus minérale.

La phrase de la notice descriptive citée plus haut nous parle d'un "grand logement désaffecté". La raison de cet abandon est moins à chercher du côté de l'évolution du mode de vie, le rêve de la maison individuelle bénéficiant d'un carré de jardin n'étant certainement pas éteint, mais peut être donnée par une évolution de la ville. Le contexte d'édification était celui d'une résidence de bord de ville où la campagne était encore présente. La villa ou le pavillon sont attendus à l'écart des axes drainant un flux automobile soutenu. Dans notre cas, ce phénomène est très localisé : il est susceptible d'affecter la rive du boulevard sans s'étendre sur la rue Philippe-Glangeaud, trés proche mais moins empruntée, qui reste essentiellement garnies de maisons individuelles.