Dossier d’aire d’étude IA42001296 | Réalisé par
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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  • inventaire topographique
Présentation du canton de Montbrison
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  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Montbrison
  • Adresse
    • Commune : Loire

Le canton de Montbrison occupe une position centrale au cœur de l’ancienne province du Forez que délimitent le seuil de Neulise au nord, les monts du Forez à l’ouest, le massif du Pilat au sud et les monts du Lyonnais à l’est. Les 20 communes qui composaient son territoire jusqu’en 1973, date de la fusion de la commune de Moingt dans celle de Montbrison, présentent des milieux naturels et des habitats humains très contrastés. Elles s’étendent sur une bande grossièrement orientée nord-sud traversant tout l’étagement du relief depuis la ligne de crête des monts du Forez, qui marque la limite administrative entre le département du Puy-de-Dôme en région Auvergne, et celui de la Loire en Rhône-Alpes, jusqu’au lit de la Loire dont un méandre borde le canton à l’est.

L’étagement des paysages

Pour le canton de Montbrison, le point culminant des sommets arrondis des monts du Forez, massif granitique érodé par les glaciers et surélevé au Tertiaire, est la roche Gourgon (Roche), à 1420 m d’altitude. C’est l’un des pointements basaltiques d’origine volcanique (ou necks) qui parsèment les hautes chaumes, comme la Grande et la Petite Pierre Bazanne. Paysage des hautes chaumes à Roche : la Grande Pierre Bazanne, depuis l'est.Paysage des hautes chaumes à Roche : la Grande Pierre Bazanne, depuis l'est.Dans cette zone naissent les principaux cours d’eau qui traversent le canton en direction de la Loire, creusant de profondes vallées comme celle du Vizézy qui coupe en deux la commune d’Essertines-en-Châtelneuf. Le paysage ouvert, formé de landes, de prairies et de tourbières, d’un intérêt floristique et faunistique reconnu au niveau européen, a été façonné par l’activité pastorale depuis les premiers défrichements monastiques au 12e siècle. La montagne est d’abord pâturée collectivement, puis les propriétaires des troupeaux s’en approprient des parcelles où ils implantent une jasserie, étable et fromagerie d’estive Ces pâturages sont entourés de forêts de hêtres et de résineux, mais aussi de sombres plantations d’épicéas qui se multiplient dans les années 1970.

L’habitat permanent commence autour de 1000 m d’altitude : le bourg le plus élevé est celui de Lérigneux (vers 950 m). Le bourg de Verrières-en-Forez sous la neige.Le bourg de Verrières-en-Forez sous la neige.Les communes de la moyenne montagne, Roche, Lérigneux, Verrières-en Forez, Bard et Essertines-en-Châtelneuf sont parmi les plus étendues, et présentent de très nombreux hameaux (plus de 25 sur la commune de Verrières-en-Forez, sans compter les fermes isolées), dispersés dans le relief accidenté de ce « pays coupé ». Les prairies sèches ou humides (les sagnes) alternent avec des champs implantés sur les pentes les moins fortes, au milieu d’un lacis de ruisseaux et de coursières bordées de murets. La Trésaillette vers le pont de l'Ollagnière (Essertines-en-Châtelneuf).La Trésaillette vers le pont de l'Ollagnière (Essertines-en-Châtelneuf).Les pics les plus raides sont plantés de pins sylvestres, ou pinateaux, souvent taillés de façon à fournir du bois de chauffe (on les appelle aussi pins de boulange, en raison de leur utilisation dans les fours à pain).

Au-dessous de 600 m d’altitude, on entre dans une zone de moins en moins boisée, sur les pentes de laquelle on cultive la vigne depuis un millénaire. Les cultures viticoles et les vergers emmurés dans des clos de pisé caractérisent en effet les communes de Champdieu, Montbrison-Moingt, Écotay, Lézigneux ou Saint-Thomas-la-Garde. C’est là que se sont implantés les plus gros bourgs, et que la densité de la population est la plus importante.

À l’est s’étend la vaste plaine du Forez (altitude moyenne 350 m). Cet ancien fossé d’effondrement de forme ovale a généré un lac intérieur qui a été remblayé par des sédiments composés d’argile et de sable granitique (l’arène, ou gore) provenant de l’érosion des montagnes. Là aussi, des buttes basaltiques sont nées sur les failles volcaniques, la plus grande étant le mont d’Uzore : long de plus d’un kilomètre, il a été défiguré par l’exploitation du basalte à son sommet pendant la Première Guerre mondiale. Le sol de la plaine se caractérise par la présence d’une couche d’argile imperméable à faible profondeur : il empêche le sol de s’humidifier par capillarité en période sèche, alors que l’eau stagne au-dessus en période humide. Les varennes (terrain le plus répandu) forment un sol pauvre, avec quelques affleurements calcaires ou chaninat propres à cultiver du froment ; les seules bonnes terres étaient les chambons, terrasses alluviales de la Loire, où l’on cultivait le chanvre et le blé, mais qui étaient à la merci d’une crue de ce fleuve au débit torrentiel. En raison du manque chronique d’eau potable et des fièvres qui y sévissaient encore au milieu du 19e siècle, la plaine a acquis une renommée d’insalubrité qui l’a rendue peu attractive. La brume stagnant sur la plaine du Forez, vue depuis Verrières-en-Forez.La brume stagnant sur la plaine du Forez, vue depuis Verrières-en-Forez.Des villages et des prieurés s’implantent cependant sur de petites collines, et le sol ingrat est exploité par l’aménagement d’étangs dans les bassins du Vizézy et de la Mare. Les premiers sont créés dès le 13e siècle par le comte de Forez ou par des communautés religieuses, comme les étangs d’Uzore, appelés ensuite étangs du Roi, cités dès 1230 sur les domaines des hospitaliers. Le nombre d’étangs, exploités pour la pêche, mais qui ont aussi permis un début de drainage et de fertilisation des sols, ne cesse d’augmenter jusqu’à atteindre plusieurs centaines au milieu du 19e siècle. Les problèmes sanitaires liés aux eaux stagnantes sont alors mis en avant par les autorités pour les faire disparaître, dans un contexte de reprise en main de la plaine par de grands propriétaires qui en modernisent l’agriculture et veulent étendre les surfaces cultivables et pâturables grâce au drainage et à l’irrigation. Le duc de Persigny, né dans la Loire à Crémeaux, ministre de Napoléon III et préfet du département, est l’instigateur du phénomène : un décret de 1854 prononce la suppression pour insalubrité de 330 étangs. Après négociation avec les propriétaires, à qui sont promises, en contrepartie, des prises d’eau sur le futur canal du Forez, plus de la moitié des étangs du canton a été supprimée. À la fin du siècle, la plaine acquiert la physionomie qu’elle a conservée jusqu’à aujourd’hui : un paysage de bocage mêlant prés et cultures céréalières aux étangs subsistants, mais dont les haies et les bosquets sont menacés de disparition.

Le climat est de type continental, avec de longues périodes d’enneigement en montagne. En plaine, on constate des écarts de température importants entre les étés chauds et les hivers marqués par un phénomène d’inversion thermique : alors que la température ressentie peut être agréable sur les monts ensoleillés, le froid et la brume stagnent à leur pied, causant des gelées tardives.

Paysage aux environs du hameau de Conol (Verrières-en-Forez).Paysage aux environs du hameau de Conol (Verrières-en-Forez).

Les ressources naturelles

Sur les failles tectoniques au pied des monts du Forez naissent des sources d’eaux minérales, dont certaines sont célèbres comme la source Parrot à Saint-Romain-le-Puy. Dans le canton de Montbrison, la source la plus importante est la Fontfort de Moingt, utilisée à l’époque gallo-romaine dans des thermes. Cette source est encore exploitée au 19e siècle, mais dans de bien moindres proportions. Elle obtient l’autorisation préfectorale en 1859. La distribution de l’eau, affermée par la municipalité, se fait dans la cour d’une maison reconstruite en 1886 par l’architecte Dulac, le long de la route de Montbrison ; un petit bâtiment destiné à recouvrir le puits est ajouté en 1937. Il y avait à Moingt une autre source, dite fontaine des Ladres, située en limite avec Montbrison. Enfin, le quai des Eaux minérales à Montbrison rappelle que des sources ont aussi été reconnues dans cette ville. L’une d’elles, située sur ce quai, était protégée par un édicule bâti à proximité de l’ancien lavoir. Un petit pavillon de distribution d’eau a aussi existé, jusqu’au début du 20e siècle, au milieu de l’ancien cloître des Cordeliers. Montbrison. Source minérale. Carte postale, tampon 1916, (Coll. Part. L. Tissier).Montbrison. Source minérale. Carte postale, tampon 1916, (Coll. Part. L. Tissier).La consommation de ces eaux, qui a totalement disparu, n’a jamais donné lieu à une exploitation industrielle.

La force des cours d’eau qui descendent des hautes chaumes a fait tourner un très grand nombre de moulins. On en comptait cinq au Vieil-Écotay, au confluent du Cotoyet et du Bouchat. Mais la concentration la plus forte se trouvait dans la vallée du Vizézy, surtout à partir de la Guillanche (Essertines-en-Châtelneuf, commune où le cadastre de 1809 recense 37 moulins), à l’approche de la plaine. La plupart étaient de petits moulins à grains, produisant de la farine panifiable et du « brut » pour les animaux. Mais on trouvait également de nombreux pressoirs à huile de noix ou de colza, des battoirs à chanvre ou à trèfle, des foulons pour le drap ou le papier, et enfin des scieries. Les moulins les plus anciens sont mentionnés dès le Moyen Âge, comme le moulin de Curraize ou d’autres aux alentours de Montbrison, mais l’origine de la plupart remonte au 18e ou 19e siècle. Il s’agit souvent de très petits édifices, composés d’une seule pièce abritant le matériel de meunerie, avec une roue horizontale placée directement au-dessous. Un bief, aménagé sur une levée de terre parfois très longue, amène l’eau à un réservoir ou écluse d’où elle est ensuite acheminée jusqu’au bâtiment par un canal d’amenée ou une conduite en bois. Ces petits moulins, souvent difficiles d’accès dans leur vallée encaissée, répondaient à un usage familial, en lien avec l’autarcie recherchée par les paysans. Leur usage a cessé après la Première Guerre mondiale, et une grande partie a déjà totalement disparu.

Architecture et matériaux de construction

L’architecture de la montagne et du coteau est très différente de celle de la plaine. Aux fermes de montagne regroupées en hameaux, adossées à la pente, avec des bâtiments massés, s’opposent les fermes de plaine, isolées et organisées autour de vastes cours. Elles se différencient aussi par leurs matériaux de construction, qui correspondent aux ressources du sol localAppareil mêlant basalte et granite (Roche, le Pic de Chaudabry, ferme, IA42002360).Appareil mêlant basalte et granite (Roche, le Pic de Chaudabry, ferme, IA42002360).. Les monts du Forez fournissent le granite utilisé en moellons avec angles et encadrements en pierre de taille. L’aspect des murs peut être un indice de datation : on rencontre par exemple un appareillage à petits moellons posés sur chant, presque sans mortier, caractéristique des 16e et 17e sièclesAppareil de granite à petit moellon sur chant (Essertines-en-Châtelneuf, Hérieux, ferme, IA42002966).Appareil de granite à petit moellon sur chant (Essertines-en-Châtelneuf, Hérieux, ferme, IA42002966)..

Le pisé est systématiquement mis en œuvre dans la plaine, dépourvue de carrières de pierre à bâtir à l’exception de la carrière de calcaire de Ruffieu (Précieux), exploitée jusqu’au 16e siècle, qui a servi à construire la collégiale de Montbrison. La terre à pisé, extraite à proximité du chantier, est préparée (période de repos, épierrage) avant d’être tassée entre deux plaques de bois rectangulaires, les banches. La juxtaposition des banchées de terre, posées sur un soubassement maçonné qui les isole du sol, forme les murs où sont réservées les ouvertures encadrées de pierre ou parfois de bois, plus tard de briques. La terre est utilisée franche de toute adjonction, paille ou mortier ; à partir du 17e siècle, des cordons de chaux sont insérés à la jonction des banches, dans les angles où la terre était difficile à tasser, dessinant sur le mur une trame de lignes horizontales et verticales (ou obliques à partir du 19e siècle)Mur de pisé (Montbrison, hameau de Curtieux).Mur de pisé (Montbrison, hameau de Curtieux).. On peut noter que certaines églises ont été construites en pisé, comme celle de L’Hôpital-le-Grand. À la fin du 19e siècle, le mâchefer et le béton peuvent être employés à la place de la terre ou de la chaux traditionnelles, ou en association avec elles. Les murs en pisé les plus exposés, ou ceux des habitations, sont fréquemment enduits ; il peut alors être difficile de déterminer avec précision la nature des murs et des encadrements. Sur le coteau, à la jonction de la plaine et des monts, la pierre cohabite avec le pisé, selon les façades ou la destination du bâti. La ville de Montbrison est représentative de ce mélange : on y a construit avec une grande diversité de matériaux, dont le pan de bois que l’on ne trouve que dans le contexte urbain, tout comme les façades de logis en pierre de taille grâce à la proximité des carrières de granite de Moingt.

D’autres matériaux ont pu être employés de façon plus occasionnelle. C’est le cas du basalte, près des necks. Les moellons de petite taille, débités dans les orgues basaltiques, sont utilisés en maçonnerie de blocage, noyés dans le mortier. Les galets de la Loire ont aussi été employés, dans les communes riveraines du fleuve. Disposés en assises ou en arêtes de poisson, parfois associés à la brique, ils sont surtout utilisés, comme le basalte, pour le soubassement de murs en piséMur en pisé sur soubassement de galets (Chalain-le-Comtal, les Rayons, ferme, IA42003515).Mur en pisé sur soubassement de galets (Chalain-le-Comtal, les Rayons, ferme, IA42003515)..

Le type de toiture constitue un élément d’unité de l’architecture rurale du canton, avec des toits à faible pente, à longs pans et couverts en tuile creuse. Les toits à croupes sont plus rares, et concernent surtout les logis du 19e siècle. À la fin de ce siècle se répand l’usage de la tuile plate mécanique. Les tuiles creuses, briques, mais aussi carreaux de sol ont été fabriqués sur place jusqu’au 20e siècle, à proximité des carrières de glaise de la plaine. La carte de Cassini fait déjà apparaître la tuilerie du « Haut-des-Pierres » (Lot-des-Pierres, commune de Chalain-d’Uzore), et le lieu-dit « la Thuillerie » (Magneux-Haute-Rive). Ces deux tuileries sont encore en activité dans la deuxième moitié du 19e siècle, de même que celles de Faury (Savigneux) et de Beaurevert (Mornand). Il ne reste que des ruines ou des bâtiments dénaturés, voire aucune trace (par exemple, tuilerie située à l’emplacement de la minoterie Peyer), de ces ateliers dont seul subsiste le toponyme.

Le Forez des origines

Les témoignages d’occupation humaine dans le canton de Montbrison remontent à la Préhistoire, mais ils sont particulièrement riches à la période gallo-romaine, avec deux agglomérations fonctionnant de pair, plusieurs villae sur la dizaine connue dans la Loire ainsi que des indices de nécropoles placées en bordure de la voie Bolène.

Deux stations de l’Âge du Bronze ont été reconnues dans la plaine, un important site de 10 hectares à Pommet (Mornand), et un habitat à Magneux-Haute-Rive, fouillé en 2007.

L’époque gauloise est représentée par une série d’enclos de très grandes dimensions et par une tombe de guerrier, observés en 2005 et 2006 également à Magneux-Haute-Rive. À la jonction des communes de Montbrison, Saint-Thomas-la-Garde et Saint-Romain-le-Puy, un bourg gaulois, devenu ensuite agglomération résidentielle à l’époque romaine s’étendait le long de la voie Bolène, à l’embranchement de la voie secondaire desservant Moingt. Des fouilles anciennes y ont mis en évidence une tombe aristocratique gauloise, des habitations, des puits, des mosaïques et des portions de voies ; des interventions en 2001 ont révélé la présence d’une nécropole, d’ateliers de potiers et d’une ferme.

Deux riches villae romaines ont été découvertes. Celle des Résinets, datée du haut Empire, se développe sur deux hectares, sur Chambéon (pars urbana) et Mornand (pars rustica). Sous la chapelle et l’ancien cimetière de Saint-Paul-d’Uzore, les substructions d’une autre villa, occupée dès le haut Moyen Âge par une nécropole à inhumations, ont été fouillées au 19e siècle. Plusieurs autres sites gallo-romains ont été répertoriés aux alentours du mont d’Uzore : une agglomération antique dont les constructions s’étendent sur près de six hectares au nord de Bellevue (Saint-Paul-d’Uzore), un temple et un trésor découverts en 1887 à la Pierre Murée (Chalain-d’Uzore)Photographie du "Trésor Charles" ou "Trésor de Pierre Murée", découvert le 4 mars 1889 au pied du mont d'Uzore (Bibl. Diana, Fonds Brassart).Photographie du "Trésor Charles" ou "Trésor de Pierre Murée", découvert le 4 mars 1889 au pied du mont d'Uzore (Bibl. Diana, Fonds Brassart). ; sur le mont, une zone de sanctuaires a été signalée par l’exhumation, au 19e siècle, de nombreuses sculptures : une tête de l’empereur Galba, des statuettes d’Harpocrate, de Mercure ou du Dadophore.

Le site gallo-romain majeur est l’agglomération-sanctuaire qui occupe le centre du bourg de Moingt, que l’on identifie à l’Aquae Segetae citée par la table de Peutinger. Elle s’étendait sur 15 hectares, à l’écart de la voie Bolène, et était desservie par une voie secondaire en bordure de laquelle un abondant mobilier a été trouvé, évoquant la présence d’une nécropole. Elle comportait un théâtre dont subsistent des vestiges, et des thermes, dont des murs sont conservés dans la chapelle et le prieuré de Sainte-Eugénie. Lors d’aménagements récents, des vestiges d’habitat richement décoré ont été entrevus au sud du bourg ; une intervention de 2007 atteste l’existence à proximité des thermes d’un habitat construit avec des matériaux issus de leur incendie au IIe siècle après J.-C. et dont le parcellaire montre une orientation différente de la trame des vestiges monumentaux.

L’occupation du territoire

Prieurés et paroisses

En Forez, le rôle des prieurés bénédictins s’avère influent dans la genèse des paroisses. Nombre d’entre eux sont fondés entre le 10e et le 12e siècles, grâce aux donations pieuses des comtes et des principaux seigneurs et à l’émulation des grandes abbayes bénédictines d’Auvergne, Bourgogne ou Lyonnais qui cherchent à étendre leur influence sur le Forez, où l’autorité temporelle est encore mal définie. De l’abbaye de la Chaise-Dieu (Haute-Loire) relèvent ainsi les prieurés de Savigneux, la Boulène (Magneux-Haute-Rive), Saint-Éloi (Montbrison) et Moingt ; à sa voisine Manglieu se rattachent ceux de Bard, Champdieu et peut-être Essertines-en-Châtelneuf. Les prieurés de Saint-Thomas-la-Garde, Magneux-Haute-Rive et Roche dépendent respectivement des abbayes d’Ainay, de l’Île-Barbe et de Cluny. Ces congrégations construisent leur propre église ou partagent l’existante avec les fidèles et le curé ; le chœur est en général réservé aux religieux et la nef aux paroissiens.

D’autres communautés se sont installées par la suite. Les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem créent une commanderie à L’Hôpital-le-Grand, associée à un hôpital, et réunie plus tard à celle de Montbrison (Saint-Jean-des-Prés). La commanderie Saint-Antoine, fondée en 1277 au faubourg de la Madeleine à Montbrison, disparaît lors des guerres de la Ligue. Il faut citer enfin deux maladreries à Grézieux-le-Fromental et à Moingt, réunies à l’hôtel-Dieu de Montbrison en 1696.

Ces établissements contribuent à la structuration du réseau paroissial, du 11e au 13e siècle. Rares sont les paroisses plus anciennes, comme Saint-Julien de Moingt, Saint-Martin de Magneux-Haute-Rive ou encore Notre-Dame de Verrières, qui remontent au 10e siècle.

Ces bâtiments prieuraux ont disparu ou ont été dénaturés et les églises, devenues paroissiales, largement remaniées. Aujourd’hui, dans l’ensemble du canton, seules trois églises ou chapelles romanes homogènes subsistent, plus six agrandies au 15e ou au 19e siècle. On compte cinq édifices gothiques ; cinq églises ont été rebâties dans la seconde moitié du 19e siècle et deux après 1905. Enfin, plusieurs églises ont disparu ; excepté celle de Champs, paroisse réunie à Mornand en 1824, il s’agit d’édifices situés dans la commune de Monbrison-Moingt.

Outre son église paroissiale Saint-Julien, Moingt comptait l’église prieurale Sainte-Eugénie, l’annexe Sainte-Anne, chapelle de l’hôtel-Dieu de Montbrison, l’église Saint-Jean-Baptiste, un temps paroissiale, détruite au 19e siècle (ses ruines et son cimetière du haut Moyen Âge ont été reconnus lors de fouilles en 2003), et enfin la chapelle Saint-Maurice liée à la léproserie Saint-Lazare, démolie en 1729.

Des trois paroisses de Montbrison, Sainte-Marie-Madeleine, la plus ancienne, et Saint-André, citée au 12e siècle, ont disparu ainsi que leur église.Sainte Marie-Madeleine, bas-relief provenant de l’église de la Madeleine détruite, en remploi 20 rue Puy-de-la-Bâtie à Montbrison.Sainte Marie-Madeleine, bas-relief provenant de l’église de la Madeleine détruite, en remploi 20 rue Puy-de-la-Bâtie à Montbrison. La chapelle castrale dédiée à la Vierge change de vocable après la fondation de la collégiale, et devient Saint-Pierre. Elle est délaissée lorsqu’en 1258 une nouvelle église Saint-Pierre est édifiée dans la ville basse. Celle-ci a été reconstruite au même emplacement de 1870 à 1874 par l’architecte Desjardins. Plusieurs couvents se sont implantés dans la ville au Moyen Âge, en particulier celui des Cordeliers, établi par le vicomte de Lavieu en 1258, et celui des Clarisses, installé en 1495 par Pierre d’Urfé.

Châteaux et villages

Villes et villages du canton se sont créés à partir d’un substrat gallo-romain, castral ou prieural ; mais les paramètres géographiques et les réseaux commerciaux ont été des facteurs prépondérants pour leur développement ultérieur.

Les châteaux ont joué un rôle important dans la formation des noyaux pré-urbains du Forez. Montbrison est un exemple précoce de ville établie à proximité d'un castrum médiéval. Les châteaux plus tardifs d’Essertines-Basses (représenté dans l’Armorial de Guillaume Revel, il a fait l’objet d’importantes campagnes de fouilles) et Écotay-l'Olme, du 13e siècle, n’ont pas donné naissance à un foyer de peuplement pérenne en raison du manque d’espace constructible et de la difficulté d’accès.Vue aérienne du site du Vieil Ecotay et du Taillou, depuis le sud-est.Vue aérienne du site du Vieil Ecotay et du Taillou, depuis le sud-est. En revanche les châteaux de plaine, Chalain-d'Uzore, Grézieux-le-Fromental ou encore Chalain-le-Comtal, Précieux ou Magneux-Haute-Rive (ces trois derniers ont totalement disparu), situés sur de légères éminences au climat plus sain, et en général près d’un chemin commercial secondaire, ont favorisé l’implantation de petits bourgs. Moingt présente un cas un peu à part, puisque son château, donné en 1223 par le comte Guy IV au chapitre collégial de Montbrison, s'est implanté à proximité d’un ancien vicus gallo-romain. Il ne reste de ce château qu’une tour, la tour de l'Horloge, adossée à la porte ouest dite de la Barrière, quelques mètres de murailles, et un tracé viaire concentrique.

Les prieurés n’ont pas tous donné naissance à un village. Celui de Savigneux a été fondé dès 930 par le comte Arthaud II, ce qui lui confère autorité sur les paroisses environnantes, en particulier celle de Montbrison dont il avait la collation. Cependant, il décline à partir du 16e siècle et ses derniers bâtiments ont disparu en 1825, sans qu’aucune agglomération ne se forme à proximité. À l’inverse, le bourg qui s’est constitué autour des bâtiments monastiques de Champdieu, où un hôpital est fondé par le prieur au 15e siècle, a prospéré grâce au passage des marchands et des pèlerins. Le village est protégé par une enceinte de onze tours et trois portes ; le mur de la courtine est allégé à la base par des arcs de décharge brisés.

Le Grand Chemin de Forez

Les Grands Chemins désignaient les principaux axes de circulation empruntés par les marchands se rendant de marchés en foires, par les voyageurs ou les pèlerins du chemin de Compostelle. D'autres axes, parallèles ou sécants, assuraient les relations de village à village. Le tracé du Grand Chemin de Forez, dans l’axe reliant les ports de Méditerranée aux foires de Champagne, se fixe au 13e siècle et passe par Moingt puis Montbrison, Champdieu, Chalain-d’Uzore et Saint-Paul-d’Uzore. Le long des voies transversales venant d’Aquitaine se trouvent L’Hôpital-le-Grand, Grézieux-le-Fromental, Bard, Verrières-en-Forez et Saint-Thomas-la-Garde. Dans cinq de ces villages établis le long des chemins a été fondé un hôpital ou une léproserie, accueillant les voyageurs et pèlerins, qui pouvaient être vecteurs d'épidémies. Au 15e siècle, les foires de Champagne sont délaissées au profit de celles de Paris ou de Lyon. Les courants commerciaux sont dès lors moins favorables à Montbrison, la nouvelle dynamique profitant à Saint-Bonnet-le-Château ou à des villes émergentes comme Roanne ou Saint-Étienne.

La formation du comté de Forez

Au 10e siècle, les comtes de Lyon comprennent que leur autorité est mise en danger par la puissance montante de l’Église qui leur dispute le pouvoir temporel. Un long conflit s’engage entre archevêques et comtes de Lyon. En 1076, il aboutit à l’excommunication du comte Artaud II, obtenue du pape Grégoire VII par l’archevêque de Lyon, Humbert. Artaud se replie alors à l’ouest de son comté, dans la plaine du Forez ; il établit sa résidence à Montbrison, au débouché de la vallée du Vizézy, sur une butte basaltique qui lui offre une position centrale.

C’est cependant le partage du Lyonnais et du Forez en 1173 qui marque véritablement l’acte de naissance du comté de Forez, tel qu’il a subsisté jusqu’au début du 16e siècle. Par ce traité, l’archevêque Guichard conserve Lyon et la partie orientale de son comté tandis que le comte Guy II se réserve le Forez, jusqu’alors resté en marge du comté de Lyonnais ; il fait de Montbrison sa capitale et étend son influence dans la région. Progressivement, les comtes de la deuxième race, jusqu’à Guy VII, consolident leur état ; ils reçoivent les hommages des seigneurs foréziens pour le château d’Essertines en 1207, le châtel d’Écotay en 1260, le castrum de Chalain-d’Uzore en 1289, celui de Chalain-le-Comtal en 1294 et Grézieux en 1301 ainsi que pour les châteaux de Magneux et Précieux. Ils fixent les frontières entre Forez et Beaujolais et assoient leur pouvoir en se tournant vers le royaume de France. Avec le développement des institutions comtales, le château fort, sur sa butte, est abandonné par Jean Ier pour une nouvelle résidence installée dans la plaine, de l’autre côté du Vizézy, face au chevet de l’église collégiale Notre-Dame. C’est probablement sous son gouvernement que la salle héraldique dite de la Diana, riche de 1970 blasons peints, y est édifiée, peut-être en l’honneur de son mariage avec Alix de Viennois en 1296 ; de 1375 à 1523, cette salle devient un lieu de réunion pour les États de Forez. La politique avisée des comtes permet au Forez de s’affirmer grâce à une administration centralisée ; son rôle d’étape le long du Grand Chemin, encouragé par la mise en place des chartes de franchises, contribue à la prospérité économique de cette contrée.

Mais, à partir du milieu du 14e siècle, la guerre de Cent Ans fait rage dans tout le royaume et le comté de Forez est dévasté par les assauts anglais de 1359, les pillages de compagnies de routiers de 1362 et les invasions bourguignonnes de 1442 ; le comte Louis Ier est tué à la bataille de Brignais en 1362 tandis que son frère Jean II, blessé, meurt en 1372. Le comté passe alors à Louis II de Bourbon, cousin des derniers comtes, et à son épouse Anne Dauphine, héritière du Forez ; englobé dans la province du Bourbonnais, le Forez a désormais pour capitale Moulins. Épuisé, ruiné et dépeuplé par cette guerre, le comté doit encore faire face aux épidémies de peste qui déciment Montbrison, dont les habitants pris de terreur partent se réfugier, selon la tradition, « sur les montagnes d’Essertines ». L’insécurité régnant, prieurés, châteaux et communautés villageoises vont se protéger des attaques ennemies en érigeant enceintes et éléments défensifs, illustrés par les dessins de Guillaume Revel au milieu du 15e siècleLouis II et Anne Dauphine. Armorial du Forez de Guillaume Revel, vers 1450. Fac-similé par Chéri-Rousseau du manuscrit Fr 22297 de la B.N.F., 19e siècle (Bibl. Diana).Louis II et Anne Dauphine. Armorial du Forez de Guillaume Revel, vers 1450. Fac-similé par Chéri-Rousseau du manuscrit Fr 22297 de la B.N.F., 19e siècle (Bibl. Diana)..

À la mort de la duchesse Suzanne, en 1521, l’héritage revient à son époux et cousin, Charles III de Bourbon, connétable de François Ier ; en conflit avec le roi, il se rallie à Charles Quint : ses biens sont confisqués et passent à la Couronne de France en 1532. C’est la fin du comté de Forez.

Le Forez dans le royaume de France

François Ier prend possession du comté et sa venue à Montbrison, en 1536, constitue un symbole fort, le renforcement du centralisme politique. En 1542, l’édit de Cognac institue les généralités, le Forez est alors englobé, avec le Lyonnais et le Beaujolais, dans la généralité de Lyon. Dans ce contexte, d’ailleurs national, la bourgeoisie délaisse l’activité commerciale qui la faisait vivre au profit de charges royales. Dès lors, les officiers de la Couronne se multiplient en Forez et dans son ancienne capitale ; véritables hobereaux, financièrement à l’abri et proches du pouvoir politique, ils participent à la vie intellectuelle et artistique. Ainsi Claude de Tournon, conseiller du roi, versifie les psaumes de David, Jean Papon, lieutenant-général de la province, publie des ouvrages juridiques et traduit des auteurs antiques, Loÿs Papon, chanoine, fait jouer sa comédie-ballet La Pastorelle et Étienne de Tronchet, secrétaire de Catherine de Médicis et trésorier de Forez, se consacre à la poésie. Cette Renaissance forézienne réputée dans les cercles littéraires devient en même temps influente dans la vie religieuse et développe un courant catholique ferme autour de la famille d’Urfé alors que s’étendent les idées de la Réforme : Claude d’Urfé et son fils Anne, tous deux baillis de Forez, sont en relation avec le connétable Anne de Montmorency, ambassadeur du roi auprès du Concile de Trente (1545-1563) ; Honoré d’Urfé, lieutenant-général de Forez et auteur de L’Astrée, Claude de La Roue, consul à Montbrison et médecin, les ecclésiastiques Pierre et Gaspard Parparin appartiennent tous au courant catholique.

Dans ce climat, alors que l’édit de tolérance de Saint-Germain, qui offre la liberté de conscience et de culte aux protestants, vient d’être signé, plusieurs ministres du culte protestant sont arrêtés et emprisonnés à Montbrison, ce qui provoque une riposte ; en 1562, le baron des Adrets entre dans la ville pour délivrer les pasteurs. Mais le mouvement réformé s’implante difficilement dans cette région où le catholicisme a largement posé son empreinte. Pour affermir les positions de l’église romaine, la bourgeoisie constitue des confréries, celle du Rosaire en 1580 ou des Pénitents en 1591, tandis qu’Anne et Honoré d’Urfé ainsi que le juge Jean Papon deviennent chefs foréziens pour la Ligue catholique. Ils obtiennent, à la mort d’Henri III en 1589, l’adhésion du Forez à ce parti. Une véritable guerre civile s’installe, à laquelle s’ajoute une guerre de pouvoir entre chefs ligueurs : le duc de Nemours, gouverneur de Lyon pour la Ligue, se saisit de Montbrison en 1592. L’abjuration d’Henri IV en 1593, et la mort du duc de Nemours en 1595 mettent fin aux troubles.

Au cours du 17e siècle la Contre-Réforme poursuit ses efforts missionnaires qui se traduisent à Montbrison par la création d’ordres enseignants et monastiques financés tant par des familles de notables foréziens que de gens du peuple. Ainsi, le collège des oratoriens est fondé en 1620, deux couvents d’ursulines sont installés en 1626 et 1648, des couvents de franciscains récollets en 1640, de visitandines en 1643Vue de l'église des visitandines de Montbrison.Vue de l'église des visitandines de Montbrison. et de capucins vers 1700 tandis que les religieuses hospitalières de l’hôtel-Dieu, en 1682, suivent la règle de l’ordre de saint Augustin. En 1665, le culte des reliques de saint Aubrin est réactivé et cet évêque légendaire du 9e siècle devient le saint patron de Montbrison.

Durant les 17e et 18e siècles, la population, socialement très contrastée, est secouée par une succession de crises économiques et de grandes misères : la peste de 1626, les mauvaises récoltes de 1648 à 1653, puis celles de 1693 et 1694 conduisent à la disette et aux épidémies ; la fièvre typhoïde se répand à Montbrison et en Forez. Les récoltes désastreuses de 1708 et l’hiver rigoureux de 1709 engendrent de nouvelles famines : ville et campagne sont touchées par ce marasme qui entraîne une catastrophe démographique à Montbrison comme dans les villages de Champdieu, Lérigneux, Saint-Paul-d’Uzore et Savigneux. Malgré ces difficultés, plaine et montagne, monde rural et commerçant se rencontrent dans une économie d’échange dont le centre reste Montbrison. Mais au 18e siècle les institutions montbrisonnaises sont ébranlées : les couvents se vident alors qu’un courant janséniste s’infiltre chez les oratoriens et les ursulines. Une loge maçonnique s’implante et recrute parmi les élus du Forez.

En 1789, la réunion des délégués du tiers état du bailliage de Montbrison a lieu dans la chapelle des Pénitents. Avec l’abolition des privilèges, les inventaires des couvents montbrisonnais, alors inoccupés, sont dressés dès 1789 et les biens du clergé vendus comme biens nationaux en avril 1791. La collégiale Notre-Dame et l’église de la Madeleine sont fermées respectivement en 1791 et 1792, car le clergé de Montbrison reste fidèle à l’Église traditionnelle ; celui de la campagne forézienne prête massivement serment à la Constitution. Au même moment, trois montbrisonnais, Dupuy, Dubouchet et Javogues sont élus, en 1792, députés de la Convention pour le nouveau département de Rhône-et-Loire, créé en 1790 ; appartenant au groupe de la Montagne, ils votent tous trois la mort du roi. La municipalité de Montbrison, restée conservatrice, soutient les fédérés lyonnais qui, en 1793, s’opposent à la Convention. Clivages et ripostes se multiplient entre royalistes montbrisonnais et paysans républicains tandis que le décret de 1793, dont Claude Javogues est l’un des signataires, instaure le département de la Loire, avec Feurs comme chef-lieu, afin d’isoler Lyon. C’est avec Javogues, « représentant en mission » chargé d’organiser la Terreur dans la Loire, et soutenu par la société populaire de Montbrison, que s’organise la répression : Feurs reçoit le tribunal révolutionnaire et devient le lieu des exécutions. Puis, lorsque la réaction thermidorienne se met en place, elle s’exprime avec violence à Montbrison, notamment envers ceux qui avaient participé aux séances de la société populaire. Une fois le calme retrouvé, Montbrison devient chef-lieu du département le 23 août 1795 et l’administration départementale s’installe dans l’ancien couvent des oratoriens.

La vie sociale au 19e siècle

Sur ordre de Javogues, on s’était appliqué à démolir ou à vendre le décor d’architecture et le mobilier des églises et des chapelles. Mais les principaux édifices religieux, couvents des cordeliers, de la Visitation et des oratoriens sont préservés et réutilisés comme sièges des administrations issues de la Révolution. Sous le Consulat et l’Empire, le maire Claude Lachèze (1801-1812) poursuit les améliorations urbaines, comme l’adduction d’eau à la caserne en 1810 ou, la même année, le transfert des anciens cimetières de la ville au faubourg de la Madeleine.

L’essor de Montbrison pendant la première moitié du 19e siècle, que traduit un accroissement démographique important, nécessite davantage d’établissements scolaires. Le renouveau catholique stimule les écoles congréganistes. L’école des frères de la doctrine chrétienne (devenue école Saint-Aubrin) ouvre en 1824. Jean-Baptiste d’Allard donne aux sœurs de Saint-Joseph une maison pour éduquer les jeunes filles pauvres, puis fait construire en 1842 l’orphelinat de la Providence à Rigaud. Ce notable montbrisonnais, l’un des premiers à s’établir de l’autre côté des boulevards, a beaucoup œuvré pour le bien public. Il obtient une fontaine pour la « Charité » (hôpital des pauvres), près de laquelle est construit son hôtel particulier, achevé en 1812. Jusqu’en 1828, il agrandit et embellit le jardin derrière sa demeure, et le lègue à la Ville en 1848Portrait du baron d’Allard. Huile sur toile, datée de 1825 et signée du monogramme MD (Montbrison, musée d’Allard).Portrait du baron d’Allard. Huile sur toile, datée de 1825 et signée du monogramme MD (Montbrison, musée d’Allard).. L’hôtel d’Allard accueille en 1855 un asile (école maternelle) qui déménage, lorsque le parc devient jardin public, dans l’école communale construite en 1860 place Bouvier. Tenue par les sœurs de Saint-Charles, l’institution Notre-Dame de la Madeleine, école de filles, s’établit dans l’hôtel de Turge rue Puy-de-la-Bâtie, et fait élever une chapelle en 1842.

Pour pallier la perte du collège des oratoriens, un décret impérial de l’an XII (1804) autorise l’établissement d’une école secondaire. D’abord prévue dans le couvent des clarisses (démoli en 1821, aujourd’hui square Honoré d’Urfé), elle s’installe dans la maison des ursulines, ancien pensionnat de jeunes filles. Ce collège impérial, inauguré en 1808, ferme cependant dès 1821. Les notables et gentilshommes campagnards lui préfèrent le petit séminaire de Verrières-en-Forez ; cet établissement réputé occupe, à partir de 1816, des bâtiments neufs près de l’église du village. L’un des élèves de l’époque est Jean-Marie Vianney, futur curé d’Ars. Sur les instances de l’archevêché de Lyon, l’éphémère collège de Montbrison devient à son tour petit séminaire, en 1824. Son effectif se développe tant qu’on doit l’agrandir en 1867-1868. En 1907, il prend le nom d’Institution Victor-de-Laprade (collège actuel), et compte, de 1934 à 1940, Pierre Boulez parmi ses élèves. Lors d’importantes réparations réalisées de 1933 à 1936, le père Pierre Couturier décore la chapelle de peintures.

Par ailleurs, le député républicain Jean-Baptiste Chavassieu applique à l’enseignement l’esprit laïque de la IIIe République. Il fait aménager un ancien moulinage pour recevoir l’école normale d’instituteurs (actuel lycée Mario-Meunier), et crée l’école primaire supérieure de garçons, boulevard de la Préfecture, qu’édifie en 1881 l’architecte départemental Stéphane Boulin. À la veille de la guerre de 1914-1918, une école publique de filles, élevée sur l’angle de la place Pasteur (actuel centre social), achève le plan d’urbanisme du quartier. Montbrison comptait une dizaine d’écoles au début du 20e siècle et conserve de nos jours un rôle prépondérant dans la région en matière d’éducation scolaire.

Dans la seconde moitié du 19e siècle, le transfert de la préfecture à Saint-Étienne freine l’essor de la ville. Il est toutefois compensé par la construction de la ligne de chemin de fer de Montbrison à Montrond, se rattachant à la ligne Roanne-Lyon, demandée dès 1832, et approuvée en 1855. Ce moyen de communication désenclave l’ancien chef-lieu, par où transitent denrées commerciales et produits industriels. Proche du nouvel abattoir, la gare est inaugurée en 1866.

À l’initiative du duc de Persigny, la Ville acquiert et restaure en 1862 la salle de la Diana (classée M.H. en 1875), et la dote de façades néo-gothiques dessinées par Viollet-le-Duc. Elle devient le siège de la Société Historique et Archéologique du ForezMONTBRISON - La Diana. Musée archéologique. Carte postale, 1957.MONTBRISON - La Diana. Musée archéologique. Carte postale, 1957.. La création de la Diana, composée d’érudits, nourrit le foyer culturel et intellectuel du Forez qui produit des études diffusées par les journaux et les publications des imprimeurs locaux, comme les Bernard, puis la famille Brassart.

Montbrison est aussi une ville de garnison : édifiée en 1720, la caserne de Vaux est agrandie en 1752 et agrémentée d’un portail imposant (classé M.H. le 09.05.1927). En 1791, la caserne, inoccupée, est louée à un fabricant de rubans de Saint-Étienne pour y établir ses ateliers. Malgré son état de délabrement, on y loge peu après les Espagnols, prisonniers des guerres de Napoléon, soumis à des travaux d’urbanisme et de voirie, comme l’érection du calvaire du château ou la restauration de l’ancien bief comtal, appelé depuis bief des Espagnols. La caserne est remise en état et augmentée d’une aile en 1844. Le 16e régiment d’infanterie y demeure jusqu’en 1923.

La Grande Guerre décime un grand nombre de militaires et de civils enrôlés. À Montbrison, le monument des Combattants, dû au sculpteur lyonnais Prost, est érigé place de la Grande-Fontaine en 1922, tandis que le monument aux morts, inauguré en 1920, rend plus particulièrement hommage au docteur Émile Reymond, sénateur de la Loire, engagé dans l’armée de l’air. Son portrait en buste est mis à l’honneur dans l’oeuvre du sculpteur Bartholomé. Placé près du portail de la caserne, seul vestige de l’édifice démoli en 1980, le monument est aujourd’hui présenté parmi les sculptures du jardin d’Allard. Dans ce jardin, attenant au musée souhaité par son ancien propriétaire Jean-Baptiste d’Allard, se dresse la statue d’un autre montbrisonnais célèbre, le poète Victor de Laprade.

Le développement économique aux 19e et 20e siècles, entre usines et agriculture

Pendant les 17e et 18e siècles, des familles aristocrates et bourgeoises de Montbrison s’implantent dans la plaine du Forez au cœur de propriétés où elles construisent des demeures, comme Vaugirard. Après la Révolution, ces domaines restent aux mains des anciens propriétaires ou sont rachetés, à partir du milieu du 19e siècle, par des industriels ayant fait fortune dans le textile ou la métallurgie. Ils font remanier ou construire des maisons de campagne agrémentées de parcs et mettent en fermage leur domaine foncier. Ces riches propriétaires se réunissent au sein de la Société d’agriculture de Montbrison, fondée en 1818 avec le baron de Vazelhes pour président. La Société crée la première ferme-école du département en 1845 au château de la Corée, près de Champdieu, lieu d’expérimentation et de démonstration de matériel et techniques nouvelles. Entreprenants et cultivés, les industriels rapportent aussi de leurs voyages des savoir-faire qu’ils adaptent localement. De l’amélioration des sols à l’introduction de nouvelles cultures, en particulier les plantes fourragères, et à la sélection des espèces (bovins et chevaux), l’agriculture devient le théâtre de multiples innovations et suscite une vie culturelle dynamique : concours récompensant les progrès effectués, publications spécialisées, reconstruction des fermes. Celles-ci présentent de vastes cours fermées, aux dépendances désormais bien distinctes ; les bâtiments emploient des matériaux nouveaux (brique, ciment, piliers en fonte) et affichent rentabilité, modernisme, salubrité, mais aussi esthétique. L’« hospice des infirmes et indigents » de Montbrison est l’un de ces grands propriétaires, grâce aux legs d’anciens patients et aux donations pieuses dont il a bénéficié jusqu’au 19e siècle. Il possède alors une douzaine de fermes dans le canton, comprenant chacune entre 50 et 100 hectares, souvent avec des étangs, et réparties sur les communes de L’Hôpital-le-Grand, Précieux, Savigneux, Champdieu et Saint-Paul-d’Uzore (et deux domaines à Bard et Essertines-en-Châtelneuf) ; il tient également les moulins de Vauberet (Montbrison) et Bauberet (L’Hôpital-le-Grand), l’étang de Savigneux, et d’autres biens de moindre importance (maisons de bourg, vignes…). Une grande partie de ce patrimoine est vendu au début des années 1970, par l’intermédiaire de la SAFER (Société d’aménagement foncier et d’équipement rural), pour financer la construction du nouvel hôpital de Beauregard.

Pour mettre en pratique une agriculture moderne, les exploitants expriment la nécessité de corriger partiellement les effets du climat et d’améliorer la nature du sol en menant de concert l’assainissement et l’irrigation de la plaine. C’est dans ce contexte qu’est entreprise la construction du canal d’irrigation du Forez, avec en particulier l’intervention du duc de PersignyVue du canal (partie sur la commune de Savigneux), avec le pont de chemin de fer puis Montbrison en arrière-plan.Vue du canal (partie sur la commune de Savigneux), avec le pont de chemin de fer puis Montbrison en arrière-plan.. Grâce au relais de Montbrisonnais éclairés et influents, comme le comte de Meaux, futur ministre de l’Agriculture et du Commerce, Francisque Balaÿ, Lucien Souchon du Chevalard, le comte de Saint-Pulgent, le marquis de Lescure ou M. de Montrouge, au soutien financier du département dès 1863, puis de l’État en 1880, et avec les connaissances techniques des ingénieurs Boulangé, Graëff ou Feuerstein, le canal est aménagé entre 1863 et 1914.

À la modernisation agricole répond dans le même temps celle de l’industrie. Elle donne aux journaliers ou aux petits exploitants un travail complémentaire, parfois à domicile, à la morte saison. Le chantier du canal a ainsi employé de nombreux manœuvres non qualifiés et des carriers pour extraire la pierre de Moingt.

La conjonction entre la production céréalière de la plaine, la présence d’une grande ville et l’arrivée de la voie ferrée favorise l’installation de minoteries autour de Montbrison, comme les minoteries Peyer, Pagnon ou Maillon, la première à utiliser des moulins à cylindre dans la région, qui s’installe près de la gare en 1918 (elle ferme en 1975).

D’autres entreprises se développent à l’approche du 20e siècle, en particulier dans les communes de Montbrison, Moingt et Savigneux. La Société Durel, Jay & Naacke est l’exemple type des entreprises à activités diversifiées de la fin du 19e siècle. En 1872, Charles Durel, né à Moingt, crée à Montbrison un commerce d’épicerie en gros et de plantes médicinales, puis une banque. Par la suite, il s’associe avec ses deux gendres, René Jay en 1894 et Henri Naacke en 1906. Outre une usine hydro-électrique sur l’Aix (dans le Roannais), une sècherie de semences forestières ou une féculerie à Balbigny, la Société administre à Savigneux les domaines de Vaure et la Bruyère, pour la culture de plantes officinales. Vers 1930, la famille Jay introduit l’élevage du percheron dans le Forez, puis élève des trotteurs du Forez. D’autres entreprises, de création ancienne mais qui ont su évoluer vers des secteurs de pointe, marquent encore le paysage de Savigneux, avec l’usine de peinture DuPont de Nemours, héritière de la manufacture de vernis et cirage créée par Eugène Bichon en 1889, l’établissement Val Clecim qui fabrique des laminoirs sur le site des ateliers de fonderie et mécanique Chavanne-Brun Frères, venus de Saint-Chamond en 1857, ou encore Les Forges et Ateliers de Meudon, rachetées par le géant américain United Technologies Corporation, qui produit des compresseurs écologiques. À Moingt, l’entreprise Nourisson (qui porte aujourd’hui le nom de Riss) fabrique des mèches à bois depuis 1898 et l’usine de jouets GéGé, fondée en 1933, emploie dans les années 1960 près de 1000 personnes et fournit du travail à domicile (p. 60-61).

Les productions agricoles tiennent encore une certaine place dans l’économie du canton, qui a bénéficié récemment de deux A.O.C. (appellation d’origine contrôlée). La viticulture a beaucoup changé dans le dernier quart du 20e siècle. Il n’y a pratiquement plus de viticulteurs amateurs produisant pour leur propre consommation et la pression immobilière, très forte autour de Montbrison, a fait disparaître nombre de vignes. En contrepartie, les efforts d’amélioration qualitative ont permis l’obtention d’une A.O.C. pour le « Côtes du Forez » en 2000. Elle concerne les cinq communes du coteau, dont Champdieu où est installé le seul viticulteur professionnel du canton. L’A.O.C. de la fourme de Montbrison, fromage traditionnel autrefois fabriqué pendant l’estive, a été séparée en 2007 de celle de la fourme d’Ambert, dont elle se distingue par certaines étapes de fabrication. La fourme de Montbrison est produite par deux laiteries industrielles, Forez-Fourme et la Fromagerie du Pont de la Pierre, un producteur artisanal, Hubert Tarit, et un fermier, Marie-Agnès PlagneFourmes couchées sur des chenaux percés en bois d’épicéa. Fromagerie des hautes chaumes, Hubert Tarit.Fourmes couchées sur des chenaux percés en bois d’épicéa. Fromagerie des hautes chaumes, Hubert Tarit.. Tous sont installés à Sauvain, en zone de production commune aux deux fourmes. La vente de fourmes de Montbrison est de 500 tonnes par an, contre 6000 à 6500 pour celles d’Ambert, dont la zone de production est beaucoup plus vaste. La laiterie du Forez, installée en 1941 à Savigneux, ne fabrique plus de fourme depuis 1967 mais s’est spécialisée dans les produits frais, comme la faisselle (dont elle détient le brevet d’invention).

Le tourisme est devenu au fil des années un élément déterminant du développement économique de la Loire et du Forez. Le Pays d’art et d’histoire du Forez, label accordé en 1998, fédère 136 communes de la Loire et du Puy-de-Dôme depuis son élargissement en 2006 ; porté par le syndicat mixte des Pays du Forez, il valorise le patrimoine forézien. Il est aussi un facteur de cohésion sociale et culturelle qui contribue à la vitalité du territoire. Le canton de Montbrison appartient aussi à la communauté d’agglomérations Loire-Forez, créée le 31 décembre 2003, dont les 45 communes développent une politique partagée dans des domaines divers : économie, transports, environnement, habitat social ou encore sport et culture.

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    AC Montbrison
Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2008
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Conseil général de la Loire
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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