L´avenue de Marlioz emprunte le tracé de l´ancienne route royale de Chambéry à Genève qui donne accès à la ville par le sud. Elle débouche sur la rue de Chambéry. Dénommée, à l'origine, rue de Chambéry ou Grande Route, elle prit le nom de boulevard de Marlioz par décision du conseil municipal, en date du 17 mars 1875, qui entérinait ainsi son aspect urbain et le développement des thermes de Marlioz. Jusqu'à la première moitié du XVIIIe siècle, la route royale empruntait un autre tracé qui passait le long de la colline de Tresserve, à l'ouest, puis empruntait l'actuelle rue de Trésserve en direction de l'est. L´accès au village et au domaine de Marlioz depuis le centre ville se faisait par l´actuelle rue Victor-Hugo qui évitait les marais de la Plonge et du Tillet. Le chemin qui suivait le tracé de l'actuelle avenue de Marlioz ne menait guère qu´aux marais, exploités jusqu´au XVIIIe siècle pour l´agriculture. Nous trouvons sur le cadastre de 1728 un seul lieu marquant, le long du ruisseau de la Plonge, à hauteur de l´actuel central téléphonique des Marquisats : un vivier appartenant à la famille noble des De Martinel. A noter aussi le lieu-dit La Maladière, (vers les tennis) que la tradition assimile à une ancienne léproserie, mais dont il ne reste aucune trace. L´urbanisation de cette rue à partir des années 1860 est à l´image de l´ambiguïté de son développement : à la fois faubourg ; elle accueillit les activités économiques para thermales et artisanales (entreprises de construction : Grosse, Bonna, Bogey), dépôts de bois, charbons, voituriers ; mais aussi chemin de Marlioz, elle eut la velléité de devenir une artère de villas de villégiatures, villa Girod, la Pergola, Bonna, et l´on y comptait nombre de maisons meublées et deux hôtels. Dès la fin du XIXe siècle, l´extrémité de l´avenue, après l´assèchement des marais, fut destinées aux sports et loisirs à la mode anglaise : hippodrome, golf, vélodrome, tennis, stades de rugby et de football. Ces équipements à vocation villégiature dans une ville de petite taille, entrèrent en concurrence, dès les années 1920, avec le besoin en terrains vierges de l´industrie naissante, date de création de la Savoisienne, puis dans les années 1960, de la zone industrielle des Plonges, et enfin dans les années 1990 de la zone commerciale. Dès les années 1960, la tendance générale est à une densification urbaine, commencée par la construction d´immeubles en alignement, de 7 à 10 étages, d´abord dans les jardins entre les villas, puis en remplacement de ces mêmes villas aujourd´hui menacées de démolition.