Dossier d’œuvre architecture IA26000182 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Eglise paroissiale Sainte-Marie-Madeleine
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Commune Salles-sous-Bois
  • Adresse le Village
  • Cadastre 1835 A 725  ; 1988 A 640

Cette église, englobée du côté nord dans les bâtiments de ce qui a pu être le château, était vraisemblablement à l'origine une chapelle castrale. Jusqu'au XIVe siècle, l'église paroissiale était celle du prieuré Saint-Esprit des Tourrettes (commune de Grignan), mais à partir de 1369, on trouve un curé à Salles dont l'église devient paroissiale ; elle est attestée en 1380 (ecclesia Santa Marie Magdalena de Salis in loco de Salis). Son architecture, en particulier le couvrement de la nef en berceau brisé, se rattache à cette époque. Cependant, au milieu du XVe siècle, des legs sont faits pour reconstruire l'église, et l'un (legs Penard, 1459) spécialement pour l'augmenter d'une chapelle avec un autel dédié à saint André apôtre. Le nouveau choeur voûté d'ogives, rebâti par les maçons Girard et Mailhet, est achevé en 1466, la chapelle Saint-André y est adjointe côté nord ; elle est mentionnée dans la visite pastorale de 1509 qui indique aussi une chapellenie à Sainte Marie-Magdeleine près du maître-autel. Avant 1552, la chapelle Saint-André est dotée par Jehan Gorjon, dit « la Perruque ».£ L'église subit les dommages causés par les guerres de Religion : elle est dite "ruinée" en 1562 puis relevée en 1609, la nef et le choeur ayant été réparés en 1605 (date autrefois inscrite sur portail de l'église avant reconstruction de la façade, selon l'abbé Fillet). Les fenêtres actuelles datent probablement de cette époque. Lors de ces travaux, un mur fut élevé pour séparer provisoirement du choeur la chapelle Saint-André jusqu'à sa restauration future. D'autres réparations sont effectuées en 1633, dont le pavement de l'église, et 1664 ; le curé Dailhe fait ajouter la tribune en 1696. Malgré une injonction de l'évêque en 1681 d'abattre le mur de séparation pour restituer à l'église la chapelle Saint-André (dite « de la Perruque ») et, près de cent ans plus tard, la demande du curé Chauchadis, la chapelle ne lui fut jamais rendue. Dès 1685 elle était transformée en écurie et grenier à foin (la date de 1685 est en effet gravée sur la porte de la parcelle voisine, rue de la Cure). Une visite pastorale de 1779 signale que l'arc intérieur en pierre de taille latéral au choeur (qui existe toujours) est bouché et parle des « sommités » de deux autres arcs (croisée d'ogives ?) dans une écurie et grenier à foin voisins. A la fin du XIXe siècle, à l'initiative du curé Etienne Anselme Lafont, l'église est rénovée et fait l'objet d'un important remaniement : la reconstruction de la façade en 1878, réalisée par Casimir Michel, maître maçon à Grignan. L'édifice a été restauré dans les dernières décennies du XXe siècle.

L'église, de plan allongé irrégulier à chevet plat, parfaitement orientée, est accolée au nord aux bâtiments civils. Elle est bâtie en moellons de calcaire mais présente, au bout de l'élévation droite, côté est, un petit corps en appentis construit en pierre de taille de moyen et gros appareil ; celui-ci abrite une sorte de sacristie ouverte sur le choeur. Le toit à deux versants est couvert de tuiles creuses ; il est surmonté au centre (au-dessus de l'arc triomphal), d'un haut clocher-mur en moellons à une arcade centrale et une petite arcade latérale. La façade, à pignon découvert crépi souligné d'une corniche, est percée d'une porte axiale surmontée d'une petite baie en plein cintre ; la porte, ouverte en plein cintre, présente un encadrement architecturé en pierre de taille, à pilastres nus et entablement. Une porte latérale est ménagée dans l'élévation droite, ainsi que deux fenêtres en plein cintre. L'intérieur est constitué d'un vaisseau unique : à l'entrée ouest, une courte voûte en berceau brisé couvrant la tribune ouvre sur la nef, plus haute, également couverte d'une voûte en berceau brisé ; sur le côté gauche de la nef s'ouvre une chapelle assez basse, voûtée en berceau surbaissé. Un arc triomphal brisé sépare la nef choeur ; cet arc est désaxé par rapport à la nef, et dans le pan mur à droite de celui-ci est creusée une niche en plein cintre. Le choeur, de plan rectangulaire, est couvert d'une voûte sur croisée d'ogives ; celle-ci retombe à gauche sur un grand arc brisé qui communiquait à l'origine avec la chapelle Saint-André (un mur biais a été élevé au-dessous). Dans le mur oriental du choeur sont ménagées deux petites niches, ancien ciborium et lavabo, ce dernier présentant un important linteau chargé d'une accolade. A droite du choeur, une minuscule pièce voûtée, très basse, sert de sacristie. Les murs de la nef et les voûtes sont revêtus d'un enduit, les arcs et les piliers sont en pierre de taille apparente. £Dans la rue de la Cure, un bâtiment de deux niveaux est accolé au chevet : le rez-de-chaussée sert d'annexe de la sacristie, l'étage est propriété privée ; les baies portent des inscriptions gravées sur le linteau : date 1685 (1er niveau), initiales S.M. de part et d'autre d'une croix (2e niveau).

  • Murs
    • calcaire
    • enduit partiel
    • moellon
    • moyen appareil
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
    • voûte en berceau brisé
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • pignon découvert
  • Typologies
    Clocher-mur à deux baies
  • État de conservation
    restauré
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Cette petite église rurale, étroitement liée au château par sa structure, est dans le canton l'un des rares exemples d'architecture gothique qui reste néanmoins d'une sobriété extrême.

Date(s) d'enquête : 1999; Date(s) de rédaction : 2002
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel