Dossier d’œuvre architecture IA26000181 | Réalisé par
  • inventaire topographique
église paroissiale Sainte-Marie-Madeleine
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Commune Réauville
  • Adresse le Village
  • Cadastre 1835 F 683  ; 1983 F 653
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Sainte-Marie-Madeleine

La date de fondation de l'église n'est pas connue. La paroisse aurait été définitivement établie lorsque les cisterciens vinrent, en 1137, fonder l'abbaye d'Aiguebelle. Elle fut dédiée à Sainte-Marie-Madeleine en 1281, à l'occasion de la translation des reliques de cette sainte à Saint-Maximin ; l'abbé d'Aiguebelle, Pons de Saint-Bonnet, assistait à la cérémonie et ramena probablement une fraction de relique à Réauville. La structure de l'édifice, dont l'épaisseur des murs est de 1,30 m, remonte à l'époque romane : une porte (murée en 1873), conservée dans l'élévation latérale, est datable de la 2e moitié du 12e siècle, et la porte d'entrée en façade, avant sa réfection au 19e siècle, était du même type. En 1484, l'église nécessite des réparations. En 1518, Etienne Dufès, Jacques et Jean Delauche, maçons à Grignan (ces derniers bâtisseurs de la collégiale), construisent un clocher-mur à trois arcades au-dessus de la petite porte latérale, ainsi qu'une fenêtre à meneau dans la façade occidentale. Le clocher-mur a été démoli au 19e siècle, la fenêtre subsiste, masquée par le clocher-porche actuel. Après les dommages des guerres de Religion, l'évêque ordonne en 1601 de couvrir l'église : entre 1612 et 1620, la toiture est refaite, ainsi que les trois "arcades" (arcs doubleaux ?), par Antoine et Bonnet Vialle, maçons. Des réparations sont effectuées au bâtiment et au clocher en 1768, par Denis Pelisse. Jusque-là, seule une charpente couvrait l'église ; à partir de 1808, il est question de la voûter. En 1829, Javelas, architecte voyer de Montélimar, dresse les plan et devis d'une voûte en berceau en brique, sur des arcs en briques : ce travail est réalisé en 1830 par François Alizon, maçon de St-Paul-Trois-Châteaux. L'abbé Charvat, curé de Réauville, fait refaire la porte d'entrée en 1852 (date gravée à la clef). Puis, trouvant le clocher-mur trop modeste ("deux fers à cheval posés côte à côte"), il fait édifier un clocher-porche en façade en 1871 ; un médaillon au centre de la voûte du porche porte l'inscription peinte : Souvenir devant Dieu / de F. Burdain / 1871. Le dallage de l'église est refait en 1882 par Louis Julian. En 1885, des réparations importantes s'imposent, à la toiture du clocher et surtout à la couverture de l'église qui porte directement sur la voûte ; en juillet 1886, Paul Vincent, architecte au Teil (Ardèche), dresse les plans et devis des transformations à faire, qui sont réalisées sous sa direction en 1888, par Gabriel Palmier, maçon aux Granges-Gontardes. Des travaux minimes sont effectués en 1892, lors de la pose de l'horloge. En 1941, la toiture et le clocher sont à nouveau réparés, suite aux dommages occasionnés par la foudre. Les sacristies (la 2e construite en 1843) ont été restaurées en 2000.

L'église, orientée, de plan allongé à chevet plat, est bâtie en moellons de calcaire revêtus d'enduit, et couverte d'un toit à longs pans de tuiles creuses, souligné d'une génoise trilobée. En façade, à l'ouest, l'édifice est flanqué d'un clocher-porche rectangulaire de quatre niveaux en pierre de taille, avec enduit en faux-appareil à refends. Au 1er niveau, le porche est ouvert d'une arcade en plein cintre sur les trois côtés, une niche en plein cintre garnie d'une statue orne la face du 2e niveau ; le 4e niveau (chambre des cloches) est percé de quatre fenêtres jumelées en plein cintre. Une flèche octogonale en brique revêtue de ciment grappier, cantonnée de quatre pyramidions, couronne le clocher. Le long des élévations sud et est de l'édifice, on remarque une surélévation en léger retrait ; la partie en avancée est couverte d'un chaperon de tuiles souligné d'une génoise trilobée, ce chaperon étant cintré du côté du chevet, suivant le dessin de la voûte intérieure. Quatre contreforts rythment l'élévation nord aveugle, et apparaissent contre la partie en retrait sur l'élévation sud. Cette élévation, bordée d'un muret, présente, au niveau de la 4e travée, une porte surélevée en plein cintre, murée, couverte d'un larmier en plein cintre à retours horizontaux (h. 297, la. 260 avec larmier) ; l'arc est formé de longs claveaux layés, la clef ornée d'un cadran solaire gravé, chambranle profilé en boudin. L'intérieur de l'église est constitué d'un vaisseau et d'un choeur rectangulaire couverts d'un berceau plein cintre, en brique ; des arcs doubleaux en plein cintre sur piliers rectangulaires séparent les quatre travées de la nef, de profondeur différente. Les murs latéraux sont garnis d'arcs formerets en plein cintre. Une tribune portée par deux colonnes de pierre est aménagée au fond de la nef. Trois fenêtres cintrées, deux dans l'élévation droite et une axiale dans le choeur, éclairent l'église, ainsi que deux fenêtres dans le mur du fond ; ces dernières encadrent une fenêtre haute en arc brisé, à remplage détruit, aujourd'hui obturée par le clocher. Deux sacristies sont accolées au nord, dans une venelle.

  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • moellon
    • moyen appareil
  • Toits
    tuile creuse, brique en couverture
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
    • en brique
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • flèche polygonale
    • pignon couvert
  • Typologies
    Clocher-porche en façade, flèche en maçonnerie
  • Techniques
    • peinture
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Il est à regretter que les restaurations du 19e siècle et l'adjonction d'un clocher en façade masquent l'architecture d'origine de l'église, qui présente néanmoins un intérêt certain par son décor intérieur de peintures murales ; l'originalité de celles du choeur, réalisées en 1871 par deux moines de l'abbaye d'Aiguebelle, est à souligner.

Date(s) d'enquête : 1999; Date(s) de rédaction : 2002
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel