Dossier d’œuvre architecture IA42002278 | Réalisé par
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
;
  • inventaire topographique
Village de Roche
Œuvre repérée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Montbrison
  • Commune Roche

Antoine Lugnier forme l'hypothèse de l´existence, à l´origine de la fondation du bourg de Roche, d´un castrum, ou village fortifié : "par des documents du XVIe siècle, nous savons que du XIIe environ au début du XVe, il exista au bourg de Roche un modeste château de paroisse, avec enceinte ou vingtain accueillant les tenanciers des environs, dépendant du conte de Forez, seigneur du lieu, et tenu par un prévôt" (p. 18). A. Lugnier cite plus loin les documents en question : il s´agit d´actes du notaire royal de Roche, Michel Masson, signés "du château de Roche, maison du notaire royal", entre 1560 et 1600 (p. 23). Le comte aurait cédé ce village au prieuré de Sail-sous-Couzan, à charge d'y entretenir des religieux et d'y fonder une paroisse (p. 19). Ce prieuré existe encore mais est déclaré vacant en 1426 (p. 276). La prospérité du bourg dans le courant du 16e siècle est attestée par la reconstruction de l´église, qui s´accompagne de l´érection de trois croix de chemin (IA42002284 et IA42002285, étudiées ; IA42002286 repérée) et de la construction ou reconstruction de plusieurs fermes ou maisons, qu´Antoine Lugnier attribue à des prêtres sociétaires (il n´y a pas de famille noble résidante au bourg ou dans la commune). Le Forez pittoresque... mentionne également ces demeures : "plusieurs maisons ayant conservé des détails intéressants des XVe et XVIe siècles ; une inscription incomplète, du Xve siècle, est encastrée dans une muraille" (non retrouvée). Le nombre de feux passe de 5 en 1440 à 13 en 1791 (p. 55). En 1818, la matrice cadastrale liste une douzaine d´habitations, dont plusieurs artisans : Pierre Robert, maréchal au bourg (1818 E 523), Antoine Breuil, tisserand (1818 E 531), Gabriel Breuil, tailleur (1818 E 539) et Jean Chamarel, cordonnier (1818 E 553). La comparaison des plans de 1818 et 1986 montre une certaine continuité dans le parcellaire, qui a peu changé. Un plan d´alignement est demandé par le conseil municipal en 1903. Au milieu du 20e siècle le bourg a compté jusqu´à six cafés (en général associés à d´autres fonctions ; voir édifices repérés et non repérés). Il n´y a actuellement plus qu´un commerce, une boulangerie avec épicerie et café (1986 AM 52, non repéré). Le cimetière (voir dossier) est déplacé en 1925, mais la décision de supprimer l´ancien cimetière n´est prise qu´en 1945 (plan d´alignement établi en 1946 par Péricard, ingénieur à Montbrison ; AC Roche). Le mur de clôture et ses deux portails (ouest et sud) ont été supprimés ; le portail sud a été déplacé au presbytère (IA42002279) et la statue de Vierge qui le surmontait, sur le pic communal de la Chavanne, au Montet (IA42002299). La place autour de l´église a été refaite au début des années 1980.

Le bourg de Roche est implanté à une altitude de 920 m, au coeur de la zone d´habitat permanent de la commune. Il occupe un replat cerné au sud-est par le pic de Chaudabrit (1065 m) et le Puy du Bouchet (1059 m), et au nord-ouest par les pentes montant aux hautes chaumes. La route départementale 44 (venant de Lérigneux) et 44a (venant d´Essertines-en-Châtelneuf) forme une boucle autour du village, doublée par le cours du Probois (déplacé afin de laisser plus de place à l´élargissement de la voie). Un bief dérivé du Probois (1986 AM 130 ; modifié) actionnait plusieurs moulins ou scieries autour du bourg (voir IA42002296, IA42002297 et IA42002298) ; sur le cours même du Probois, en aval du bourg, était implanté un moulin à aiguiser, situé sur un terrain communal, mais cadastré comme appartenant à Jean Morel, maréchal-ferrant (1818 E 368 ; non vu). Le pont qui traverse le Probois au niveau du moulin 1986 AM 78 (IA42002297) a été édifié en 1838 (Lugnier, p. 273). Une source captée alimente un abreuvoir communal (1986 AM 63). La place principale était plantée de quatre gros tilleuls (G. Démariaux). Le bourg adopte un plan circulaire, avec l´église au centre. La partie sud-est du village est implantée sur une terrasse soutenue par un mur de pierre. Les bâtiments sont construits en moellon de granite, avec des encadrements en pierre de taille (rares exemples en bois ou en brique). Plusieurs murs présentent un appareillage en petit moellon posé sur chant, avec des chaînes d´angles en gros blocs, caractéristiques des constructions du 16e siècle, et de nombreux encadrements en remploi au décor très soigné. Plusieurs constructions présentent un enduit à pierres vues avec assises gravées (fin 18e siècle, début 19e ?) et A. Lugnier signale la présence de nombreuses maisons portant un enduit de couleur claire, qui a souvent disparu aujourd'hui (par exemple sur le presbytère, IA42002279). Les maisons ont souvent un étage de soubassement, utilisé pour l'étable ou la cave, un étage carré (parfois deux) et un étage de comble, sous un toit à croupes (parfois simplifié ultérieurement en toit à longs pans) ; les génoises sont assez fréquentes ; plusieurs sont de facture récentes (presbytère, maison Breuil) mais des exemples antérieurs au milieu du 20e siècle sont attestés (voir par exemple la carte postale illustrant le café-boulangerie Monier-Mazet). L´"enquête Demangeon", en 1937 (citée par Lugnier, p. 96), sur la typologie de l´habitat dans la commune, détermine comme type prépondérant au village la "maison-bloc" : il y en a alors 21, occupées par des artisans, cabaretier, ouvriers sans bétail ou rentier. La plupart donnent sur rue ou sur cour ouverte, trois sur cour fermée ; elles ont toujours un étage, parfois un comble avec grenier et charnier. Le "sous-sol taillé dans la pente" sert d´atelier (sabotier, menuisier) et abrite le petit bétail (poules, lapins). Les observations de 1937 sont encore d'actualité, mise à part la qualité des habitants (résidants temporaires, retraités ou travaillant à l'extérieur du bourg.

  • Murs
    • granite
    • enduit
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, 1 étage carré, 2 étages carrés, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AC Roche. Registres de délibérations du conseil municipal, 27 mai 1894-3 septembre 1911. Délibération du 29 mars 1903. Le conseil municipal décide de mander un plan d´alignement pour le bourg à l´agent voyer cantonal.

  • AC Roche. Registres de délibérations du conseil municipal, 29 octobre 1911-22 juin 1952. Délibération du 18 août 1946. La rue passant devant les écoles et la mairie, au nord de l'église, est très étroite (2,5 à 3 m). Pour élargir, plan d´alignement établi par M. Péricard ingénieur à Montbrison (la commune fera des échanges de terrain en cédant des parcelles de l´ancien cimetière. Projet d´aménagement et nivellement de la place de l´église établi le 27 juillet 1946 par Péricard. Suppression de l´ancien cimetière, construction d´un mur de soutènement sur la place du monument (construit sur un petit talus qui tend à s´effondrer), restauration du chemin rural de Néel et réparations aux bâtiments communaux (enduit et toiture de l´école, mur du presbytère). Décompte des travaux le 12 février 1949.

  • AC Roche. Registres de délibérations du conseil municipal, 29 octobre 1911-22 juin 1952. Délibération du 25 décembre 1948. Subvention à l´Amicale des anciens du maquis (groupe Ange) en vue de l´érection d´un monument : 1000 F.

Bibliographie

  • DEMARIAUX, Georges. [Présentation de la commune de Roche-en-Forez], texte rédigé pour la revue Coursières, communiqué par l'auteur ; dactyl., [s. d.], 1er quart 21e siècle.

  • LUGNIER, Antoine. Cinq siècles de vie paysanne à Roche-en-Forez, Loire (1440-1940). Réimpression de l'édition de l'Imprimerie Dumas de 1962

    p. 18, 19, 23, 55, 276
  • THIOLLIER, Félix. Le Forez pittoresque et monumental, histoire et description du département de la Loire et de ses confins, ouvrage illustré de 980 gravures ou eaux-fortes, publié sous les auspices de la Diana... Lyon : Imprimerie A. Waltener, 1889 (2 vol.)

    p. 285

Documents figurés

  • [Vue générale du bourg de Roche]. / Brassart (?, photographe). 1 photogr. pos. : tirage sur papier argentique. 11,8x17,3 cm. (Bibl. Diana. Fonds Brassart. Boîte Montbrison II (5080 à 5110) : cote 5097).

  • COLONIE de SAINT-POLYCARPE à ROCHE (Loire) / Le village et le bois de Lapalu. Vue générale du bourg, depuis le nord-ouest. / 1 impr. photoméc (carte postale) : N&B. 1er quart 20e siècle (?). Coll. Part. L. Tissier.

  • COLONIE de St-POLYCARPE, à ROCHE (Loire) - Vue Générale. Vue générale du bourg, depuis l´ouest. / 1 impr. photoméc (carte postale) : N&B. 1er quart 20e siècle (?). Coll. Part. L. Tissier.

  • Vue de Roche. Edition D Perroton. Vue générale du bourg, depuis le sud-est. / D. Perroton (éditeur). 1 impr. photoméc (carte postale) : N&B. 1er quart 20e siècle (?). Coll. Part. L. Tissier.

  • ROCHE (Loire). PHOT. A. B. & C. NANCY / Collection S. V.. Vue générale du bourg, depuis le sud-ouest. / A. B. & C. NANCY (photographe). 1 impr. photoméc (carte postale) : N&B. 1er quart 20e siècle (?). Coll. Part. L. Tissier.

  • ROCHE (Loire) - Café-Boulangerie MONIER-MAZET. Vue générale du bourg, depuis le sud-est. / 1 impr. photoméc (carte postale) : N&B. 1er quart 20e siècle (?). Coll. Part. L. Tissier.

  • La place avec le cimetière, septembre 1937. / 1 photogr. pos. : tirage sur papier argentique. (A Privées G. Démariaux, Roche).

Annexes

  • Annexe n°1
Date d'enquête 2005 ; Date(s) de rédaction 2012
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Conseil général de la Loire
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.