• inventaire topographique
collégiale Saint-Sauveur
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Commune Grignan
  • Adresse rue Saint-Sauveur
  • Cadastre 1836 D 225-226  ; 1979 D 269
  • Dénominations
    collégiale
  • Vocables
    Saint-Sauveur
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    escalier indépendant

L'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste, dans laquelle un collège de prêtres était fondé en 1484, fut érigée en collégiale en 1512 avec un chapitre de chanoines. Jusqu'au début du XVIe siècle, les seigneurs de Grignan étaient ensevelis à Valréas, et c'est d'abord la fonction funéraire qui est recherchée dans la construction de l'église Saint-Sauveur par Gaucher Adhémar, baron de Grignan. A cette fonction s'ajoute, de la part de son fils Louis, la volonté d'une création architecturale au goût du jour. Le choeur et la nef de l'église montrent clairement la succession des campagnes de son édification. Le sanctuaire, commandé en 1535 au maître maçon Jean de l'Occhia, ou Delauche, est encore gothique. Il est achevé avant 1539 puisque l'église a déjà été consacrée lorsqu'elle est érigée en collégiale à cette date par une bulle de Paul III, en remplacement de l'église Saint-Jean-Baptiste détruite. Mais les chanoines n'y entrent qu'en janvier 1543. C'est Antoine Soysson qui, en deux campagnes menées entre 1539 et 1542, achève l'édifice et son portail. L'analyse architecturale montre que la couverture en terrasse a été conçue dès l'époque de la construction de l'édifice ; elle est bâtie selon des principes techniques rares en France et que l'on ne connaît guère qu'à Chambord. Le portail à l'antique, achevé en 1542, ne possède pas d'équivalent contemporain en Provence. Dégradé par les huguenots vers 1568, une inscription rappelle sa réfection en 1654 (date portée) par Louis-Gaucher Adhémar de Castellane ; celui-ci fait réaliser de grands travaux dans la 2e moitié du XVIIe siècle : achèvement de la tour nord, portail et grand escalier reliant le parvis à la rue Saint-Sauveur, escalier intérieur reliant la rue à l'ancienne chapelle de la Vierge devenue sacristie, construction de la tribune en 1664, de la chapelle N.D.-des-sept-douleurs et percement de la chapelle de la Vierge au-dessus (1680 ?). La terrasse est restaurée en 1653 et remise à neuf en 1680 ; au XIXe siècle elle est réparée à maintes reprises, ainsi que les voûtes suite aux infiltrations d'eau (1810, 1817, 1823, 1834, 1868). Des réparations intérieures sont effectuées au cours du XIXe siècle, principalement par les maçons grignanais Joseph et Baptiste Fournier. En 1871, le dallage du choeur est remplacé par des carreaux de Viviers, en ciment comprimé, par Michel, maçon.

L'église, orientée est-sud-est, est appuyée à la paroi rocheuse sur toute la longueur de son côté nord. Elle est dégagée à l'ouest sur un parvis revêtu d'une calade de galets, surélevé par rapport à la rue Saint-Sauveur ; son mur de soutènement en grand appareil est percé d'un portail à fronton et encadrement ionique (grille de ferronnerie datée 1833) qui donne sur l'escalier à retours reliant la rue au parvis. L'église est construite en moyen appareil de calcaire, avec quelques éléments en moellons (chevet). Les angles, quelques chaînages, l'ensemble de la façade occidentale et de la tour nord-ouest sont appareillés en molasse fine et claire, provenant probablement des carrières du Rouvergue ; le remplissage des parements est complété par de la molasse jaune de Grignan extraite du site même. La couverture en terrasse, bordée d'une balustrade de pierre, est en dalles de calcaire ; le dallage, reposant sur des murets parallèles, cache deux versants couverts de tuiles creuses glaçurées. L'église présente à l'ouest une façade à portail à l'antique surmonté d'une rose, encadré de deux tours carrées massives ; celle du nord est pleine à sa base, l'autre contient le clocher. L'élévation sud, longeant la rue, montre des constructions entre les contreforts : à l'ouest, deux chapelles superposées, celle du soubassement (N.D.-des-sept-Douleurs) en lègère saillie et en grand appareil, percée de deux oculi et d'une porte ; dans son prolongement, une petite porte à fronton interrompu ouvre sur un escalier dans oeuvre à mur-noyau, donnant accès à la nef de l'église et à la sacristie, et au-dessus à la tribune d'orgue. Le chevet pentagonal est buté par de puissants contreforts ; une lancette en arc brisé à remplage flamboyant ajouré le pan sud, celle qui occupait le pan oriental est murée. L'intérieur de l'édifice se rattache au gothique méridional. Son large vaisseau unique de trois travées séparées par des doubleaux moulurés, est voûté de croisées d'ogives retombant sur des demi colonnes engagées à chapiteaux italianisants. La travée de choeur, surélevée, est d'une importance égale aux travées de la nef ; une voûte d'ogives à cinq quartiers couvre le choeur, également surélevé. Contre le mur gauche de la 2e travée de la nef, sous la voûte, une console appareillée en pendentif portait une petite tribune réservée au seigneur de Grignan, accessible depuis la basse-cour du château. Au fond de la nef une tribune à balustrade est portée par deux colonnes. La 1ère travée de la nef ouvre à droite sur la chapelle de la Vierge, voûtée d'ogives ; elle surmonte la chapelle Notre-Dame-des-sept-douleurs, couverte de deux voûtes d'arêtes. Les deux sacristies, accessibles depuis le choeur et l'escalier latéral, sont voûtées en berceau transversal. Au-dessus de la grande sacristie (ancienne chapelle de la Vierge), la tribune d'orgue est couverte d'une croisée d'ogives.

  • Murs
    • calcaire
    • moyen appareil
    • moellon
  • Toits
    calcaire en couverture
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier isolé : escalier tournant à retours en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
  • Techniques
    • sculpture
    • menuiserie
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    portail, tribune
  • Protections
    classé MH, 1840
    classé MH, 1951/10/04
  • Précisions sur la protection

    Eglise : classement par liste de 1840 ; escalier conduisant à l'église : classement par arrêté du 4 octobre 1951.

  • Référence MH

Etroitement lié architecturalement au château de Grignan, dont la terrasse lui sert de couverture, "bâtie selon des principes techniques rares en France et que l'on ne connaît guère qu'à Chambord" (C. Trézin), cet édifice est exceptionnel, tant par son site que par son histoire, indissociable de celle des Adhémar, seigneurs de Grignan.

Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2002
Articulation des dossiers
Parties constituantes